SaintéLyon : 78 km à pied, ça use, ça use…
De gauche à droite : Gaspard Baret, Alban Sentis, Quentin Laroche

SaintéLyon : 78 km à pied, ça use, ça use…

Dans la nuit du 2 au 3 décembre prochain, trois Dauphinois s’élanceront sur les sentiers qui relient Saint-Étienne à Lyon, lors d’une course de 78 km avec plus de 2000 m de dénivelé positif. Nous avons rencontré ces trois sportifs pour essayer de comprendre comment on aborde un tel défi !

 

C’est sans stress et après avoir passé leurs derniers examens de mi-semestre qu’Alban, Gaspard et Quentin, tous trois étudiants du Master 270, s’installent dans le bureau des sports de Dauphine pour exposer leur projet sportif. Et pas n’importe lequel : la SaintéLyon. Une course de trail mythique qui offre aux coureurs les plus téméraires, l’opportunité de se rendre de Saint-Étienne à Lyon… en courant. Un petit voyage de 78 km, ponctué par quelques jolies côtes faisant monter le dénivelé positif du parcours à plus de 2000 m. Et pour rajouter un peu de piment, le départ est donné de nuit ! L’édition 2023 débutera le 2 décembre prochain à 23h30.

 

Mais alors, qu’est-ce qui motive nos trois étudiants à se lancer un tel défi ? Une réelle passion pour la course à pied? Pas exactement… Comme le précise Gaspard, ils ont « toujours plus ou moins couru, mais en complément d’autres sports ». Ce que confirme Quentin, en ajoutant que la course à pied ce n’est pas leur « sport de prédilection ». Ce sera même leur première fois sur un trail. Alors pourquoi la SaintéLyon ? Et bien parce que c’est mythique et parce que… « pourquoi pas » ?

 

S’ils ne sont pas des professionnels de l’ultratrail, nos Dauphinois ne prennent pas ce challenge à la légère pour autant. Ils se sont inscrits parce que le défi est relevable. Il y a quelques années ils voyaient cette course comme un événement réservé uniquement aux meilleurs de la discipline, puis, plusieurs personnes de leur entourage l’ont faite. Comme le frère de Gaspard qui s’est élancé sur l’édition 2022 et pour qui « ça s’est bien passé ». L’idée de s’engager a donc fait son chemin, et trois mois avant le départ, ils se sont lancés : « On n’arrêtait pas d’en parler, alors on s’est dit autant s’inscrire ! », précise Alban.

 

Préparer son corps et (surtout) sa tête

 

Seulement trois mois de préparation, ça peut sembler un peu léger pour une course de près de 80 km, mais ça fait aussi partie de leur stratégie : « Comme la course ce n’est pas notre passion, il fallait qu’on arrive à ne pas s’en dégouter pendant la préparation, commence Quentin, ça ne fait pas six mois qu’on s’entraine, donc on n’a pas eu le temps de se lasser, on est encore dans l’excitation ».

 

Alors, comment s’entrainer pour une si longue distance ? Gaspard nous détaille leur programme : « Le dimanche, généralement, on fait des grosses sorties, environ 30 km parce qu’il faut qu’on s’entraine à faire des longues distances. Après, on essaye de faire des courses plus chill mardi et vendredi, donc plutôt 10 km à un rythme très tranquille. Et le mercredi des courses plus fractionnées, plus physiques, pour essayer de se mettre dans le dur et augmenter sa résistance ».

 

Une préparation rigoureuse, mais sans pression. « Contrairement à un marathon ou plus globalement aux courses sur route avec peu de dénivelé, là, on se moque du temps qu’on va faire. L’objectif, c’est de terminer », nous explique Alban. Et c’est déjà un bel objectif, parce que même s’ils connaissent des finishers, ils ont aussi eu des retours sur la difficulté de la course et redoutent le fameux ravitaillement de Sainte-Catherine. Après 33 km de course, il s’agit d’un des tournants de la course reprend Gaspard : « C’est après une grosse montée, et en général après, soit tu abandonnes, soit tu te dis ‘’je vais souffrir mais je continue‘’ ».

 

Pour aborder le course le mieux possible ils ont aussi un avantage : courir ensemble. C’est Alban qui nous le rappelle : « le but c’est d’aller au bout ensemble, de se tirer, parce qu’il va y avoir des moments où ça va être plus dur pour l’un ou pour l’autre et d’avoir les deux autres qui peuvent t’aider, te donner le rythme et toi t’as rien à penser et juste tu te mets dans leurs pas, ça change la donne. »

 

Non seulement, ils ne seront pas seuls sur les sentiers, mais ils seront aussi soutenus par une équipe (presque entièrement) dauphinoise. Après avoir réglé le problème des transports en empruntant le minibus mis à disposition des élèves par le service des sports, leurs camarades n’avaient « plus de raison de ne pas venir » et seront là pour les encourager sur le bord de la route. Une aide bienvenue pour les trois sportifs : « ça va être super agréable quand tu arrives au ravito, d’avoir des gens qui t’encouragent, qui te rassurent… ».

 

Penser à tout, même à l’impensable

 

Un programme d’entrainement, des copains pour les soutenir… tout semble au rendez-vous pour rallier l’arrivée sans encombre le 3 décembre prochain. Mais il reste encore quelques petites interrogations du genre… atypiques. La préparation de choses auxquelles on n’avait même pas pensé. Par exemple : « Rien que boire en courant, c’est pas évident », souligne Quentin. 

 

Et comme si ça ne suffisait pas, la météo s’en mêle. La SaintéLyon, c’est une course de nuit, en hiver, où il n’est donc pas rare que la neige et le gel s’invite à la fête. Et ça aussi, il faut l’avoir en tête : « Si tu bois avec un Camelbak et que tu ne penses pas à souffler après dans ton tuyau, l’eau qui est restée dedans peut geler et derrière tu ne peux plus boire parce que c’est bloqué… s’amuse Gaspard, c’est des petits trucs comme ça, il faut te renseigner parce que sinon tu te fais avoir ! ».

 

Et puis, il y a aussi tout ce qui ne se prépare pas : le vent, la pluie… Mais de leur propre avis, c’est aussi ce qui fait la beauté de la course. Alors à quelques semaines du départ, nos trois Dauphinois qui se sont inscrits pour « relever un gros défi et accomplir quelque chose qui les rendra fiers » pensent déjà à la suite : « Si ça se passe bien, il y a le marathon de Paris en avril… ». En attendant, on les encourage et on leur envoie de la force pour la nuit du 2 au 3 décembre prochain !

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