Avec les Jeux Paralympiques et la sortie du film Un p’tit truc en plus, l’été 2024 a été marqué par la volonté de mettre en lumière le handicap en France. Mais qu’en est-il vraiment de l’inclusion des personnes handicapées en dehors de nos écrans ? Pour répondre à cette question, La Plume et Dauphine Solidarité Handicap (DSH) vous proposent de retourner vingt ans en arrière, lorsque la loi handicap a été adoptée le 11 février 2005.
Le handicap, c’est quoi ?
La loi handicap propose cette définition : « constitue un handicap, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération […]. ». Ainsi, le handicap n’est pas l’incapacité, mais l’exclusion qui en résulte. La loi distingue six familles de handicap : moteur, psychique, sensoriel, cognitif, mental, et les maladies chroniques. En 2024, 12 millions de Français sont en situation de handicap, dont 80% ont un handicap invisible. Les chiffres nous apprennent aussi qu’une personne sur deux sera en situation de handicap au cours de sa vie, de manière durable ou temporaire.
En quoi consiste la loi handicap ?
La loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap, communément appelée « loi handicap », repose sur quatre piliers.
Le premier est le droit à compensation des personnes handicapées : les MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées) construisent un plan personnalisé de compensation pour toute personne qui en fait la demande. Ce plan comprend des mesures d’accompagnement et d’aménagement à la scolarité, à la vie professionnelle, aux transports, au logement, ainsi que des prestations financières.
Le second pilier est l’obligation d’accessibilité. Elle concerne les services publics, les ERP (Établissements Recevant du Public), l’espace public et les sites publics.
Le troisième pilier est l’école pour tous. Chaque enfant handicapé peut être inscrit en milieu ordinaire, sous réserve d’aménagements, y compris dans l’enseignement supérieur.
Enfin, le dernier pilier est l’insertion professionnelle. Pour être reconnu handicapé dans le monde du travail, il faut disposer d’une RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé). Les entreprises de plus de vingt salariés ont l’obligation d’embaucher au moins 6% de travailleurs handicapés, sous peine d’une contribution versée à l’AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées). Cet organisme subventionne également les entreprises afin de les aider à remplir leur quota de 6% et à mettre en place des aménagements.
Vingt ans plus tard, quel est le bilan ?
Le Défenseur des droits nous offre un bilan contrasté. Malgré de nettes améliorations, les objectifs imposés par la loi ne sont pas encore remplis.
Plus de 300 000 Français ont bénéficié du droit à compensation, et 80% d’entre eux estiment qu’il a amélioré leur niveau de vie. Néanmoins, l’aide financière technique est jugée insuffisante pour couvrir le coût des matériels demandés.
L’accessibilité reste encore partielle aujourd’hui. Seuls les arrêts prioritaires des transports en commun sont accessibles. En 2005, c’est 15% des ERP qui peuvent accueillir des personnes handicapées. Le chiffre est de 43% en 2024, ce qui est mieux, mais reste faible. Concernant l’espace public, uniquement les voies nouvellement construites des communes de plus de mille habitants remplissent les critères d’accessibilité. Et selon l’ARCOM, seuls 5% des sites publics sont 100% accessibles.
Le nombre d’enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire est passé de 118 000 à 440 000, mais 20% d’entre eux ne disposent toujours pas des aménagements nécessaires.
Enfin, le taux d’emploi direct des personnes handicapées stagne à 3,5%, car plus de la moitié des entreprises ne respectent pas le quota des 6%.
Et à Dauphine ?
Les Dauphinois handicapés sont accompagnés par la mission handicap de l’université. En parallèle, l’association DSH sensibilise au handicap à travers plusieurs événements, comme la collecte de fonds pour le Téléthon, le Handiboxe, le don du sang, ou encore l’Éloquence du bégaiement.
La Plume X DSH