Connaissez-vous le concours de la Capitale européenne de la Culture ?
C’est une opération conduite par l’Union Européenne pour être perçue au-delà de ses aspects politiques et économiques et mettre en avant la richesse culturelle de ses Etats membres. Ce dispositif spécifique permet l’attribution d’un titre et de moyens financiers au terme d’une élection.
Capitale européenne de la Culture : kesako ?
L’origine de ce concours remonte à 1985, à l’initiative de l’actrice et ministre de la Culture grecque, Melina Mercouri, et sous l’impulsion de Jack Lang. C’est ainsi Athènes qui devint première « Ville européenne de la Culture ». Puis, en 1999, le terme « Capitale », plus prestigieux, se substitue à celui de « Ville ».
Ainsi est né ce label dont le but est de promouvoir le dynamisme et la diversité culturelle européenne au travers d’expositions, de festivals et autres évènements, la ville désignée bénéficiant alors d’une forte couverture médiatique.
Depuis le début du dispositif, plus d’une cinquantaine de villes ont porté le titre de Capitale européenne de la Culture. Ce label a rencontré un fort succès, et est même régulièrement accordé à plusieurs villes lors d’une même édition. En 2023, les capitales sont donc Veszprém en Hongrie, Eleusis en Grèce et Timisoara pour la Roumanie.
Un tremplin pour aider les villes à se transformer
Pour la capitale désignée, c’est l’occasion de programmer un renouvellement urbain qui va mettre en avant, voire changer l’image de la ville en lui donnant un rayonnement international.
C’est l’exemple de Glasgow, élue Capitale européenne de la Culture en 1990. A cette époque, la cité écossaise est très peu attractive et souffre d’une des pires réputations du Royaume-Uni. Le titre va donner un nouveau souffle à cette ville industrielle et lui permettre de s’illustrer par la suite comme le pôle principal d’entreprises créatives du pays.
Les limites
Elles peuvent être financières d’abord. Si le programme « Europe Créative » bénéficie pour la période 2021-2027 d’un budget de 2,44 milliards d’euros, il est jugé encore insuffisant par la plupart des villes organisatrices.
Mais la réussite passe aussi par l’adhésion générale au projet. Car pour repenser l’exposition culturelle et plus globalement l’attractivité d’une ville, il faut que les lauréats développent une stratégie socio-économique, que les investissements soient suffisants et que les acteurs culturels participent activement. Si ces éléments ne sont pas réunis, le titre de Capitale culturelle peut rester sans effet. A l’exemple d’Istanbul, retenue en 2010, qui n’a pas su profiter de cette occasion pour apporter des changements majeurs et durables à la ville.
On pourrait également citer Avignon élue en 2000, dont le bilan est mitigé : les évènements culturels ont certes été un succès, mais il ne reste aujourd’hui rien des œuvres installées dans la ville et les nouvelles infrastructures espérées n’ont pas été créées.
Enfin, une des limites du programme est culturelle. Si le programme a permis de faire découvrir certaines villes à des touristes d’autres pays, le lien européen existe difficilement . C’est ce qu’a reconnu la Commission européenne dans un rapport montrant que l’attribution du titre ne participait que faiblement au renforcement de l’intégration européenne et que la coopération entre les Capitales de la Culture ne perdurait pas, voire même, n’existait pas.
Pour y remédier, il a été décidé que la dimension européenne ferait désormais partie des critères essentiels lors de la sélection d’une future Capitale.
Une future Capitale…française
Cocorico ! Après Paris, Avignon, Lille et Marseille, la France va pour la 5ème fois héberger une Capitale de la Culture. On se souvient que pour la cité phocéenne, ce titre attribué en 2013 avait permis d’ouvrir l’aujourd’hui incontournable MuCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), de rénover le port ou encore d’ouvrir le Conservatoire de musique.
La compétition entre les candidats au titre pour 2028 est lancée. Pour sélectionner l’élu parmi quatre finalistes, une recommandation va être établie par la Commission européenne et un jury sera chargé d’étudier tous les dossiers.
Alors qui de Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier ou Rouen sera élue nouvelle Capitale européenne de la Culture pour 2028 ?
Réponse en décembre…
La Plume