Après une année passée à jouer son spectacle, à guichet fermé, à la Comédie des Boulevards, le ventriloque Jeff Panacloc vous attend désormais et jusqu’au 2 janvier aux Folies Bergères.
La ventriloquie est un art du cirque qui consiste à donner vie à une marionnette en la faisant parler. Démodé, et enfantin me diriez-vous ? Plus tellement, depuis que Jeff Panacloc est monté sur les planches du « Plus Grand Cabaret du Monde » animé par Patrick Sébastien.
Il a donné un nouveau souffle à cet art grâce la vulgarité et la désinvolture de son primate Jean-Marc.
Son spectacle « Jeff Panacloc, perd le contrôle ! », contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas du tout destiné aux enfants mais bien aux adultes. Pendant quasiment deux heures, l’artiste tente désespérément de monter son show selon ses propres envies face à un Jean-Marc turbulent dont les seules passions sont la critique et le sexe.
Comme il l’a toujours fait, Jean-Marc insulte le public de « trou duc », dégomme différents personnages publics, rabaisse les politiques, se moque des handicapés et pourtant, tout le monde rit. Là est le réel talent de Jeff Panacloc : il peut parler de n’importe quoi sans choquer personne. C’est sa marionnette qui lui permet d’aborder tous les sujets et de délier toutes les langues. D’ailleurs, j’aime quand des artistes, comme lui, permettent de répondre oui à la question « Peut-on rire de tout ? », récurrente depuis des mois. L’art est un moyen de communiquer ses idées et cette année, cette méthode a été remise en question néanmoins Jeff Panacloc nous montre qu’il est encore possible de rire de tout, il suffit seulement d’y mettre les formes.
Toutefois ce n’est pas parce que quelqu’un traite des sujets d’actualité sans déclencher le mépris d’une horde d’associations qu’il s’agit d’un artiste. Pour être un artiste, avec un grand A, il faut également être bon dans son domaine. Et, Jeff Panacloc est bien un maître dans l’art de la ventriloquie. Lorsqu’il parle pour Jean Marc aucun mouvement de lèvres n’est distinguable, il échange sa voix et celle de son personnage sans difficulté, et surtout il réussit à lui donner vie. Que ce soit de par ses mouvements, ses mimiques, ou encore sa personnalité, on y croit vraiment ! Cela en devient même déroutant. Du début jusqu’à la fin du spectacle on se demande comment un jeune homme aussi timide et qui bafouille même lors des remerciements à son équipe, peut être le responsable des « horreurs » dîtes par ce singe.
On dit souvent que les artistes ont une sorte de folie en eux. Jeff Panacloc serait-il alors schizophrène ? J’en doute, mais comme un enfant tient à son doudou, Jeff termine sur une note d’amour envers ce personnage inanimé et créé de toute pièce. Il nous fait rire, mais il sait aussi nous faire pleurer. Il a fait de sa timidité une force, et de sa passion une arme : c’est un artiste.