C’est une exposition pas comme les autres. La revue trimestrielle d’art HEY HEY HEY rassemble pour la deuxième fois sous forme d’exposition les œuvres les plus marquantes de son parcours.
Comme le précisent les deux créateurs de la revue (cf l’interview des créateurs de la revue parue dans le numéro 1 de La Plume), il s’agit avant tout d’art compulsif. Un art qui s’abroge des règles dictées par l’intellectualisme et le conformisme de l’art contemporain « traditionnel », qui ne correspond plus à la manière de penser des nouvelles générations en soif d’expression artistique. Le regard porté sur la société par les diverses œuvres et mouvements présents à cette exposition est beaucoup plus actuel.
Actuel, car d’une part il interroge la société, la critique, la remet en cause. Les thèmes abordés amènent une réflexion sur des problématiques caractéristiques de notre époque : l’écologie, la place de la religion, la décadence, l’invasion du numérique, la virtualisation de la société etc. Actuel, car d’autre part, les artistes se nourrissent et s’emparent de tous les divers outils artistiques amenés à l’individu à travers la technologie et la modernisation : le tag, le tatouage, le collage, les figurines. Maniés avec habileté, humour (noir, majoritairement) et ironie par les artistes, ces activités sont ancrées au sein de notre nouvelle génération de médias (créateurs de jeux vidéos, scénaristes, graphistes). Et leur art, le sens donné à ces œuvres, ainsi que la vision de la société qu’ils expriment, sautent aux yeux. C’est une des différence fondamentale de ces artistes : parce que leur art est plus compulsif, mais plus matériel également, il permet à tout type de spectateur de s’identifier à l’artiste et de prendre part à la création. C’est donc un art beaucoup plus accessible. Une connaissance de l’art moderne et contemporain approfondie n’est pas nécessaire pour les comprendre, ni pour les apprécier.
Que ce soit le mouvement du pop surréaliste, du lowbrow art, du street art, en passant par l’art du tatouage, l’exposition rassemble donc des artistes dit « alternatifs » (car ignorés ou marginalisés au profit d’un art contemporain plus abstrait et conceptuel) qui remettent en cause les frontières de l’art, et luttent contre les limites imposées par une contemporanéité figée et dépassée. Il s’agit de donner la voix à ces artistes dont les créations s’échappent de la culture dominante, sans pour autant se détacher des causes qui nous rassemblent tous autour de l’art !
Visuellement parlant, l’exposition amène à un voyage dans un autre monde : quelque fois coloré, quelque fois glauque, mais toujours surnaturel, doté d’animaux ou de personnages fantasmagoriques. Mais ce merveilleux n’est qu’une manière de représenter notre propre monde, d’en révéler l’absurdité de manière directe et déconcertante.
« Qu’on se le dise, cette nouvelle donne culturelle n’a rien d’une petite secousse nerveuse. Elle n’est pas provoquée par une poignée d’excités. Elle peut inspirer l’effroi. Elle n’a ni coutures apparentes, ni pupitres universitaires, ni soutiens institutionnels. Elle est notre miel. Notre émerveillement. HEY ! Contre l’uniformisation des formes et des sens. Et cette nouvelle donne comme une certitude du passé, puis la révélation d’un avenir. » ANNE&JULIEN (créateurs de la revue).
Exposition HEY ! PART II : Modern art & Pop Culture
La Halle Saint Pierre : 2, rue Ronsard 75018 Paris (Téléphone : 0142587289)
www.hallessaintpierre.org
Du 25 janvier au 23 Août 2013