Ce lieu est un véritable laboratoire urbain en plein coeur du 14e. Le pari qu’ont réussi ses fondateurs, c’est de faire cohabiter des populations qui ne sont pas du même milieu social, pari qu’ont perdu de nombreux lieux qui se disent alternatifs. 600 places d’hébergement d’urgence sont disponible dans l’immense espace que laisse un ancien hôpital, des personnes en grande précarité cohabitent avec des locaux d’associations, des artisans, des passants attirés par les lieux et ses ateliers. La véritable richesse de cette ancienne friche est son fourmillement. Ici, on prend des initiatives, et lorsque l’on y retourne d’une fois à l’autre, on ne sait jamais quelles seront les modifications qui se sont produites.
C’est un lieu de créatifs, comme l’indiquent les fresques aux murs, et la charte graphique impeccable, ou encore le mobilier urbain si original. Créativité qui manque si cruellement dans la ville aujourd’hui. On ne se sent plus à Paris lorsque l’on déambule dans les allées des Grands Voisins, on se sent dans un village. Le restaurant, dans l’ancienne « lingerie » tient lieu de place du village. On y retrouve bien sûr le concept de café suspendu, et le temps a de la valeur ici, on peut le transformer en un repas. Il y a le camping aussi, avec ses tentes l’été, et ses petites cabanes l’hiver. Ce curieux vélo qui est censé faire marcher une machine à laver. Il y a là la boutique artisanale, il y a là le fleuriste. La ressourcerie ne désemplit pas de trésor : livres, vaisselle, vêtements, bijoux, accessoires, vous y trouvez-tout. Sans oublier qu’on cultive ici, il y a un poulailler, des ruches, une serre où les plantes poussent en aquaponie.
C’est un lieu de l’innovation urbaine, éphémère, certes, mais qui apporte tellement aux gens qui sont de passage. Bref, j’ai été inspirée par ce lieu comme jamais avant dans un lieu alternatif. La programmation en ravira plus d’un, et une balade aux Grands voisins vous fait l’effet d’une bouffée d’oxygène dans un Paris parfois suffocant.