Beaucoup d’entre nous s’intéressent au sport. On en pratique peut-être, mais surtout, on en regarde. Enfin… On regarde souvent du sport masculin. L’écart de visibilité entre les femmes et les hommes dans le sport est énorme, tout comme leurs salaires… En 2020, le journal Forbes a publié une étude sur les 100 sportifs et sportives les mieux payés au monde. Cette publication a mis au devant de la scène les inégalités salariales en fonction du genre dans le domaine sportif. En effet, dans ce classement, on ne trouve que 2 femmes. Comment cela se fait-il ?
Moins d’audience, moins d’antenne…
On pourrait expliquer ça simplement en disant juste que le sport féminin est moins regardé, donc forcément moins payé, moins sponsorisé.
Sur l’ensemble de la Coupe du monde de la FIFA féminine 2023, les joueuses ont atteint 25,7 millions de spectateurs par match en moyenne, ce qui était un record et une hausse de 75% par rapport à celle de 2019. L’audience moyenne des joueurs était quant à elle de 175 millions, ce qui correspond à un peu moins de 7 fois plus. La finale de ce championnat a été suivie par 1,42 milliard de téléspectateurs selon la FIFA, ce qui est un record mais creuse encore l’écart. Pendant des années, le sport féminin n’a pas eu le droit d’exister et aujourd’hui, il en paie encore les frais… L’UNESCO a pointé le fait que seul 0,4% du sponsoring sportif mondial était destiné aux femmes.
Moins vues ? Sans doute car les biais sexistes durent. Mais surtout, moins montrées. Les footballeuses ont été 16 fois moins diffusées que leurs homologues masculins entre 2018 et 2021 selon le journal Vibration et elles ne représentent que 4% de la médiatisation dans le sport selon OXFAM. Leur audience prend de l’ampleur et bat sans cesse de nouveau records. Pourtant, elles n’ont jamais la priorité. Les spectateurs ayant cherché le maillot de l’équipe de France féminine ne l’ont trouvé quasiment nulle part car il n’a pas été reçu par les points de vente, ou même commandé !
Parlons victoire !
Concentrons-nous sur les salaires et les primes… Dans le monde du football, le média Vibration expose clairement des disparités. Il dénonce : “Le salaire annuel des joueuses en France serait plus de 26 fois inférieur à celui des joueurs, un rapport qui monte même à 43 en Allemagne et 113 en Angleterre.”
Évidemment, ce gap existe dans tous les domaines.
Le journal Forbes l’a démontré en choisissant des basketteurs aux niveaux comparables : Caitlin Clark et Victor Wembanyama. Tous deux joueurs de la NBA, C. Clark est une joueuse prometteuse, ayant marqué un nombre record de points en 1e division et V. Wembanyama est un basketteur multi-compétences qui s’est démarqué en particulier par ses paniers à 3 points. Leur talent est semblable, leur sexe opposé, la différence s’élève en fait à 54 661 944 de dollars sur leur 4 premières années en NBA. V. Wembanyama aurait donc gagné en 2 matchs sur environ 82 par saisons, ce que C. Clark a obtenu en 4 années.
Passons maintenant au cyclisme, et regardons le Tour de France 2025. Le vainqueur, Tadej Pogačar, a remporté environ 500 mille euros contre les 50 mille qu’a gagné la française Pauline Ferrand-Prévot à sa victoire.
Pour finir, regardons le ski. Le saut à ski est une discipline proposée par les concours du Two Nights Tour. La jeune skieuse de 23 ans Selina Freitag a mis en avant le fait qu’elle avait eu droit à un gel douche, un shampoing et des serviettes de bain en remportant les qualifications, alors que l’homme vainqueur avait eu un chèque de 3200 euros…
Dans le milieu sportif, le sexisme se trouve dans chaque étape du processus (les spectateurs, les recruteurs, les compétitions, etc) et impose à de nombreuses femmes de ne pas pouvoir faire de leur sport, leur métier. Heureusement, les choses changent petit à petit et pour le mieux, en particulier grâce aux actions, aux dénoncements, aux grèves et même parfois au soutien des sportifs. Par exemple, lors de l’Euro 2024 en football, les joueurs danois ont renoncé à une augmentation pour mettre en lumière cette différence avec la sélection féminine.
C’est aussi à nous de changer un peu les choses, en accordant de l’intérêt et en donnant de la visibilité aux sportives, que l’on peut aider ce milieu à avancer vers la parité.