La vague du surf déferle aux Jeux de Paris
Source : Pexel

La vague du surf déferle aux Jeux de Paris

Des vagues aux JO : il y en aura. Et c’est évidemment la compétition de surf qui ne manquera pas d’en créer. La discipline renouvellera sa présence pour une deuxième fois dans l’événement sportif le plus important de la planète, lors des JO de Paris cet été. Après son apparition en tant que sport additionnel lors des Jeux de Tokyo en 2020, la discipline fera son entrée au Panthéon des sports officiels des Jeux olympiques lors de l’édition de Los Angeles en 2028. 

 

De la naissance tumultueuse de l’idée en 1920 à l’émergence de champions

Pourtant, l’idée d’une épreuve de surf aux JO ne date pas d’hier. En réalité, c’est en 1920 que les premiers surfeurs militent pour l’apparition du surf dans l’événement roi du sport international. Duke Kahanamoku, considéré comme le fondateur de la discipline, en est le premier acteur. La petite planche mettra finalement 100 ans pour voir le bout de la vague.

À Paris, 48 surfeurs et surfeuses surferont sur la vague du 27 au 30 juillet depuis la Polynésie française, à Tahiti. Et se sera sur la légendaire vague de Teahupoo, l’une des plus aimées… mais aussi des plus redoutées au monde. Une épreuve qui risque d’être sensationnelle, tant le site est inscrit dans le mythe du surf. Le surfeur Brésilien Neco Padaratz a d’ailleurs failli s’y noyer en 2000 : 

« J’ai pris une vague sur la tête qui m’a entraîné dans les crevasses entre les coraux et je m’y suis coincé les jambes. Je voyais la lumière de la surface, mais je ne pouvais pas sortir. C’est incontestablement l’une des vagues les plus impressionnantes qui puissent exister ». 

 

Un voyage entre passion… et polémique

Néanmoins, l’organisation n’est pas aussi simple qu’on aurait pu le penser. Au cœur de la polémique : la tour des juges, dont les travaux ont débuté il y a quelques jours. Une pétition a été signée par près de 250 000 personnes afin de dénoncer l’atteinte de la tour aux récifs coralliens. En décembre dernier, une vidéo montrant une barge en train de briser accidentellement du corail avait amplifié la colère des opposants. 

Confirmée par Tony Estanguet, l’épreuve sera maintenue, et les Français seront attendus au détour. En tout, quatre Français sont qualifiés pour l’épreuve avec à la clé de belle chance de médaille. À leur tête, le champion du monde 2021, Joan Duru, fraîchement qualifié après sa belle performance à Porto Rico. Accompagné de Kauli Vaast, et de Johanne Defay et Vahine Fierro chez les femmes, les Bleu(e)s ont de belles chances de performer pour tenter de vaincre l’ogre brésilien en allant décrocher l’or. Il s’agira notamment d’aller battre de sérieux concurrents tels que les médaillées d’or de Tokyo : le brésilien Ítalo Ferreira chez les hommes et l’Américaine Carissa Moore chez les femmes. 

 

Mais comment ça marche finalement ? 

Les compétitions de surf, bien au-delà d’une simple chevauchée de vagues, sont régies par des règles précises qui ajoutent une dimension stratégique au spectacle. Dans ce monde où l’océan devient une arène, les surfeurs s’affrontent en «heats» (series), cherchant à se qualifier pour le prochain «round» (manche). Les scores, cruciaux dès le départ, déterminent l’accès direct au round suivant pour le meilleur surfeur du premier heat, tandis que les autres se retrouvent dans les repêchages.

Chaque heat, minuté entre 15 et 20 minutes, offre aux surfeurs une fenêtre pour capturer les meilleures vagues. Mais comment note-t-on une prestation ? L’évaluation des vagues va au-delà de la simple notation de 1 à 10 par les juges. «FLOW», «LINKING», «STYLE», «ENGAGEMENT» et «CREATIVITY» sont les critères scrutés.

Concrètement, le but est donc de ne faire qu’un avec la vague et de transformer la performance en œuvre d’art. L’inclusion du surf aux Jeux olympiques a sans nul doute son impact social et culturel sur les mœurs du sport. La discipline, associée à un mode de vie décontracté et à une connexion profonde avec la nature, gagne en visibilité à l’échelle mondiale.

Finalement, à la clé de l’émergence de ce sport purement populaire : ce sera une nouvelle génération qui pourra s’inspirer des valeurs « good vibes » mises en avant par les surfeurs, et susciter un intérêt accru non seulement pour la discipline, mais également pour les régions d’outre-mer et la protection de leurs océans et paysages paradisiaques.

 

La Plume

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