À la découverte de la crèche de Dauphine

À la découverte de la crèche de Dauphine

Le panneau indicateur dans le hall d’entrée, les lits bébé évacués pendant les exercices incendie… Certains étudiants ont déjà découvert l’existence d’une crèche au sein de Dauphine. Ce lieu reste néanmoins méconnu de beaucoup d’entre eux. Quels enfants y sont accueillis ? Quel est le quotidien des employés sur place ? La Plume donne la parole à Bérénice Lenzeele, éducatrice de jeunes enfants qui assure la direction par intérim de la crèche.

Qui peut laisser ses enfants à la crèche de Dauphine ?

À l’origine, elle a été créée pour le personnel administratif. Aujourd’hui, tous les parents qui travaillent ou étudient à Dauphine peuvent candidater, incluant ainsi des professeurs et des étudiants. 

En termes de demandes, les parents étudiants sont moins nombreux. Actuellement, on accueille une vingtaine d’enfants dont la moitié sont des enfants de professeurs et l’autre moitié d’employés administratifs. 

En quoi consiste votre travail au quotidien ?

On est ouvert de 8 h 15 à 18 h. Il faut nourrir les petits, les changer, jouer avec eux, etc. Il y a en revanche des choses auxquelles on pense moins. S’occuper de jeunes enfants, c’est aussi passer du temps à les observer et les accompagner dans leur développement émotionnel et psychique. Enfin, travailler dans une crèche, c’est aussi du rangement, du nettoyage, de la logistique et beaucoup de dialogue et d’échange avec les parents.

C’est un métier incroyable, mais aussi difficile par moments. Le problème dans la petite enfance, c’est le manque de reconnaissance. Ici, les parents sont adorables, ils nous valorisent beaucoup. Mais de manière générale, les gens pensent qu’on se contente de garder des enfants alors que ça va beaucoup plus loin. 

À quelles occasions croisez-vous des étudiants ?

Évidemment, on les voit dans la cour quand on arrive ou quand on prend une pause. Sinon pas beaucoup en dehors de ceux qui viennent déposer leurs enfants !

Quoique, il y a quelque temps, ce que je pensais être un couple est entré dans la crèche. Je suis allée à leur rencontre. Le jeune homme m’a dit : « On voudrait inscrire notre futur bébé. »  Quand il dit ça, son amie a pouffé de rire et répondu « Mais qu’est-ce que tu racontes ? » Je les ai regardés et j’ai demandé si c’était une blague. Le jeune homme m’a répondu que oui. Il avait l’air un peu hébété. On est resté là à se regarder. Et puis il a baragouiné un truc et il est parti. C’est arrivé seulement une fois, je n’ai pas dû tomber sur le plus malin du groupe (rires). 

Certains étudiants viennent aussi à la rencontre des employés dans le cadre de projets. L’année dernière, une jeune femme m’a posé des questions sur mon travail pour un dossier qu’elle préparait. Ça fait toujours plaisir de voir que la petite enfance est un sujet qui intéresse !

Les étudiants qui vous laissent leurs enfants vous parlent-ils de leur quotidien de jeunes parents ?

La plupart d’entre eux sont en fin de cursus. Souvent, ils ont une famille qui les aide à côté ou un conjoint qui travaille déjà. Ils ne nous parlent pas beaucoup de leurs études puisqu’ils viennent en tant que parents. 

Simplement parfois, on comprend qu’ils préparent un gros dossier parce qu’ils sont super stressés (rires). Dans ces cas-là, c’est bien qu’ils nous en parlent, ça peut impacter l’enfant aussi. Les étudiants ont aussi des problématiques spécifiques sur les horaires. C’est fréquent qu’on me dise « Un de mes cours a été décalé donc je viendrai plus tôt ou plus tard que prévu. »

La crèche est-elle suffisamment connue des étudiants ou des personnes qui travaillent dans la fac ?

Pas du tout ! Déjà, elle est un peu isolée dans l’établissement. Je me rappelle quand j’ai passé mon entretien d’embauche, on m’avait dit « Tu verras la crèche est au fond de la cour. » La personne s’était trompée et m’avait dit à droite alors que c’était à gauche, j’ai eu du mal à trouver (rires). Quand on n’est pas déjà venu ce n’est pas évident. Même pour se faire livrer du matériel, c’est compliqué.

La question de la visibilité tenait vraiment à cœur à notre ancienne responsable qui a beaucoup œuvré dans ce sens. C’est pour ça qu’ils ont mis des écriteaux dans le hall et dans la cour. C’est déjà un plus. Les quelques fois où j’ai entendu des étudiants parler de la crèche c’est qu’ils l’avaient découverte comme ça.

Il faut davantage parler du quotidien de celles et ceux qui travaillent auprès des tout petits et des difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Au-delà de l’Université, la petite enfance doit gagner en visibilité en France de manière générale.

By La Plume, Dauphine



Laisser un commentaire

Fermer le menu