Paul Deshays, mon professeur, mon ami.

La pensée fonctionne d’abord par image. Lorsque je pense à Paul Deshays, la première image qui me vient à l’esprit est celle de son sourire qui ne quittait jamais son visage. Un sourire lumineux, un visage presque d’enfant. Ce n’est pas un sourire silencieux et calme ; plutôt un sourire énergique, tonique et vivant.

Paul tirait sa singularité de cette complémentarité entre ces deux mouvements contraires. S’il fallait être rapide tout en étant suffisamment explicite pour ceux qui l’ont connu, on pourrait ainsi le résumer : sportif et philosophe.

Paul était un sportif, un amoureux du sport. Il aimait le pratiquer, dans toute sa diversité, comme en témoigne la diversité de ses diplômes et pratiques en la matière :  volley-ball, lutte, judo, tennis, natation, ski, voile, équitation et, surtout, le golf dont il était un grand spécialiste. Paul était de ses amoureux qui aiment partager tout ce qu’ils aiment. A Dauphine, il a joué un rôle moteur dans le développement du service des sports et a permis à l’Université de devenir un établissement majeur du sport universitaire. Paul savait infuser son énergie et sa tonicité dans tout ce qu’il entreprenait ; avec intelligence, stratégie et persévérance.

Paul était un philosophe, un amoureux de la sagesse. Il aimait lire et étudier les textes pour mieux comprendre le mystère de la vie, écouter les philosophes. Et, avec générosité et bienveillance, il partageait cet amour dans le cadre de l’enseignement de « Grands enjeux contemporains » à Dauphine. Je me souviens très bien de ces cours. Paul arrivait, sourire, élégance, ouvrait son carnet sur lequel il notait à la main tout un ensemble de concepts et d’idées qu’il souhaitait nous partager avant de nous laisser la parole. Il insistait beaucoup sur la bonté. C’était pour lui le but de la philosophie : faire de nous des gens bons.

Paul, la sagesse tonique, le calme énergique, la bienveillance active. Il aimait ses étudiants, son métier. C’était un bon et un beau passeur de lumières.

Paul a d’abord été mon professeur. Il m’a appris à concilier amour et exigence. Nous échangions souvent bien qu’un peu moins ces derniers temps ; mais si le temps nous éloigne, il ne nous a jamais séparés. Tous les ans, nous ne manquions jamais de nous écrire pour nous souhaiter un bel anniversaire, une joyeuse année et partager de bonnes nouvelles. Nous sommes ainsi devenus amis. Plutôt, il m’a offert son amitié et je l’ai acceptée avec la gêne et le respect que l’on doit à un tel professeur.

Tu avais bien raison, Paul, c’est un beau métier que tu as choisi et je suis heureux que tu m’aies guidé sur cette voie. Je te tutoie maintenant. Et je te remercie. Et, puisque je n’ai jamais osé répondre de manière équivalente à tes messages, cette fois-ci, je conclue comme toi.

 

Je t’embrasse.

 

A très vite,

Ousama

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