Biais cognitifs,  faciles à surpasser ?

Biais cognitifs, faciles à surpasser ?

Depuis la nuit des temps, nous avons tendance à faire aveuglément confiance à notre intuition, on ne “le sent pas” ou on a “un mauvais pressentiment”… Mais avons-nous raison de croire en notre flair ? Notre cerveau ne nous jouerait-il pas des tours ?

 

Les biais cognitifs façonnent une grande partie de notre pensée, et dirigent nos propres actions, sans même que l’on s’en rende compte. Au sein du monde du travail, il est essentiel d’être conscient de ces biais, car ils orientent profondément nos décisions, notamment en matière d’embauche et d’orientation. 

 

Notre cerveau, cette énigme 

 

Pour comprendre comment nous prenons des décisions, il est utile de comprendre comment s’est formé notre cerveau. Les biologistes appellent sa région la plus ancienne la zone reptilienne et son objectif est simple : éviter la douleur et vous maintenir en vie. Nous avons ensuite développé le système limbique, qui régule l’émotion, le comportement, la motivation, la mémoire et l’olfaction. Puis est venu le néocortex, qui contrôle la perception, la cognition, le raisonnement spatial et le langage. Ce développement cérébral multi-couches a créé deux modes de pensée distincts, que l’on appelle Système 1 et Système 2.

 

Le système 1 fonctionne automatiquement et rapidement, avec peu ou pas d’effort et sans sentiment de contrôle volontaire. Lorsque quelqu’un passe devant votre voiture et que vous freinez instinctivement pour l’éviter, c’est votre pensée du Système 1 qui prend le contrôle. La pensée du système 2, elle, provient de votre néocortex, qui est plus jeune sur le plan de l’évolution. Il alloue l’attention à des activités mentales compliquées comme l’agence, le choix et la concentration. Lorsque vous comparez attentivement les avantages de deux offres d’emploi concurrentes, c’est le Système 2 qui est en pleine action.

 

Les deux systèmes de pensée sont nécessaires et précieux, mais ils ont leurs limites et c’est de cette manière que naissent les biais cognitifs

 

Reconnaître l’existence des biais, pour mieux les surmonter

Le cerveau humain, par nature, a tendance à faire appel à des expériences antérieurement vécues pour faire face à une nouvelle situation. Il est donc souvent difficile de réfléchir aussi ouvertement qu’on le voudrait, en prenant en compte les différentes conséquences de nos décisions, à cause du biais de confirmation. L’identification des biais - par exemple, le biais de confirmation ci-dessus - n’est qu’une première étape dans la remise en cause de votre prise de décision. Le simple fait d’être conscient de votre subjectivité déclenche une certaine atténuation à court terme, mais l’impact de cette prise de conscience s’estompe avec le temps. Un véritable rejet de vos biais nécessite donc un changement structurel.

 

Surmontez vos biais !

Afin d’atténuer le biais de confirmation, D. Kahneman recommande de supposer que votre hypothèse est fausse et de chercher une explication, en prenant en compte les preuves contradictoires et évitant de faire une fixation sur les preuves qui soutiennent votre conseil. En forçant les gens à considérer que leur hypothèse est erronée, on les rend beaucoup plus disposés à accepter et à intérioriser des informations contradictoires, ce qui réduit l’effet du biais de confirmation.

 

Parfois, les décisions sont difficiles à prendre parce que nous n’avons pas assez de données et/ou d’expérience ou des priorités contradictoires quant aux résultats d’une décision. C’est précisément là qu’il est utile de demander l’avis d’une source crédible. Elle peut disposer des données ou de l’expérience qui vous manquent. Le biais de confiance en soi représente le fait d’avoir une confiance excessive en soi en matière de prise de décision. Il peut être surpassé en prenant en compte des perspectives extérieures. Comme il n’y a pas deux personnes exactement pareilles, elles peuvent voir les conflits de valeurs et de priorités sous un autre angle. Souvent, ce point de vue extérieur remet en question ce que vous pensez voir, il est toujours clarifiant et utile pour la prise de décision.

 

Enfin, revenez sur vos antécédents décisionnels et demandez si vous avez déjà été dans une telle situation. En quoi cette situation était-elle similaire à la situation actuelle ? En quoi était-elle différente ? Quels en ont été les résultats ? Comment avez-vous pris cette décision dans le passé et qu’est-ce qui a influencé votre choix ? Réfléchissez à la question de savoir si vous avez déjà porté un jugement hâtif dans le passé. Une fois que nous avons une meilleure maîtrise de notre passé, cela peut nous aider à mettre en perspective nos processus décisionnels actuels.

 

Fatine TAHLIL

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