Alors que le gouvernement ne cesse de se battre pour une réforme massivement impopulaire, les Français se mobilisent pour témoigner de leur non-adhésion à ce projet de société dans lequel leur vie n’a plus qu’une notion de marchandise.
État des lieux d’une réforme impopulaire
93%, c’est le pourcentage de français actifs, c’est-à-dire en situation d’emploi, qui sont défavorables à un report de l’âge légal de la retraite (Institut Montaigne). L’impopularité de cette réforme témoigne du déni dans lequel le gouvernement n’a cessé de plonger depuis septembre 2022, alors que le pays est en état de crise dans la majorité des secteurs : santé, éducation, jeunesse, économie. L’argument mis en œuvre par le gouvernement repose sur la « nécessité » de ce report de l’âge légal, en comparant notre situation à celle de nos voisins européens. Mais pourquoi la France devrait calquer les modèles de ses voisins, alors qu’elle à représenté un modèle social en termes de progrès des droits humains ? Le lundi 6 février marque le début de l’examen de la loi qui s’annonce brûlant. La majorité relative devra faire face aux multiples attaques de tous bords, en tentant de tenir le cap : « On sent une vraie fragilité dans nos rangs », confie un cadre macroniste.
Des mobilisations massives
Les manifestations successives depuis le 19 janvier ont été un franc succès d’après les médias ainsi que les militants. Bien que les chiffres soient toujours source de discorde entre la préfecture de police, les syndicats ainsi que les cabinets de comptage, des centaines de milliers de français se sont déplacés dans les villes de France, faisant suite aux préavis de grève déposés par les syndicats interprofessionnels tels que la CGT, la CFDT ou bien Solidaires.
Un des succès de ces manifestations repose sur l’hétérogénéité des manifestants. En effet, ce sont notamment les étudiants, pleinement conscients de l’enjeu politique qui est en train de se jouer, qui se sont massivement mobilisés dans les lycées comme dans les universités. En témoigne la photographie du 19 janvier ou les fédérations et syndicats étudiants se sont regroupés dans un cortège commun. Résultats, 2,8 millions de manifestants le mardi 31 janvier selon le recensement de la CGT (Le Parisien).
« Tu nous mets 64, on te re-Mai 68 »
Si les mobilisations semblent avoir été jusqu’à présent un succès, la question de la suite vient à se poser : quelles stratégies mettre en place pour que cette réforme n’aboutisse pas ? A la manière des précédentes réformes (2010 ou 2014) qui ont aussi connu des journées de mobilisation forte, l’adhésion des Français à ces réformes n’a été que très peu favorable. Aujourd’hui, l’union de tous les secteurs et de toutes les générations semble être de mise pour parvenir à faire plier le gouvernement. Ainsi, le soutien massif du peuple aux côtés des syndicats est aussi important que l’implication des députés d’opposition à ralentir le processus de loi en déposant une foule d’amendements. : « Oui, nous faisons de l’obstruction sur le fond pour répondre à ce qui est en train de se passer dans la rue, car nous devons bloquer ce projet de loi », fustige la députée écologiste Sandrine Rousseau aux micros des journalistes.
By LaPlume, Dauphine