Le futur de l’aviation : turbulences entre innovation et écologie
Source : PIXABAY

Le futur de l’aviation : turbulences entre innovation et écologie

L’aviation est au cœur de débats sur son impact écologique. Mais elle est aussi en plein essor technologique. Au lendemain de la crise sanitaire, le trafic aérien semble reparti de plus belle. Pour combien de temps? Explorons l’avenir de l’avion, entre avancées technologiques et enjeux environnementaux. Existera-t-il une ère de l’aviation ou l’innovation et l’écologie se rejoindront dans le ciel ? 

 

Des avions de plus en plus rapides  

Les avions supersoniques pourraient faire leur grand retour. Ces machines, capables de dépasser la vitesse du son, ont cessé d’être commercialisées au début des années 2000, en raison de leurs coûts d’exploitation trop élevés. Mais certaines entreprises travaillent actuellement sur le retour des avions supersoniques, avec notamment la société Spike Aerospace, qui a développé le projet “Spike S-512”. Cette initiative d’avion supersonique de luxe a pour principal objectif de révolutionner les vols en permettant de réduire les heures passées au-dessus des nuages. New York - Londres pourrait se faire en trois heures seulement… 

Encore plus rapide que le supersonique, l’hypersonique. La commercialisation des avions hypersoniques est loin d’être acquise pour les grandes lignes. Mais depuis 2010, le projet d’avion hypersonique “Aerospike X-51” essuie ses premières tentatives de vol aux États-Unis. Cette technologie de pointe, initiative conjointe de la NASA, l’US Air Force et la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), a été larguée d’avions porteurs (des bombardiers b-52 de l’US Air Force), et a atteint les 6174 km/h. Il ne faudrait alors plus qu’une heure pour rejoindre la capitale anglaise depuis New York.

 

Mais de lourdes conséquences écologiques 

L’aviation, même si elle est en pleine croissance technologique, fait face à de nombreux enjeux écologiques. En effet, les moteurs à combustion des avions produisent du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique. Selon la direction générale de l’aviation civile, “pour un kilo de kérosène utilisé, 3 kilos de CO2 sont émis dans l’atmosphère. Un aller retour Paris / New York en première classe, c’est alors plus de 2,5 tonnes de CO2. L’impact écologique du train serait “100 fois moins important” que celui de l’avion. Et en France, prendre le train coûte en moyenne 2,6 fois plus cher que l’avion (selon un rapport Greenpeace Europe centrale et de l’Est, publié le 20 juillet 2023). « Cette différence abyssale entre les tarifs de ces deux modes de transport va à l’encontre de l’urgence climatique et de la nécessité de diminuer le trafic aérien et de développer le réseau ferroviaire », souligne Greenpeace dans un communiqué de presse. La crise sanitaire ne semble être qu’un lointain souvenir. “L’été 2023 sera encore plus chargé que l’été 2022”, selon l’autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires. Alors que la pandémie avait considérablement ralenti le trafic aérien, depuis 2022, les pays européens ont retrouvé un équivalent de 83% du niveau de 2019 (Eurocontrol). Un chiffre qui tend à augmenter. 

 

Une innovation écologique ? : exemple de l’hydrogène 

En septembre 2020, Airbus a annoncé son projet de développer un avion commercial propulsé par hydrogène, qui serait mis en service vers 2035. Cette initiative, nommée «ZEROe», vise à créer un avion à zéro émission de carbone afin de réduire l’impact environnemental de l’aviation commerciale. L’hydrogène, lorsqu’il brûle, ne produit que de la vapeur d’eau, évitant ainsi les émissions de CO2 et de particules nocives. Mais selon des climatologues du GIEC, les fuites d’hydrogène sont 200 fois plus néfastes pour le climat que le CO2 : “L’impact de l’hydrogène est indirect. Il prolonge la durée de vie dans l’atmosphère du méthane, dont on sait que le potentiel de réchauffement global est élevé. En outre, les réactions de l’hydrogène dans la troposphère avec les autres gaz qui la composent, participent à la formation d’ozone et de vapeur d’eau, et ces molécules accroissent aussi l’effet de serre”, rapporte Révolution Energétique. On est donc encore loin d’une aviation réellement verte…

 

La Plume

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