ÉLECTIONS SYNDICALES 2020 : Entretien avec Alice Clergeau, présidente d’UNI Dauphine

ÉLECTIONS SYNDICALES 2020 : Entretien avec Alice Clergeau, présidente d’UNI Dauphine

Les 19 et 20 novembre prochains, vous aurez l’occasion de voter pour vos élus syndicaux. Temps central de la vie étudiante, il est pourtant parfois difficile de s’y retrouver. Pour vous aider à mettre vos idées au clair, La Plume a rencontré les trois listes étudiantes.

Alice Clergeau, étudiante en M2 Gestion Publique et présidente de l’UNI Dauphine, a accepté de répondre à nos questions.

  • Pourriez-vous expliquer aux étudiants le rôle d’un syndicat auprès des responsables de l’Université ?

Le rôle des syndicats est très important. Il agit comme médiateur entre l’administration et l’ensemble des étudiants. On est là pour défendre les intérêts via les différents conseils (CFVE, CA, départements MIDO, LSO, …). Il y a quelques jours, on a sorti une vidéo expliquant tout ça. On est là aussi pour garantir les meilleures conditions de travail aux dauphinois. Notamment aujourd’hui, dans la crise sanitaire. En cas de questions, on est disponible sur les réseaux sociaux, pour les aider dans les démarches administratives, ou les rediriger. Cela permet d’avoir accès aux problématiques, malgré le fait qu’on soit beaucoup de personnes dans des formations différentes. C’est comme ça que l’on peut agir en rendez-vous avec l’administration. C’est aussi mettre en place les projets pour lesquels on s’est fait élire.

  • Cette année représente un contexte particulier, que pensez-vous pouvoir apporter aux étudiants d’un point de vue académique (notamment sur les cours à distance) ?

L’année est clairement particulière avec la crise. C’est pourquoi, on a mis en place pas mal de chose. C’est le cas des FAQ du vendredi sur notre compte Instagram. C’est l’occasion de répondre aux questions des étudiants. C’est également une bonne source d’informations. On a prévu de mettre en place un système de conseils, via les réseaux. Pour donner des conseils sur comment s’organiser, travailler, vivre pendant le confinement. Ce n’est pas facile avec les cours en ligne. Certains se retrouvent isolés… On a l’expérience du premier confinement pour donner les clés, à notre hauteur, avec humilité. On essaye de faire ce qu’on peut pour accompagner. On est régulièrement en discussion avec l’administration sur les modes d’enseignement, pour éventuellement les adapter. Typiquement, en ce moment, il y a un gros sujet sur les CC pendant le confinement.

Depuis le début, on essaye de défendre une adaptation, notamment, un système de DM, même en MIDO. Cela permet un bon apprentissage des matières. Alors que 100% d’examen final laisse recours au bachotage. Cela ne laisse vraiment pas le droit à l’erreur. Tout concentrer, ça nous paraît très tendu.  C’est une source de stress supplémentaire, et en ce moment, on en n’a pas besoin. On met aussi en avant les inégalités, entre les parisiens et les provinciaux voire même ceux qui habitent à l’étranger. Ça peut être galère sur les CC en présentiel. On est sur de nombreux fronts pour que ce confinement se passe le mieux possible.

  • Ce n’est pas une nouveauté, la santé mentale est un enjeu principal des études supérieures. Pensez-vous que les syndicats ont un rôle à jouer pour aider les étudiants à ce niveau-là ?

Le bien être des étudiants est super important. Surtout à Dauphine avec le rythme et les exigences, qui ne sont absolument pas critiquables puisqu’ils font l’excellence de Dauphine. Cette gestion du stress, encore plus en ce moment, est complexe. C’est pour ça que l’UNI s’est toujours engagé à avoir des mesures concrètes. Dans le cadre de ces élections, on veut vraiment profiter des travaux pour garantir plus d’espaces de détentes pour les étudiants, créer une terrasse végétalisée sur le toit. On pense aux étudiants qui passe ces temps difficiles loin de leurs familles, et qui ont des difficultés. On est là pour les aider, s’ils nous en font part. On va les rediriger vers des professionnels aptes à répondre à tout ça.

Et puis, on a l’habitude de consulter les étudiants via des questionnaires. Cela permet d’appuyer nos propos lorsqu’on met des sujets sur la table face à l’administration. On a mis en place aussi les vendredis-lectures de l’UNI sur Twitter. On est convaincu que la culture et le sport contribuent à la bonne santé mentale. On pousse aussi les étudiants à formuler des demandes pour l’aide sociale proposée par Dauphine. Cela joue sur le mental des étudiants.

  • Dauphine est caractérisée par sa vie associative forte. Elle tourne cependant au ralenti cette année. Pensez-vous que cela représente un risque sur le long-terme et si oui, que proposez-vous pour le contenir ?

Oui. Mais grâce aux courages des assos de se mobiliser pour recruter, je pense que tout le monde a fait preuve de bon sens et à essayer de s’adapter. A l’UNI, on a mis en place un site à la rentrée qui permettait aux étudiants de connaître toutes les assos dauphinoise. Ça nous tenait à cœur de participer, de pouvoir contribuer à la dynamique associative. Lors de la commission de subvention, on a défendu les projets de chaque asso. Il y a eu des budgets exceptionnels accordés pour les soutenir dans cette période. On espère que le S2 sera moins complexe. On a confiance en les assos pour maintenir ce cœur associatif, qui nous tient à cœur. On est au taquet sur tout ça. C’était une nécessité d’épauler chaque nouveau dauphinois dans le choix de son asso, via le site.

