Top 10 des films de 2012

Qu’il est facile de se prêter à l’exercice des « meilleurs films de 2012 » en cette fin d’année…  Mais les choses faciles sont là pour être faites. Car si on se dérobe face aux facilités, on  ne peut plus  se défiler face aux exercices plus périlleux comme l’analyse de l’influence de l’art postmoderne dans les clips des Red Hot Chili Peppers ou de la place de Nietzsche  dans Avengers.

Bref, voici un top 10, ou plutôt mon top 10, fruit de mon humble avis – qui se trouve être l’avis de référence auquel j’ai le plus volontiers tendance à me ranger, quand il m’arrive de vraiment vouloir savoir ce que je pense.

10. The We and the I, de Michel Gondry

Parce qu’on sent dans les petites trouvailles de montage et dans le rap 90’s du film cette culture du clip des années 1990, propre à Gondry, clippeur renommé pour son travail avec Daft Punk ou The Chemical Brothers. Si la coopération avec les seconds donna naissance à une ballade en train au rythme de Star Guitar, The We and The I est la vie à bord d’un bus scolaire, huit-clos dont la mise en scène permet de sortir sans arrêt.

10

9. Argo, de Ben Affleck

Parce que « Argo fuck yourself ! »

9

8. Killer Joe, de William Friedkin

Parce que c’est violent, (très) drôle et jouissif : du Tarantino en moins sanglant mais plus cruel. Et parce que Matthew McConaughey, extraordinaire, rend le KFC pornographique dans une scène finale

8

7. Ted, de Seth MacFarlane

Parce que c’est le film le plus drôle de l’année et qu’il a permis de sortir Flash Gordon du placard, lui qui n’était plus présent que dans le cœur des geeks fans des SF de série B et des amateurs de Queen. Et aussi un peu parce qu’il aidera ceux qui ont peur du tonnerre.

7

6. Into the Abyss, de Werner Herzog

Parce que c’est un documentaire frappant sur le mal ordinaire et la peine de mort au Texas. Herzog filme une ville de Conroe où la vie ne propose qu’un choix binaire : être coupable ou victime. Un amour séparé par les vitres du parloir, des tueurs pardonnant les familles des victimes : flippant.

6

5. Les Enfants Loups : Ame & Yuki, de Mamoru Hosoda

Parce qu’il marque un renouveau du cinéma d’animation japonais et que c’est une très très bonne nouvelle. C’est beau, c’est vivaldesque et c’est une grande fable fantastico-dramatique.

5

4. Bullhead, de Michael R. Roskam

Dans le plat pays que sont les Flandres, sur un fond de trafic d’hormones, le jeune réalisateur belge travaille le corps et la masculinité comme rarement. Sorte de récit steinbeckien contemporain en terres mafieuses, Bullhead c’est aussi un film aux carrefours de Drive et de la trilogie Pusher du même Refn avec des pointes de Noé qui en font un objet d’une extrême dureté, d’une violence tant physique que morale pour laquelle il faut être préparé tant la claque est grande. Et puis Bullhead c’est aussi la découverte d’un acteur : Matthias Schoenaerts.

4

3. Skyfall, de Sam Mendes

Parce que c’est le meilleur James Bond et le plus esthétiquement abouti

3

2. La Taupe, de Thomas Alfredson

Parce que la beauté esthétique de l’image s’approche de la perfection. Les mouvements de caméra, le rythme, c’est un balai, une chorégraphie, une horlogerie dont tous les rouages sont millimétrés. Parce que la meilleure scène finale de l’année (voir plus) se trouve dans ce film.

2

1. Amour, de Michael Haneke

Parce que le regard de Jean-Louis Trintignant. Parce qu’on pourrait regarder Jean-Louis Trintignant couper des tiges de tulipes pendant 45 minutes. Parce que Jean-Louis Trintignant peut vous faire chialer en chantant « Sur le pont d’Avignon ». Bref, parce que Jean-Louis Trintignant. Parce que c’est le film le plus beau de Haneke. Parce qu’à un moment c’est évident, qu’il n’y a pas besoin d’argumenter et que les mots me manquent pour décrire cette œuvre et que je préfère donc me taire dactylographiquement.

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