Platines et boules à facette
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Platines et boules à facette

Février touche à sa fin, les jours se rallongent, il ne reste plus qu’un mois avant le printemps. Si vous aussi vous avez hâte que les beaux jours arrivent, laissez-moi vous parler de mon dernier coup de cœur musical : L’italo disco. A la jonction du disco et de l’électro, ce genre musical né en Italie à la fin des années 70 est l’antidote parfait à la morosité hivernale.

 

Une amie m’a fait découvrir l’italo disco il y a quelques mois en sortant de cours. Ce jour-là, assise sur les sièges rayés multicolores de la ligne 2 en rentrant chez moi, je ne pouvais pas m’empêcher de me balancer au rythme de la musique dans mon casque. Alors si vous aussi vous êtes à la recherche de la découverte musicale qui vous fera danser sur le quai du métro, plongez avec moi dans l’histoire de l’italo disco.  

 

Retour vers le futur

Dans la deuxième moitié des années 70 le disco s’essouffle tandis que les synthétiseurs et les boîtes à rythme se démocratisent. Les représentants du disco italien commencent alors à expérimenter avec des instrumentalisations plus électroniques, donnant naissance à l’italo disco. Giorgio Moroder, producteur italien surtout connu pour avoir composé la bande originale des films Midnight Express (1978) et Scarface (1983), en est l’un des premiers ambassadeurs. Avec son titre Chase, paru en 1978 (extrait de la bande originale de Midnight Express), il pose les fondations de ce nouveau genre musical. Bientôt l’italo disco envahit les boîtes de nuits des villes balnéaires cossues le long de la côte Est italienne. Le milieu des années 80 marque l’âge d’or du genre. Pour preuve, le single I like Chopin de Gazebo, sorti en 1983, s’est vendu à 8 millions d’exemplaires à travers le monde. Le groupe Baby’s gang se forme la même année, mené par la future star de l’italo disco Ivana Spagna.

Tous les titres ont en commun des rythmes et des mélodies funk, hérités du disco, alliés à des sonorités de plus en plus synthétiques à mesure que la techno se popularise dans la seconde moitié des années 80. Tous, aussi, inspirent un sentiment de nostalgie pour une époque que la plupart des lecteurs de La Plume n’ont certainement pas vécue (moi y compris !). Ecouter de l’italo disco c’est être immédiatement projeté sur une plage de Riccione (le « Saint-Tropez italien ») au coucher du soleil : parasols oranges à perte de vue le long d’une mer turquoise, chaleur étouffante, cocktail rose bonbon dans la main et boule disco reflétant des projecteurs multicolores à la tombée de la nuit.

Si le décor peint ici vous parait ridiculement kitsch, c’est à l’image de l’italo disco. Dès ses débuts, le genre fait l’objet de critiques acerbes. Malgré ses techniques expérimentales, se voulant presque futuriste, la presse italienne juge l’italo disco trop frivole, trop commercial, et profondément ringard. Pourtant, les sonorités italo disco font preuve d’une persistance remarquable en inspirant aujourd’hui les DJ contemporains.

 

Le futur c’est maintenant

Aujourd’hui, les DJ se réapproprient les codes de l’italo disco dans des productions plus électroniques, au tempo plus nerveux. La France semble être un terreau fertile de ce renouveau de l’italo disco, avec des artistes prometteurs tels que Kendal ou LeonxLeon. Kendal en particulier se démarque à mes yeux grâce à des chansons comme Set Me Free ou Basorexia. Son titre Giallo Inferno est d’ailleurs une référence directe à ses inspirations italiennes, puisque le Giallo est un courant de cinéma d’horreur italien et Inferno est un film du réalisateur italien Dario Argento. Outre ses réalisations personnelles, Kendal est à la tête du label Ritmo Fatale depuis 2020, pour lequel il a notamment produit That Beat in My Heart avec son acolyte Pablo Bozzi. En bref, l’italo disco devrait continuer à faire danser les foules pour un moment ! 

 

Pauline Gable

L3 Liss

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