FOMO ou JOMO : de la peur à la joie de rater quelque chose.

FOMO ou JOMO : de la peur à la joie de rater quelque chose.

Après une longue journée de cours, vous décidez de vous distraire sur les réseaux sociaux. Horreur : vous apprenez que tous vos amis se sont éclatés à ce qui semblait être la meilleure soirée de l’année, alors que vous aviez décidé de rester chez vous ce soir-là. En plus de ça, ils ont croisé François Civil dans la rue sur le chemin du retour ! Épouvanté(e, vous continuez de scroller sur Instagram…Comment ça votre cousine bronze sur les plages de Malte en plein septembre ?!

 

Trop tard : un mélange de frustration, de regret et d’anxiété monte en vous. D’un coup, tout le monde semble avoir une vie plus intéressante que la vôtre – surtout sur les réseaux.

 

La FOMO : une prison de crainte et frustration

 

Cette peur correspond bel et bien à la FOMO (Fear of Missing Out, « peur de rater quelque chose »). On la définit comme une forme d’anxiété marquée par la crainte constante de manquer une nouvelle importante ou un événement offrant une occasion d’interagir socialement.

 

Les réseaux sociaux y jouent un rôle clé : comme cause : l’angoisse pousse de nombreuses personnes à rester connectées en permanence, de peur de rater un événement. Et comme conséquence : en offrant un accès en temps réel à la vie des autres, les réseaux augmentent la possibilité de tomber sur des événements ou des situations dont nous sommes inévitablement exclus - comme le voyage de votre cousine. Résultat : un cercle vicieux de peur et de frustration est déclenché.

 

Peut-on échapper à la FOMO ?

 

Il semble naturel de vouloir y échapper. Pourtant, cette peur n’est-elle pas intrinsèquement liée à notre nature sociale, à la nécessité d’appartenir à un groupe, à notre besoin inné d’inclusion ? Autrefois, faire partie d’un groupe favorisait le partage d’information et de protection mutuelle, et cela augmentait les chances de survie des membres.

 

Heureusement, rater la sortie à Disneyland Paris dimanche prochain ne mettra pas votre vie en danger. Vous ressentirez peut-être colère ou frustration lorsque vous écouterez le récit de cette journée « inoubliable » et « extraordinaire », mais c’est tout.

Parfois, la FOMO conduit même à dire « oui » à des événements auxquels on n’a pas envie de participer. Ou alors préférer être vu(e) à un événement plutôt que de vraiment le vivre.

 

Mais qu’en disent les stoïciens ? La dichotomie du contrôle enseigne qu’il faudrait distinguer ce que nous pouvons et ne pouvons pas contrôler dans nos vies.

 

Le concert que vous attendez depuis un an tombe la veille d’un CC ? Incontrôlable. L’anniversaire de votre mère coïncide avec votre festival préféré ? Inévitable (et vous passerez la journée avec elle).

Bref, la seule chose que nous contrôlons est notre réaction face à la vie - comment nous la percevons et réagissons au monde qui nous entoure.

 

La JOMO : une échappatoire à la pression sociale

 

La JOMO (Joy of Missing Out, « joie de rater quelque chose ») popularisée par Anil Dash en 2012, correspond à l’antithèse de la FOMO.

 

Plutôt que de participer à la prochaine soirée, les adeptes de la JOMO vont décider de rester chez eux sur leur canapé, regarder un bon film, se coucher tôt — et surtout, ne pas culpabiliser.

Ils ne se concentrent pas sur ce qu’ils manquent, mais sur ce qu’ils gagnent : repos, ressourcement, recentrage. Ils placent leur bien-être mental et physique avant le maintien de leur image sociale, et sont davantage à l’écoute de leurs propres besoins.

 

Comme le résume Tali Gazit, la JOMO, c’est essentiellement « Être capable d’apprécier ce que vous faites maintenant sans regarder à gauche et à droite et être jaloux ou anxieux de manquer quelque chose. ».

Ceci implique de se libérer de certaines croyances : que la vie des autres est parfaite ou que remplir son agenda est synonyme d’épanouissement, de bonheur.