  • Il faut préciser que tous les dauphinois ne font pas partie d’une association, quelles modalités pensez-vous mettre en place pour que tous les étudiants soient entendus ?

Proportionnellement, il y a plus de dauphinois qui ne sont pas en assos, que d’étudiants en asso. Notre but, c’est que tout le monde soit entendu. Une de nos richesses à l’UNI, c’est d’être dans des années et des cursus différents. Cela nous permet d’être polyvalent et d’agir où il faut quand il faut. Je suis d’ailleurs ravie du travail entrepris par les élus UNI depuis plusieurs mandats. Tout le monde a fait un boulot quali avec les questionnaires, les comptes-rendus de chaque conseil. Lors du premier confinement, il y a eu une large communication sur les groupes de promo. A la rentrée, on a distribué un journal pour faciliter la vie des nouveaux dauphinois. On fait la promesse aux étudiants d’être présent sur tous les sujets.

  • Que souhaiteriez-vous défendre afin de faciliter la vie des étudiants sur et hors campus dans le contexte actuel ?

L’annonce de la fermeture de l’université a secoué pas mal de choses. On s’engage à être présent pour faciliter la vie hors campus. On est très présents au sein de PSL, avec un élu. Il y a la possibilité d’avoir une aide financière auprès de PSL, pour se procurer du matériel informatique. C’est quelque chose que l’on peut porter par notre connaissance de PSL et notre communication. On espère que l’on pourra mettre en place nos projets sur le campus. Typiquement la mise en place de l’agrandissement de la BU, dans le cadre des grands travaux. Et aussi, d’étendre les périodes d’ouverture, notamment en période d’examen, au moins le samedi. Il y a l’amélioration de l’offre de restauration. Il y a eu plus de diversité (plats végétariens). Mais il faut multiplier la restauration. On connaît la concentration très forte autour du CROUS. Avoir des locaux pour toutes les assos, garantir des espaces de détentes.

  • Un point particulier inquiète les étudiants, il s’agit des mobilités. Vous le savez sûrement, la majorité des mobilités ont été annulées pour l’année en cours. Est-ce un risque pour l’année qui arrive ? En tant que syndicat, que pouvez-vous suggérer aux étudiants de ce point de vue ? 

La crise a de nombreuses répercussions sur les mobilités. Il y a eu beaucoup de difficultés, même avant la crise sanitaire (papiers administratifs…). On a suivi de nombreux dossiers avec des cafouillages. Les mobilités sont une préoccupation depuis un moment. Pour l’année prochaine, on conseille de postuler, de se donner toutes les chances pour y participer. Notamment, les tests de langue, qui peuvent être un plus sur le CV. On demande une communication de meilleure qualité sur les prérequis. Les étudiants sont prévenus trop tard. On voudrait vraiment que le TOEFL soit inclus dans le cursus de chaque dauphinois. On aurait une idée sur notre niveau en anglais. On veut un plan sur les alternatives à proposer aux partenaires de Dauphine dans le cas où la situation serait toujours compliquée.

  • Si nous devions résumer vos propositions en trois mots, quels seraient-ils ?

Liberté, mérite et entraide. Liberté d’expression, d’association, qui sont importantes à Dauphine. Liberté d’étudier. On ne veut pas de blocage, pas de rétention de notes. On est à l’université pour travailler et avoir un diplôme. Le mérite, pour encourager l’excellence dauphinoise et la valeur du travail de chacun. Le mérite est une valeur clé à défendre. Voter UNI c’est s’assurer que les efforts fournis par chaque dauphinois seront toujours récompensés. L’entraide, parce que la réussite de chacun passe par l’entraide de tous. Voter UNI c’est promouvoir l’égalité des chances. On est très attaché à ce programme. Et puis l’égalité entre les gens qui ont les moyens et ceux qui n’en ont pas. C’est une question de justice sociale.

  • Que souhaitez-vous dire aux étudiants afin de les convaincre de se déplacer pour voter ?

L’avantage du vote en ligne, c’est qu’il est sécurisé. C’est très rapide. La manipulation se fait en 30 secondes. Voter pour vos élus c’est voter indirectement pour la présidence de Dauphine. Voter c’est ce qui permet d’élire le vice-président étudiant, qui est censé être au-dessus de tous les syndicats, contrairement à aujourd’hui. Ça donne de la légitimité et améliore la position qu’on porte. C’est un acte de démocratie, une chance qu’il faut saisir. Je pousse les étudiants à nous faire confiance.

  • Comment les étudiants peuvent-ils retrouver votre programme/vos propositions ?

Le programme sera disponible sur notre site internet, dans les jours à venir. On va communiquer sur les mesures phares via les réseaux sociaux. On a la possibilité de faire des mails dans lesquels on fera suivre le programme, le lien vers le site. Les étudiants peuvent nous contacter sur Facebook, Instagram. On répond toujours assez rapidement. On se rend disponibles.

Propos recueillis par Julien Haderer, L2 MIDO

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