L’hégémonie change de mains

L’hégémonie change de mains

Les français ont l’art de l’oxymore. Solution de facilité pour démontrer que le noir n’a de sens que si l’on pense le blanc ; et que le bonheur n’a d’existence que si l’on a connaissance du malheur. Pourtant, l’oxymore a parfois son utilité, surtout quand il s’agit de leadership économique ! Dans ce domaine, la littérature a largement démocratisé le terme de « pays émergents » pour désigner notamment les BRIICS (Brésil, Russie, Indonésie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Mais en toute logique, s’il y a émergence d’un côté, il doit y avoir déclin de l’autre – un déclin qui porte plus ou moins son nom.

Déclin de l’Occident ? Déclin du capitalisme dérégulé ? Ni l’un ni l’autre. Il s’agit davantage du déclin d’un certain ordre mondial. La fin de la Guerre Froide a donné naissance à une nouvelle représentation bipolaire de l’économie mondiale. Pays développés d’un côté, pays en développement de l’autre ; et au centre, le no man’s land de la phase de convergence. La convergence ! Grand credo des économistes de la croissance qui prétendent que les taux de croissance supérieurs des pays en développement devraient leur permettre d’atteindre plus rapidement le niveau de vie actuel des pays développés à économie de marché. Comprenons-nous bien, l’émergence des pays en développement ne signifie pas pour autant la relégation des pays développés aux oubliettes politico-économiques.

En aucun cas il ne s’agit de prétendre que les pays dits développés sont en déclin au niveau politique et économique. Mais c’est leur conception du monde qui l’est, sans aucun doute. Si l’on ne devait prendre qu’un seul exemple, nous pourrions citer la structure des organisations internationales, comme la Banque mondiale ou encore l’OMC. Les pays en développement ne sont pas les victimes de la mondialisation, bien au contraire, puisque la fragmentation internationale de la chaîne de production a considérablement accéléré le développement industriel de certains d’entre eux, notamment la Chine et l’Inde. Les pays en développement ont participé à plus de 90% de la croissance de la production mondiale pendant la crise financière entre 2009 et 2011 et sont à l’origine de 30% des IDE mondiaux. Le moins que l’on puisse leur accorder, c’est une voix audible au sein des organisations internationales pour traiter sur un pied d’égalité avec les pays développés. Si une plus grande représentativité ne leur est pas accordée, cela pourrait signer l’arrêt de mort prématuré du multilatéralisme. Car les pays en développement auraient recours à des moyens détournés pour asseoir leur suprématie économique. Au travers d’accords bilatéraux ou régionaux par exemple, la Chine étend sa sphère d’influence jusqu’en Afrique où elle investit massivement dans les secteurs qui lui sont stratégiques comme le pétrole ou l’extraction de matières premières.

Si l’on souhaite garder une certaine cohérence et légitimité des garde-fous supranationaux qu’incarnent les organisations mondiales, il faut les rendre attractifs pour les pays émergents. Les pays développés restent muets face à leur demande criante d’une plus grande représentativité sur la scène internationale. Et malheureusement, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut entendre…


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