Retour sur la Dauphine Expo

Retour sur la Dauphine Expo

La Plume a eu l’honneur d’assister au vernissage de la Dauphine Expo mardi dernier. Pour la toute première fois depuis sa création, la Dauphine Expo a été intégrée à la semaine des Dauphine Art Days. Auparavant, l’événement était organisé par le BDA et conviait les étudiants des Beaux Arts de Paris à exposer leurs œuvres. Cette année, étudiants, membres du personnel et professeurs de l’Université Paris-Dauphine ont été invités à proposer leurs œuvres sur le thème de l’« immersion ». Une manière pour les dauphinois de montrer leurs talents artistiques, et de s’immerger dans cette semaine dédiée à la création artistique sous toutes ses formes. Faire de l’ancienne Boutique du Hall de Dauphine une galerie d’art pendant une semaine ? Pari réussi pour l’équipe de la Dauphine Expo emmenée par Lucille Mangin du BDA.

Huit œuvres ont donc été exposées pendant une semaine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons été particulièrement bluffés par leur qualité. Chaque artiste proposait à travers son œuvre une interprétation de l’immersion. La Plume te propose donc de t’immerger une dernière fois dans les différentes œuvres.

Dans la Boutique de Dauphine, transformée en galerie d’art pour l’occasion, chevalets, lumières, petits encarts de présentation des œuvres : rien n’est laissé au hasard pour sublimer les créations dauphinoises, et l’on peine à se rappeler que nous sommes bel et bien dans une université.

Rêve d’Hélène Voisin

Nous sommes accueillis par le tableau d’Hélène Voisin, qui s’intitule Rêve. Sur l’écriteau qui accompagne le tableau, on peut lire « Il n’existe pas d’immersion plus totale ou plus universelle que le rêve ». C’est à travers le rêve que notre corps et notre esprit tout entier se plongent dans un autre univers. L’influence de Klimt n’est pas loin : on décèle aisément des références aux personnages énigmatiques et rêveurs que l’artiste peintre autrichien avait l’habitude de représenter dans ses célèbres peintures. Ainsi, on reconnaît une allusion au Baiser, aux Trois âges de la femme… Les personnages sont doux, endormis, comme envoutés par leurs rêves. Les couleurs sont chaudes, nuances de rouge et d’orange, de violet et de bleu nuit. La composition du tableau donne une impression de mouvement, et d’être plongé dans un univers onirique.

Fauvisme Africain d’Eugénie Joltreau

Fauvisme africain, d’Eugénie Joltreau, représente le simple portrait d’un homme. Elle a puisé son inspiration dans le carnet de souvenirs d’un homme parti voyager en Afrique. Pour réaliser ce portrait coloré, l’artiste a volontairement utilisé des couleurs vives, vertes et roses qui rappellent le fauvisme. Ce courant de peinture du début du XXe siècle était caractérisé par l’audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques. Les peintres qui se rattachaient au mouvement avaient souvent recours à l’utilisation de couleurs violentes, pures et vives, permettant d’accentuer les traits et l’émotion. Le visage est énigmatique, mais son regard est plein de douceur, et l’utilisation de couleurs vives rend le portait plein de vie. On est comme immergé dans son regard.

Gris d’Elise Callerisa

Le tableau d’Elise Callerisa s’intitule Gris, pour souligner l’absence de nuance de couleurs. En effet, celui-ci est uniquement composé de rayures horizontales noires et blanches. On parvient à deviner la silhouette d’un zèbre, qui déforme les rayures droites et imposantes. Où se trouve l’immersion ? Dans le zèbre justement, celui-ci est complètement immergé dans son environnement composé uniquement de rayures noires et blanches. « Les lignes forment et déforment en même temps l’image du zèbre. Son environnement et lui donnent l’impression de fusionner. Ils ne font qu’un. L’immersion est complète, totale. » On ne parvient pas à savoir lequel des deux prend le dessus sur l’autre : le zèbre ? Son environnement ? Cette incertitude créé une sorte de malaise, le regard a du mal à se détacher, il essaye de décrypter et de suivre les lignes.

Miroir de Claire Bourdille

Miroir, tableau de Claire Bourdille représente deux cercles qui se reflètent l’un dans l’autre, comme le reflet d’un miroir. L’artiste invite celui qui observe son tableau à dire ce qu’il y voit, à se laisser s’immerger dans la peinture. Chacun peut en avoir sa propre interprétation, et celle-ci ne sera que le reflet de son inconscient. Son interprétation de l’immersion se retrouve dans son tableau grâce à l’utilisation de la symbolique du miroir. Deux mondes en immersion l’un dans l’autre sont ici représentés : l’un est dans l’ombre de l’autre. Comme le bien d’un côté, le mal de l’autre ou l’ombre et la lumière. C’est toute la dualité du monde qui est ici représentée. L’ombre amène finalement à la lumière et créé en quelque sorte un équilibre.

Sans titre de Béatrice Trotignon

Sans titre de Béatrice Trotignon est issu d’une série d’une trentaine de monotypes à l’encre, en noir et blanc. Il s’agit d’un collage réalisé à partir de différentes formes abstraites, d’éléments figuratifs, d’empreintes d’objets, de textures, de lettres. Tout s’assemble, se mêle et se perd à la fois dans un environnement unique, tandis que certaines formes se répètent, et créent une ambiance, une émotion dans laquelle on peut s’immerger. On devine par exemple un homme et une femme, et une forme de main qui revient à plusieurs reprises dans le tableau. « Cet espace pourrait être celui de la mémoire ou du souvenir, et ses associations fragmentaires ouvertes aux dérives de l’imagination. »

Touchée par la grâce d’Agnès Hirsch

Touchée par la grâce, d’Agnès Hirsch, représente le portrait d’une femme nue, dont les contours sont soulignés en noir et contrastent avec un fond bleu nuit, parsemé de tâches jaunes, oranges et bleues claires, évoquant un peu les portraits de Klimt. Une main caresse le crâne de la femme, dont le regard respectueux et apaisé est tourné vers la personne à qui appartient cette main, mise en relief par un contour appuyé en bleu. Un mystère demeure car on ne sait pas à qui appartient cette main. L’artiste propose deux interprétations de l’immersion que suggère la composition du tableau : d’un côté, une immersion personnelle, sur fond d’introversion, de l’autre la projection dans l’autre à travers l’amour naissant.

Submersion de Lucile Bourron

Submersion, de Lucile Bourron est un dessin réalisé au fusain et à la peinture blanche représentant une silhouette humaine de dos. L’immersion peut être interprétée de deux manières selon l’artiste. Le corps se fond dans son environnement. « La silhouette est-elle immergée dans son monde, ou submergée par ses pensées ? ».

Les uns, les autres de Virginie Augustin

Les uns, les autres de Virginie Augustin est un tableau représentant un fond blanc sur lequel se dessinent des silhouettes humaines de face ou de dos et dont on devine le mouvement. Cette composition créée aussitôt une sensation d’éblouissement. Il semblerait que les personnes soient en maillot de bain, comme sur une plage ou près d’un point d’eau au milieu de l’été. Ils sont comme immergés malgré eux dans cet environnement, en toute indifférence dans la scène. En toute simplicité, notre regard s’immerge dans cette scène de la vie ordinaire.

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