Disney fêtera ses 100 ans en 2023, et se porte aujourd’hui mieux que jamais. La multinationale aux mille et une activités génère pas moins de 60 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. A l’origine, la Walt Disney Company est un modeste studio d’animation créé sur un terrain valant 400 dollars, au futur très incertain. Mais une petite souris du nom de Mickey Mouse va changer la donne.
Il était une fois deux frères
Walt et Roy Disney commencent ensemble un travail d’animation dans le garage de leur oncle Robert. Au début des années 1920, ils signent un contrat de distribution avec les responsables de la série d’animation à succès Félix le Chat. Le 16 octobre 1923, on leur propose de réaliser 12 films. Les voilà aux anges : à eux la gloire tant espérée ! Les studios Disney sont nés. La route est pourtant parsemée d’embûches. En effet, le succès n’est pas tout de suite au rendez-vous et il faut attendre 1928 pour que soit créé dans le désespoir le personnage de Mickey Mouse, mythique souris au sourire ravageur (qui aurait dû au départ répondre au doux nom de Mortimer Mouse…).
Il était une fois Blanche-neige
1935. Une fois la folie Mickey passée, les studios rencontrent des problèmes financiers. C’est dans ce contexte qu’est produit Blanche-Neige et les Sept Nains grâce au financement de la Bank of America. Pour la petite histoire, Walt Disney aurait montré à ses responsables financiers un extrait du film qui n’était même pas tout à fait terminé. Qu’importe, ils sont conquis par l’histoire de la belle naïve et ses sept acolytes lui vouant un intérêt presque obsessionnel, comme le sera par la suite le reste du monde. Le premier long-métrage animé rencontre un succès tel qu’il est le film le plus rentable de l’année 1938, Dès lors, les studios Disney maintiennent leur supériorité dans le domaine des films d’animation, comme l’attestent les innombrables classiques dont il est presque inutile de rappeler les titres.
Il était une fois un parc d’attraction
1955. L’année qui marque un tournant pour la société. Le 17 juillet, l’ouverture du parc Disneyland permet de diversifier son statut : Disney devient bien plus qu’un studio de dessin animé. C’est un véritable empire décrochant réussite sur réussite dans nombre de domaines, que ce soit les films ou leurs produits dérivés. Toutefois, l’ombre du personnage de Mickey rôde toujours, pour le plus grand plaisir de son créateur. Il demeure tellement important pour Walt Disney que lorsqu’est conçue pour la première fois l’idée d’un parc à thème, il envisage de mettre en place un « Parc Mickey ».
Il est une fois un empire
Les années 1980 voient la société fortement fragilisée, pour mieux renaître de ses cendres. Après la mort des deux frères et une tentative d’OPA infructueuse, le nouveau PDG élu assure le développement des diverses productions Disney. On parle ici de Disney Channel, des magasins Disney ou encore des parcs Disneyland. Par ailleurs, au début des années 2000, Disney devient un géant du cinéma en rachetant d’autres studios majeurs : Pixar, 20th Century Fox, Marvel Studios parmi les plus imposants. Plus récemment, Disney a même su s’adapter à la course aux plateformes de vidéo en ligne en lançant en novembre 2019 Disney + aux Etats-Unis. A l’origine un studio d’animation lambda, Disney a su s’afficher comme une entreprise à l’image aussi parfaite que les clichés que ses dessins animés véhiculent, ou du moins en apparence.
The wonderful world of Disney?
Car non. Tout n’est pas beau et magique chez Disney. Les films qui bercent depuis des générations l’imaginaire de millions d’enfants sont de plus en plus critiqués pour leurs préjugés racistes et sexistes. Disney + affiche désormais un message de prévention : « ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures ». Le dernier blockbuster tout droit issu des studios Disney, Mulan, n’a pas échappé non plus au feu des critiques. Le boycott lancé contre lui s’explique par le tournage de plusieurs scènes dans la région où le gouvernement chinois aurait violé les droits du peuple ouïghour.
Il ne reste plus qu’à attendre de voir les autres surprises que le monde magique de Disney nous réserve.
Hanna Kim, L3 DGP