 

Au lieu de ruminer la soirée inouïe que vous avez manquée ou de scroller toutes les stories Instagram de vos amis, pourquoi ne pas utiliser ce temps pour faire exactement ce dont vous avez envie ? Lire, cuisiner, créer… ou simplement ne rien faire, et en profiter.

Peut-être est-il temps de réaliser ce qui nous rend vraiment heureux. Quelles activités nous donnent de l’énergie, et lesquelles nous vident ?

 

La clé, c’est un changement de perspective : vous ne manquez pas une occasion unique d’améliorer votre vie ou de créer des souvenirs. Vous choisissez consciemment de vous offrir du temps. Vous décidez d’entretenir votre santé mentale. Et ça, tout le monde en a besoin.

 

 

 

SPÉCIAL QUIZ : Êtes-vous plutôt FOMO ou JOMO ?

 

Quand vous ne pouvez pas assister à un événement qui vous intéresse, sombrez-vous dans la déception… ou êtes-vous plutôt soulagé(e) et heureux(se) de profiter autrement ?

 

 

  1. Votre BFF fête son anniversaire à Monaco, tous vos copains y seront. Cependant, il tombe la veille des partiels…

 

  1.   Vive les rattrapages ! On n’a qu’une vie.
  2. J’irai l’année prochaine : ma batterie sociale et mon compte en banque sont déjà à plat.
  3. Après mûre réflexion, je choisis les révisions… avec une petite larme à l’œil.

 

  1. Vous voyez passer une pub pour un festival de musique…

 

  1.   J’achète directement un billet ! Mon agenda est déjà plein, mais c’est un problème pour « futur moi ».
  2. Pourquoi m’exploser les tympans quand je peux savourer un sommeil illimité chez moi ? 
  3. Je note la date, mais je me demande si ça vaut vraiment ma voix, mon énergie et mon argent.

 

  1. Votre téléphone affiche 23 notifications après une heure sans l’avoir regardé…

 

  1.   Vite ! Il pourrait y avoir une dispute sur le groupe du TD ! 
  2. On verra demain. Si c’était urgent, ils auraient appelé.
  3. Je jette un œil par curiosité… puis je reviens à ce que je faisais. 

 

  1. Vous avez une soirée libre après une semaine chargée…

 

  1.   J’envoie un message à toutes mes connaissances pour trouver un plan de dernière minute.
  2. Soirée spa-film-lecture à la maison pour recharger mes batteries.
  3. J’attends de voir si quelqu’un me propose un truc sympa.

 

  1. On vous propose une conférence sur l’histoire de la vis en fer forgée au XIXe siècle à Sarcelles…

 

  1.   Au moins, ça fera croire que j’ai une vie culturelle.
  2. Hors de question, plutôt rester dans mon lit à ne rien faire ! 
  3. Ça dépendra de mon humeur… et de la compagnie. 

 

 

 

Réponses 

 

Majorité de A : TEAM FOMO

 

Vous détestez l’idée de manquer quelque chose et vous aimez être au cœur de l’action. Résultat : vous vous retrouvez à angoisser lorsque vous apprenez que vous ratez un évènement. Petit conseil : apprendre à dire « non » pourrait sauver votre sommeil, votre compte en banque et votre santé mentale. Attention à ne pas trop vous épuiser en voulant tout faire !

 

Majorité de B : TEAM JOMO

 

Vous assumez vos choix et profitez pleinement de vos moments tranquilles. Pour vous, rester chez soi un vendredi soir n’est pas une punition, mais une opportunité. Vous avez compris que dire non, c’est parfois dire oui à soi-même. Petit conseil : continuez comme ça, mais faites attention à ne pas trop vous isoler de la civilisation humaine.

 

Majorité de C : TEAM ÉQUILIBRÉ 

 

Vous naviguez entre FOMO et JOMO selon les situations. Vous savez dire oui quand ça vaut vraiment le coup et refuser l’invitation quand ça vous fatigue rien que d’y penser. Votre devise : être présent(e) aux bons moments, mais pas au détriment de votre bien-être. Vous êtes sur la bonne voie ! Suivez votre instinct, il vous guidera vers une vie équilibrée.

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