Comprendre le plan de relance français à travers le modèle IS-LM - Version courte

Comprendre le plan de relance français à travers le modèle IS-LM - Version courte

Dans le cadre du partenariat La Plume x Oeconomicus, pour chaque article écrit par un étudiant de Dauphine pour Oeconomicus, retrouvez la version courte écrite par un rédacteur de La Plume. La version longue est directement accessible en cliquant sur le bouton en bas de l’article. Bonne Lecture !

100 milliards. C’est le montant annoncé du plan de relance français du gouvernement Castex. Son objectif ? Remettre sur pied l’économie française, sinistrée par la pandémie du Covid-19.  Alors évidemment, on n’a pas tous eu 20 au dernier CC de Leblanc en macro (loin de là). Pourtant, le modèle IS/LM est un outil efficace pour comprendre les tenants et aboutissants de ce plan de relance.

ISLM : kesako ?

John Hicks, doit sûrement peupler vos cauchemars. Théoricien des années 30, c’est à lui que nous devons le modèle IS/LM. La courbe IS représente les marchés des biens et services. La courbe LM quant à elle représente les marchés financiers. Le croisement des deux courbes permet ainsi de déterminer l’équilibre économique, soit le point d’équilibre entre la production et le taux d’intérêt. Ainsi, ce modèle conçoit une relation de dépendance entre plusieurs variables macroéconomiques et plusieurs points d’équilibres: la politique monétaire, les taux dintérêts, la politique budgétaire, linvestissement, la production, le travail, la consommation et l’épargne.

Si ce modèle permet de comprendre les politiques de relance du gouvernement, il n’en reste pas moins théorique. ISLM repose sur des hypothèses qui ne correspondent pas toujours à la réalité, comme celle de l’exogénéité de la monnaie.

100 milliards d’euros de bas de laine

Récession et Covid-19. Voici deux mots qui tournent en boucle dans les médias. En effet, une des conséquences de cette crise a été la baisse de la consommation des ménages. Cette dernière a reculé de 4,6% en janvier sous l’effet du décalage des soldes et du renforcement du couvre-feu. Si la perte de confiance dans l’avenir a entraîné une hausse de l’épargne, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Quand 100 milliards d’euros supplémentaires ont été épargnés depuis le début de la crise, les ménages modestes ont vu leurs revenus diminués. La réduction de l’activité, principalement dans les secteurs de la restauration et du tourisme, a entraîné une baisse du travail et donc des quantités consommées. Couplée à la baisse des investissements de la part des entreprises, la courbe IS a ainsi subît un choc négatif.

I need a hero (j’espère que vous avez chanté)

Pour revenir à l’équilibre, l’État peut mettre en place une politique budgétaire expansionniste en augmentant les dépenses publiques afin de relancer la consommation des ménages. l’Etat doit alors choisir entre une baisse d’impôts et/ou une hausse des revenus non-salariaux. C’est cette deuxième option que semble choisir le gouvernement Castex. En effet, dans le plan de relance français, 600 millions deuros sont destinés à la hausse de lallocation rentrée scolaire ou aux tickets des resto U à 1.

Une histoire d’investissement

Après le premier confinement, le climat des affaires a connu une forte hausse.  L’augmentation des dépenses publiques peut en effet accroître la confiance des entreprises dans lavenir et ainsi favoriser linvestissement privé. Mais son effet n’est pas toujours assuré. Le déficit étant financé par une émission de titres, le taux d’intérêt va augmenter et peut pénaliser l’investissement des entreprises - en fonction de sa sensibilité au taux d’intérêt. C’est ce qu’on appelle l’effet d’éviction financier.

Or la politique budgétaire n’est pas le seul levier de l’Etat. Il dispose en effet de la politique monétaire expansionniste. Menée par la Banque Centrale Européenne (BCE), cette politique permet daugmenter loffre de monnaie et de réduire les taux dintérêts pour favoriser linvestissement. Pour cela, elle doit émettre des liquidités dans l’économie soir en baissant le taux d’intérêt directeur, soit par le quantitative easing.

22 milliards d’euros dépensés

Si l’investissement et la consommation n’ont pas augmenté, on ne peut pas dire la même chose du chômage. Le taux de chômage a connu un rebond historique de 1,9 point au troisième trimestre 2020, avec 628 000 nouveaux chômeurs sur la période. En effet, si le regain de confiance des entreprises a permis une hausse de linvestissement, lemploi n’a pas suivi. Malgré les 22 milliards deuros dépensés par lEtat depuis le début de la pandémie, le nombre de demandeurs demploi ne cesse daugmenter. Si la baisse du salaire permettrait de diminuer le chômage, il n’est pas certain que cette solution soit socialement acceptée…

FERRARIS Salomé, L3 LISS

Basé sur un article de Vincent Lhote pour Oeconomicus

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