Le 16 mars prochain, cela fera un an que la crise de la Covid-19 aura bouleversé nos habitudes. Que ce soit dans la sphère privée ou à l’université, nous avons tous été impacté(e)s par cette crise qui, avouons-le, n’en finit plus de durer. Dans cet article, La Plume a voulu donner la parole au corps enseignant, afin d’avoir leurs impressions et savoir comment ils vivent cette période d’enseignement à distance. Pour cela, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Sophie Méritet, co-responsable de l’UE microéconomie en licence, et Alberic Hounounou, enseignant en sciences sociales et en sciences de gestion. Est-on réellement préparé(e) pour enseigner à distance ? Témoignages.
Comment ont-ils vécu l’enseignement à distance ?
À la fois Sophie Méritet et Alberic Hounounou distinguent bien le premier confinement, brutal et inattendu, de la deuxième période de confinement à la rentrée de septembre. M.Hounounou reconnaît que « la machine a eu du mal à démarrer » du fait du caractère inédit de la situation. Pour Mme Méritet, habituée de MyCourse, il a été plus facile de s’adapter. Tous les deux apprécient la souplesse surprenante de Teams, et saluent la réactivité et l’implication des équipes de MyCourse, qui leur ont permis d’assurer la continuité pédagogique. Pour M.Hounounou, « MyCourse – Teams est un couple gagnant en termes de travail à distance puisqu’on peut réussir à faire des partages de documents et d’exercices sans difficultés ». Mme Méritet, quant à elle, utilise Teams pour « avoir des échanges en bilatéral avec des étudiants qui le souhaitent ». En septembre, ils étaient mieux préparés, de par les formations dispensées par Dauphine, et ont également eu plus de temps pour s’adapter. L’enseignement étant « un processus vivant », tous les deux regrettent le manque d’interaction avec les étudiants, élément pourtant essentiel dans la construction de la jeunesse.
Comment enseigner à distance ?
Hounounou l’affirme, « la maîtrise des outils informatiques ne suffit pas, il faut également repenser la méthodologie d’enseignement ». Mme Méritet atteste qu’il est aussi nécessaire de donner de la visibilité aux étudiants et les rassurer, et également « être très clair avec les étudiants sur le déroulé et les attendus : qu’est-ce qu’on attend des étudiants sous du Teams, qu’est-ce qu’on attend qu’ils fassent tout seuls». Le format des cours est également à repenser. PowerPoint, Wooclap, faire des sondages, QCM, … autant d’éléments pour s’assurer que le message puisse passer aussi naturellement que si les étudiants étaient en classe. Séance après séance, Mme Méritet fait le bilan pour pouvoir adapter les suivantes, car comme le dit M.Hounounou, l’enseignement à distance est un « processus permanent d’innovation pédagogique». Mais le plus difficile est de ne pas connaître les étudiants à qui ils enseignent, et surtout de ne pas pouvoir repérer aussi rapidement qu’en présentiel les élèves qui n’ont pas assimilé les concepts clés, avec le risque qu’un écart se creuse entre les différents étudiants. Le défi constant est donc de maintenir un lien avec les étudiants, ce qui est loin d’être facile.
Quels changements dans l’attitude des étudiants ?
Mme Méritet constate qu’elle reçoit beaucoup plus de mails de la part des étudiants, qui lui posent des questions de cours. Par ailleurs, ils ressentent tous les deux de la fatigue, de la lassitude, et du découragement de la part des étudiants. Pour autant, ils s’accordent pour dire que les Dauphinois ont été réceptifs, et se sont bien adaptés. Alors, chapeau à vous, chers camarades !
Cindy Wong, M2 Supply Chain Internationale