Les premières fois
Source : Flickr Le baiser d’Auguste Rodin (1881)

Les premières fois

Loin de vouloir rehausser la côte de popularité du journal en attirant l’attention de nos chers lecteurs avec un thème bien cliché et une photo au caractère aguicheur, les premières fois constituent un événement majeur de nos vies d’étudiant(e)s : premier amour, premier appart’, première asso, premier salaire, première cuite et j’en passe… Retour sur toutes ces premières fois, qu’elles soient futures ou passées, adorées ou regrettées. 

La première fois 

17,3 ans. C’est l’âge médian du premier rapport sexuel en France, légèrement plus bas chez les hommes que chez les femmes d’après une étude de l’INED. Cela signifie donc que la moitié des étudiants entrant en L1 à environ 18 ans n’a pas vécu sa « première fois » ! Les explications sont multiples : attente de la bonne personne, peur de tomber enceinte, ou tout simplement ne pas en ressentir ni l’envie ni le besoin. La mythique « première fois » implique une foule d’autres premières fois : premier crush, premier bisou, premier couple, etc. Si elles semblent à première vue éveiller de joyeux souvenirs, elles peuvent aussi constituer une énorme pression sociale pour celles et ceux qui ne les ont pas encore vécues, ou ne veulent pas les vivre. Pour mieux illustrer le sujet, nous avons demandé à différents étudiants leur avis sur la question. 

 

Ta première fois, assumée ou regrettée ? 

« Bah assumée mais c’était pas ouf quoi… en fait c’était quelqu’un avec qui je m’entendais très bien, j’étais très à l’aise c’est pas le problème. Mais juste quand t’as d’autres expériences tu te rends compte que la première fois c’était vraiment pas ouf » (Anonyme, L3 Dauphine)

« Franchement regrettée, j’ai même pas trop envie d’en parler parce que c’était il y a super longtemps, un mec avec qui je parle vraiment plus du tout. Ça date tellement et j’ai tellement changé depuis que j’ai l’impression que c’était une autre personne et pas moi qui ai fait ça… Non ma vraie première fois c’était ma première fois avec une meuf, ma meuf actuelle, la première fois avec une personne dont je suis amoureuse, pour moi c’est ça la vraie première fois, ça n’a clairement rien à voir » (Anonyme, M1 Dauphine) 

 

Premier salaire, premier appart 

Si la première fois n’est pas vraiment vécue comme une entrée dans l’âge adulte, d’autres premières fois comme le premier appart’ ou le premier salaire ont beaucoup plus de sens. Là encore, beaucoup de perceptions différentes coexistent: quand certains étudiants sont déjà partis de chez eux et/ou travaillent depuis plusieurs années, d’autres habitent encore chez papa maman à 30 ans (ce serait même le cas d’un homme sur 5, ces messieurs prenant en moyenne leur indépendance bien plus tard que les femmes d’après l’INSEE). Le premier salaire est souvent un bon souvenir, il n’y a qu’à repenser la satisfaction de toucher ces billets durement gagnés ou de voir le chiffre sur notre compte en banque augmenter. Les jobs sont multiples: serveur.se, caissier.ère, hôte.sse d’accueil, baby-sitter etc et les cadres d’emploi également: intérim, CDD, auto-entreprise, job d’été ou à l’année… En fonction des trajectoires et des nécessités, le premier salaire n’est pas le même: il y a ceux qui veulent travailler pour avoir de l’argent de poche et ceux qui y sont contraints pour payer un loyer ou rembourser un prêt. 

 

Ton premier appart’, futur ou passé ? 

« Passé ! Ça fait trois ans que je suis partie de chez mes parents, maintenant j’habite à Paris à 600km de là bas, c’est pas la même chose niveau indépendance. Je suis contente d’être partie, j’ai vraiment trouvé un bon équilibre tranquille chez moi y’a personne pour me faire chier… Bien sûr je suis contente de rentrer voir ma famille pendant les vacances mais bon au bout de quelques jours j’ai aussi bien envie de retrouver ma vie à Paris » (Esther, L3 Dauphine) 

 

Ton premier salaire ? 

“Alors j’ai travaillé avant cette année mais comme j’avais pas de rémunération fixe je pense pas qu’on puisse appeler ça salaire, c’est vraiment depuis que j’ai fini la prépa que j’ai deux salaires. J’ai un emploi de soutien scolaire à domicile et un autre au sein d’une structure avec un salaire fixe. C’est plutôt bien payé pour un job étudiant même si avec l’expérience j’ai appris à refuser des offres qui ne sont pas assez rentables niveau temps de trajet/mauvaise ambiance avec les élèves/fatigue et tout… L’équilibre entre les cours et le travail est compliqué à trouver” (Irène, Magistère éco Paris 1)

 

La Plume

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