Financement du sport en France : le privé course le public
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Financement du sport en France : le privé course le public

 

En 2022, sur le territoire français, environ 70% des plus de 15 ans pratiquent une activité sportive. Le financement annuel du sport monte quant à lui à 40 milliards d’euros. Mais à l’aube des JO de Paris, comment le sport est-il réellement financé en France ?

 

Le sport est un secteur regroupant les associations et fédérations sportives, le management du sport, la médecine du sport mais aussi les commerces spécialisés et les médias sportifs. Il est essentiel tant pour l’économie que pour le bien de la société. Ce secteur représente à lui seul 2,6% du PIB français. Cela montre bien son importance et son dynamisme.

 

Collectivités et Etat dans les starting-blocks

Aujourd’hui, le secteur public soutient le sport à hauteur de 20 milliards d’euros par an, quand en 2010, il n’y consacrait que 15 milliards. La France est par conséquent le pays européen qui investit le plus dans le sport. Les collectivités territoriales en sont les premiers financeurs, avec 12,5 milliards d’euros tandis que l’État apporte, lui, environ 7 milliards. Une grande partie est consacrée aux salaires des professeurs d’EPS, et le reste alloué au Ministère des Sports. Ce dernier représente 0,3% du budget total français. Ses missions sont de principalement financer les équipements pour les JO, d’assurer le travail de l’Agence nationale du sport et la mise en œuvre du Pass’sport, dispositif qui incite les jeunes à souscrire à des structures sportives.

Concernant les collectivités locales, les communes participent de manière directe avec 8 milliards d’euros et de manière indirecte à travers les intercommunalités (3,31 milliards d’euros). Une importante part des dépenses est dédiée à l’investissement dans de nouveaux équipements et la rénovation mais également dans le fonctionnement de ceux-ci et le financement d’événements sportifs. Après l’éducation, le sport est donc le deuxième poste des dépenses au niveau local.

Il y a également une participation de la sécurité sociale, concernant les plus de 8000 médecins du sport mais son montant n’est pas connu.

 

Entreprises et particuliers tiennent la corde

Le secteur privé s’intéresse de plus en plus au sport. Il possède 20% des équipements sportifs construits depuis 2005. Au-delà du financement et de l’entretien des équipements, les entreprises soutiennent aussi les associations. Cela se traduit par le mécénat mais aussi le sponsoring et le naming. Le sponsoring est la procédure la plus courante en France, elle est estimée à 3 milliards d’euros et consiste à subventionner des sportifs ou évènements en échange de publicités pour des services ou produits. Le sport transmettant des valeurs positives, cette stratégie marketing est donc intéressante pour les entreprises. Le naming quant à lui consiste à attribuer le nom d’une entreprise à un événement ou une infrastructure en échange de financements. Cela s’est fait pour le Orange Vélodrome par exemple.

Les particuliers restent les financeurs principaux avec 17 milliards en 2017. Cette dépense comprend la pratique sportive en elle-même mais aussi l’achat et location d’équipements sportifs, le sport spectacle.

 

Une course contre la montre ?

Le financement du sport fait face à différents enjeux, en plus de la question de la balance privé/public. De fait, c’est aussi devenu une question de santé publique. Seulement 5% des adultes pratiquent un sport de manière suffisamment importante pour être en bonne santé. Cela concerne aussi les enfants qui sortent beaucoup moins depuis qu’ils ont des téléphones portables. Le nombre de licenciés est quant à lui en baisse depuis la période Covid, c’est donc également un défi que de redonner envie à la population de faire une activité sportive. D’autant plus que l’accès aux soins est de plus en plus précaire sur le territoire.

Les infrastructures sont pour certaines vieillissantes, elles ont besoin de rénovations mais aussi d’adaptation par rapport aux nouvelles normes, aux objectifs écologiques et durables. Il est alors nécessaire d’investir pour les nouveaux sports qui se développent, par exemple le parkour ou le skateboard. Or cela requiert d’importants financements. Nous avons donc encore une marge d’évolution et des perspectives pour investir de manière stratégique et cohérente…  et décrocher la médaille.

 

La Plume

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