Bleu sacré : quand la couleur se mêle à la spiritualité
La mosquée bleue de St Petersbourg

Bleu sacré : quand la couleur se mêle à la spiritualité

De l’indigo au cyan en passant par le turquoise, le bleu a eu de nombreuses significations à travers les époques. Mais une d’entre elles reste constante : l’association du bleu à la religion. 

Le bleu est la couleur préférée de la majorité des humains. C’est du moins ce qu’affirme une étude menée par le cabinet ColorCom sur quelque 300 000 personnes. Dans un grand nombre de sociétés, le bleu représente la sécurité, la loyauté et une certaine constance. Ces associations remontent à plusieurs millénaires avant notre ère, au temps des pharaons. Aujourd’hui, le bleu (marine !) est parfois utilisé comme couleur de ralliement politique ou patriotique. Mais bien avant ça, le bleu était un symbole spirituel et religieux.

Représenter la divinité par la couleur

Un des exemples les plus connus en occident est celui du catholicisme. Le bleu est depuis longtemps la couleur de la Vierge Marie. Depuis le Ve siècle, elle se pare d’un voile bleu. Dans certaines références bibliques, on lie le bleu à l’idée de pureté, d’idéal féminin et maternel. C’est la couleur du ciel, du paradis, ce qui l’établit comme un couleur rassurante, à la connotation positive. Le bleu a d’ailleurs longtemps été un pigment très coûteux. Porter des vêtements bleus était donc une preuve de statut social. Représenter Marie dans une couleur réservée aux plus puissants permet de montrer son importance au sein du catholicisme.

 Le bleu est aussi la couleur des dieux chez les hindous. Couleur de peau du dieu Vishnu - une des divinités principales - , elle représente la protection. D’autres dieux et avatars importants sont aussi représentés en bleu : Krishna, Shiva et Rama pour ne citer qu’eux. Couleur du ciel, elle est vénérée et très utilisée dans l’iconographie hindoue. 

Dans le judaïsme, le bleu représente le divin, l’équilibre. Certains écrits en font même “la couleur de la gloire divine”. De nombreux objets de la culture juive sont donc liés à cette couleur. Les tzitzits – franges portées par les hommes juifs pratiquants – sont traditionnellement tressés de bleu. Souvent mentionnés dans la Torah, les théologiens mettent le bleu au centre de leurs recherches. 

Le bleu protecteur

Le bleu est dans certains pays une forme de protection, d’amulette. En Grèce et en Turquie, cela transparaît dans le « Matiasma ». Talisman utilisé depuis l’Empire Ottoman, il représente « l’œil grec », constitué de quatre cercles bleus. Exporté dans le monde entier, il aurait pour vertu de protéger du mauvais œil. 

Les autres civilisations méditerranéennes ne sont pas en reste. Les Égyptiens ont été les premiers à avoir réussi à fabriquer des pigments bleus durables, en 2200 avant notre ère. Leur technique mélangeait cuivre, sable et roches calcaires pour créer un des premiers pigments synthétiques. Très importante pour eux, la couleur était souvent utilisée pour se protéger des mauvais esprits. Elle était associée au pouvoir des dieux, et censée représenter la couleur du paradis. Les pharaons portaient régulièrement ce « bleu égyptien », qu’on retrouve sur de nombreuses tombes, comme sur le buste de Néfertiti.

En allant un peu plus loin vers l’Est, le bleu devient couleur de l’immortalité. En Chine, le bleu représente le printemps, la renaissance. C’est une couleur respectée. De nombreuses maisons sont décorées avec des teintes de bleu, pour favoriser la paix et la longévité. La porcelaine de Chine est connue pour ses détails bleus sur fond blanc. Selon les motifs choisis, l’objet exprime un “vœu” particulier. Et chaque symbole bouddhiste a sa signification. Purification, richesse, sagesse ou bonheur se mêlent à la symbolique du bleu.

Mais le bleu n’est pas bien vu dans toutes les cultures. Un des seuls pays où le bleu à une connotation négative est l’Irak : il y représente le deuil. Les significations positives restent majoritaires. Du prince charmant « bleu » hispanique aux méditations bouddhistes en robe bleue, le bleu fait tourner les têtes. Alors, la prochaine fois que vous aurez le blues, pensez à tous ceux qui, avant vous, auraient trouvé ça génial. 

By La Plume, Dauphine

 

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