Pour cette deuxième édition du Dau’ Talk, La Plume vous présente Nightline : une association en partenariat avec PSL qui œuvre pour la santé mentale, créée par des étudiant·e·s, pour des étudiant·e·s.
Nightline est fondée en 2016 par Patrick Skehan, un étudiant irlandais en erasmus frappé par le manque de structures dédiées à la santé mentale des étudiant·e·s en France.
Après l’appel à initiatives étudiantes de l’université PSL, l’association forme ses premier·ère·s bénévoles et ouvre sa ligne d’écoute francophone en 2017. Aujourd’hui, l’association compte six antennes à travers la France.
Nasrine Chafa est étudiante en troisième année de Licence de Sciences et technologie à l’Université Paris-Saclay. Aidée dans un premier temps par la ligne d’écoute, elle devient ensuite bénévole à Nightline de l’antenne de son université. Elle en est maintenant présidente.
Sur votre site, il est écrit que votre mission est d’améliorer la santé mentale étudiante. Comment accomplissez-vous cette mission ?
Nightline est une association qui agit pour la santé étudiante à échelle collective, à travers des stands de sensibilisation, une campagne de prévention chaque année, et un annuaire répertoriant tous les psychologues gratuits de chaque antenne. Cette année, notre campagne de prévention est incarnée par le site kitdevie.fr, qui a été co-construit par des bénévoles et des psychologues. De plus, et c’est là que tout a commencé, nous agissons à échelle individuelle, avec une ligne d’écoute qui est ouverte de 21h à 2h30 du matin. Notre ligne d’écoute est anonyme, sans jugement, non directive et confidentielle. Nous ne remplaçons pas les psychologues, mais nous incarnons une présence aux heures où les étudiant·e·s n’ont pas la possibilité d’aller les voir. Il existe évidemment d’autres lignes d’écoute, mais la particularité de Nightline, c’est d’offrir une entraide par des pairs, donc d’autres étudiant·e·s.
Qu’entendez-vous par “approche non directive” ?
Un·e bénévole ne peut pas donner de conseils, et ne dirige pas la conversation. Son avis est subjectif, personnel. Du reste, les appelant·e·s cherchent parfois simplement à se faire écouter. Toutefois, si l’étudiant·e fait la demande explicite d’information, le·a bénévole la lui donne, car nous sommes aussi une ligne d’information.
Pour quelles raisons pourrait-on vous appeler ?
Pour nous, il n’y a pas de petits problèmes. Tu peux très bien appeler pour nous parler du film que tu as vu hier, nous sommes aussi là pour parler, simplement. Ou encore pour parler de problèmes qui te tiennent plus à cœur. Les thématiques les plus courantes sont les relations amicales, familiales, sexuelles, amoureuses, les études, le stress et l’anxiété.
Comment l’association agit-t-elle pour évaluer le bien-être psychologique ?
Il s’agit de se poser cette question : “comment ça va vraiment ?”. Dans notre kit, nous avons une échelle des humeurs, de “très bien” à “très mal”, et suivant la catégorie à laquelle tu t’identifies, on te propose des outils pour prendre soin de ta santé mentale. Même si tu as cliqué sur “très bien”, nous allons te proposer des outils pour conserver cet état d’esprit.
Qu’en est-il de la santé mentale des bénévoles ?
En tant que présidente, mon rôle est aussi de veiller au bien-être des bénévoles. Ils peuvent entendre des thématiques lourdes, donc je prends de leurs nouvelles régulièrement, nous avons une relation de confiance. Une fois par mois, on organise une réunion de partage animée par un·e psychologue. Dans un souci de confidentialité, les bénévoles ne peuvent pas parler de leurs appels, seulement de leurs ressentis. Nous avons aussi mis en place des consultations avec des psychologues de l’association.
À propos, comment devient-on bénévole ?
Sur notre site, nous mettons à disposition un formulaire à remplir avec des petites questions de motivation, et des disponibilités pour les prochaines formations. Après ça, un recruteur bénévole reviendra vers toi pour un petit entretien en visio, et te donnera une date de formation.
By La Plume, Dauphine