I would be loved by you…
par Q.
A la dérive de l’existence, à la limite de la folie, au plaisir grisant de jouer avec le gouffre des sentiments… « Appelez moi Marilyn, please ! »… ou comment dévoiler dans une semaine de bouleversement sentimental d’un jeune homme faisant ses premiers pas dans les coulisses du grand cirque du cinéma, la plus grande icône qu’Hollywood ait connue.
La petite fille fragile, la femme fatale incarnée par Michelle Williams crève de nouveau l’écran. Le film de Simon Curtis réussit le pari de ne pas calquer un stéréotype, de ne pas cloisonner Marilyn à son archétype…
Bien plus profond le long métrage traduit en finesse l’intelligence complexée et l’innocence cruelle de celle qui a su jouer de sa fragilité pour se protéger de la hargne du showbiz…
Sans abuser des dérives du personnage, le film montre bien, dans une esthétique légère, même rayonnante de joie, la profonde mélancolie de cette femme en constante recherche d’affection, en constant jeu de séduction… Elle parviendra à être aussi bien détestée pour ses caprices qu’admirée pour son talent innocent et spontané, jusqu’à se laisser sombrer un jour, nous le savons tous, dans l’indifférence au monde… A travers les yeux d’un jeune homme épris, aventure parmi d’autres de la grande Marilyn, on découvre un film sur la beauté et sa fragilité à la fois fascinante et inquiétante. Voilà un film sans prétentions, mais au ton juste.
« La beauté n’est que le commencement du terrible » écrivait Raine Maria Rilke, l’ange gardien lu par la douce folie de la star qui ne demandait qu’à être aimée…