Grâce à la sortie d’Oppenheimer cet été, la renommée de Christopher Nolan s’est enflammée. Mais sa notoriété ne date pas d’hier : en 2019, le réalisateur a été nommé à l’ordre de l’Empire Britannique par la reine Elizabeth II pour services rendus aux arts cinématographiques. Alors, comment expliquer ce franc succès ?
Commençons par quelques chiffres. Christopher Nolan est l’auteur de douze œuvres cinématographiques. Parmi celles-ci, il est très probable que vous en connaissiez au moins une : Oppenheimer, Interstellar, Inception, Tenet, la trilogie The Dark Knight, Dunkerque, Le Prestige, Insomnia, Memento, ou encore Following.
Cette panoplie de longs-métrages a reçu onze Oscars, sur trente-six nominations, et ce, toujours à un budget que l’on pourrait qualifier de « raisonnable ». Le coût de ses productions varie de 6 000 à 260 millions de dollars. A titre de comparaison, le dernier Avengers a coûté plus de 350 millions de dollars.
The Dark Knight et The Dark Knight Rises ont atteint le milliard de dollars de recettes. The Dark Knight Rises se place 36e dans le classement du box-office mondial, et The Dark Knight devient le plus grand succès au box-office mondial de l’année 2008.
Ses films excèdent en majorité la note de quatre étoiles sur cinq par les spectateurs sur le site Allociné.
Des thèmes récurrents
Qui a déjà entièrement compris l’un de ses films ? Pas grand monde. Les intrigues imaginées par Christopher Nolan sont toutes d’une grande complexité, bien qu’il y ait toujours un fil conducteur assez solide pour garder notre attention. Son but est de nous faire perdre nos repères, en particulier nos repères spatio-temporels. Inception l’illustre parfaitement : le monde réel ne se distingue plus du monde onirique.
La notion du temps, avec laquelle le réalisateur ne cesse de jouer, est également un thème récurrent. Il crée ce que l’on appelle des « histoires non linéaires » : le temps n’est désormais plus une ligne droite. Dans Interstellar, le personnage principal transcende le temps et ne vieillit pas. Dans Insomnia, le temps apparaît comme figé : le cadre se déroule dans une région d’Alaska, où le soleil ne se couche jamais. Ainsi, le spectateur ne distingue plus le jour de la nuit : il perd tout repère temporel. Encore plus parlant, dans Tenet, les protagonistes apprennent même à contrôler le temps.
Malgré des intrigues qui peuvent nous laisser confus, le personnage principal reste d’une grande simplicité. On remarquera que celui-ci est en quête de valeurs communes à tous les hommes, comme la justice, l’amour, ou encore le prestige. Cela permet aux spectateurs de s’y identifier facilement. Seule ombre au tableau : tous sont des hommes.
Une méthode de tournage particulière
Pour rendre ses films les plus authentiques possibles, quoi de mieux que réaliser toutes ses scènes en vrai ?
Le réalisateur se montre très peu adepte des effets spéciaux numériques et du fond vert. C’est pourquoi ses scènes sont tournées avec des décors et du matériel bien réels, afin de créer l’illusion la plus parfaite. Dans Interstellar, l’espace cubique de la scène du trou noir a été entièrement reconstitué grandeur nature. Idem avec celle de l’hôtel dans Inception, où les personnages vont et viennent dans une pièce tournant sur elle-même : un couloir rotatif a spécialement été conçu pour. Enfin, dans The Dark Knight, la célèbre scène du camion se renversant vers l’avant, Joker au volant, a réellement été filmée en pleine rue américaine. Le réalisateur tient aussi à tourner dans des paysages naturels plutôt qu’en studio, toujours dans ce même but de réalisme. Et sa technique de tournage lui a valu deux Oscars pour les meilleurs effets visuels.
Christopher Nolan accorde également une place importante à la musique. Hans Zimmer a souvent été son compositeur associé. « La clarté de l’histoire, la clarté des émotions — j’essaie d’y parvenir de manière très stratifiée en utilisant tous les éléments à ma disposition — l’image et le son », affirme le réalisateur.
La Plume