Créé en 2009, le programme Égalité des Chances encourage l’ambition des jeunes de quartiers « sensibles » à travers trois types d’actions : sensibiliser les lycéens à l’éducation supérieure ; proposer des cours de renforcement aux élèves désireux d’intégrer Paris-Dauphine ; puis, après l’admission à l’Université, offrir un accompagnement personnalisé à chaque étudiant notamment grâce à un système de parrainage avec des anciens, des étudiants et des professionnels.
Anissa Boni est étudiante en L3 gestion et fait partie des 406 étudiants admis à Paris-Dauphine depuis 2009. Helen Kingue, étudiante en L3 gestion également, est marraine au sein du programme.
Comment avez-vous connu le programme Egalité des Chances ?
Anissa : J’étais lycéenne à l’internat d’excellence de Sourdun qui regroupe les meilleurs élèves de zone d’éducation prioritaire (ZEP) de la région. Là-bas, les élèves sont motivés mais, à cause de nos origines socio-économiques, nous n’avons pas forcément la possibilité d’avoir des renseignements aussi bons que les autres concernant l’éducation supérieure. Comme le programme Égalité des Chances est partenaire de l’internat, nous avons eu une présentation de Paris-Dauphine en classe. J’ai aussi participé à deux ou trois visites de l’Université dans le cadre du programme. Ces visites permettent de montrer aux lycéens qu’ils peuvent y accéder et d’éviter les autocensures.
Helen : De mon côté, pendant ma première année à Dauphine, j’avais entendu dire que certains élèves avaient accès à des tutorats particuliers dans le cadre du programme Égalité des Chances. Cela m’intéressait et je me suis renseignée pour être bénévole, mais sans réaliser vraiment toute la philosophie du programme. Puis, en L2, j’ai discuté avec la responsable du programme, Oriane Reynaud. Elle m’a expliqué qu’il permet à des centaines de jeunes chaque année de faire des choix ambitieux pour leurs études supérieures. J’ai aimé cette vision et j’ai voulu contribuer à mon niveau.
Anissa, que t’a apporté le programme depuis le lycée ?
L’apport du programme se ressent surtout au niveau de la projection. Grâce à la sensibilisation au lycée, on se sent plus à l’aise en arrivant en L1. Je pense que le programme a été un acteur décisif dans mon admission à Paris-Dauphine. J’hésitais entre une prépa et la Sorbonne, mais c’est finalement vers Paris-Dauphine que mon choix s’est tourné, en grande partie parce que grâce au programme je connaissais déjà les matières que j’allais étudier et que, du coup, j’étais plus sûre de mon orientation.
Helen, en quoi consiste ton engagement de marraine dans le cadre du programme ?
En tant que marraine, j’apporte surtout un soutien « psychologique ». Je leur donne des conseils sur la façon d’appréhender les cours et leur première année à l’Université parce que je suis déjà passée par là. Depuis que je suis dans le programme j’ai eu deux filleules, on communique assez souvent. Je leur envoie certains cours et il arrive qu’elles me posent des questions sur ces cours. Ça me fait vraiment plaisir de les aider et de les accompagner durant leurs premières années à Dauphine. Comme j’avais envie de contribuer un peu plus, j’ai aussi eu l’occasion d’aller dans un lycée de ZEP pour parler avec certains élèves de mon expérience à l’Université, leur faire découvrir le programme et les opportunités qu’il offre.
Êtes-vous satisfaites du programme Égalité des Chances ?
Anissa : Je suis satisfaite du programme, notamment pour le parrainage qu’il propose. Grâce aux parrains étudiants et alumni, on se sent accompagnés. Ça nous donne l’impression d’avoir un vrai lien avec Paris-Dauphine et ça crée des points d’attache dans cette grande Université. J’aimerais à mon tour devenir marraine pour un nouvel étudiant.
Helen : Oui, car je vois que l’impact du programme est réel. J’aimerais juste pouvoir intervenir plus dans les lycées.
Pouvez-vous résumer en 3 mots ce que le programme Egalité des Chances vous a apporté en tant que bénéficiaire et bénévole ?
Anissa : Soutien, opportunité – on nous propose des sorties culturelles, on nous aide à réseauter pour trouver des stages – et intégration.
Helen : En tant que marraine, je dirais les mêmes, mais d’une vision opposée. J’ai plaisir à déconstruire les peurs des étudiants vis-à-vis de Dauphine et de les aider sur les plans moral et scolaire. J’ai tissé des liens proches et réguliers avec ma filleule pour lui permettre d’être à l’aise dans un milieu différent, et j’apprends aussi d’elle.
Une question qu’on ne vous a pas posée et que vous auriez aimé qu’on vous pose ?
Helen : J’aurais aimé souligner que le fait que le programme Égalité des Chances n’existerait pas sans la Fondation Paris-Dauphine. C’est grâce aux dons de particuliers et d’entreprises qu’il fonctionne. La Fondation est aussi à l’origine de l’Incubateur Paris-Dauphine, de la formation à la médiation culturelle proposée aux L2 ou encore de bourses de mobilité internationale. Je trouve dommage que ces actions soient peu connues des étudiants, car nous en bénéficions tous. Pour ma part, je suis non seulement marraine, impliquée dans le programme Egalité des Chances, mais j’ai aussi eu accès à un logement à loyer modéré dans la résidence Dauphine Arena acquise par la Fondation en 2015. L’impact de la Fondation est important et très concret.
Propos recueillis par La Plume
Portrait réalisé par Andreï Marini, membre du Club Photo de Dauphine, DEGEAD 1