L’Italie, l’Espagne, l’Angleterre, l’Allemagne et la France forment les 5 grands championnats du football européen depuis de nombreuses années. Cependant, les performances insuffisantes des clubs français ces dernières saisons pourraient bien bouleverser la hiérarchie d’ici peu, avec la menace presque constante du Portugal.
Un constat inquiétant au niveau sportif
À la création de la coupe d’Europe (aujourd’hui connue sous le nom de la Ligue des Champions) en 1955, seuls les vainqueurs des championnats des pays pouvaient y participer. Reims a permis à la France de se distinguer en se hissant deux fois en finale, alors que la prestigieuse compétition n’était qu’à ses débuts. Il faudra attendre 1993 pour voir l’Olympique de Marseille remporter le titre, encore le seul décroché par une équipe française.
Avec l’ouverture de la Ligue des Champions à un plus grand nombre de clubs, le classement des championnats par l’UEFA devient important pour décider du nombre d’équipes par pays éligibles aux coupes d’Europe. Depuis 1991, la France a toujours été dans le top 5 de ce classement. Seule exception : elle descend à la 6ème position entre 2011 et 2016. Elle n’est même pas parvenue à atteindre une des 3 premières places depuis 1998. La France possède actuellement une fragile place de 5ème puisqu’elle est plus proche du Portugal (6ème) que de l’Allemagne (4ème). Ainsi, la Ligue 1 et la Liga NOS ont le même nombre de places européennes qui leur sont attribuées.
Une question d’argent
Puisque les joueurs sont loin d’être gratuits, l’argent est forcément au cœur des enjeux sportifs. De ce côté-là, la France est aussi en retard. En effet, la Ligue 1 possède le plus petit budget des 5 grands championnats. D’ailleurs, mis à part l’équipe de la Capitale, les autres formations possèdent toutes un budget assez faible par rapport à leurs homologues étrangers. L’Olympique Lyonnais, deuxième plus gros poids financier en Ligue 1, serait seulement entre le 5ème et le 10ème club le plus dépensier dans les autres grands championnats.
Cette tendance ne va pas en s’arrangeant. En effet, avec la pandémie de covid-19, les équipes françaises sont encore plus impactées que les autres. La saison 2019-2020 de championnat ne s’est en effet pas terminée malgré la poursuite dans bien d’autres pays, privant ainsi les clubs d’une partie de leurs recettes. De même, les droits audiovisuels de la Ligue 1 avaient été négociés avec Mediapro qui comptait diffuser le championnat sur Téléfoot ces prochaines années en s’acquittant de plus de 800 millions d’euros par an. Cependant, la chaîne s’est révélée non-rentable et, après de vaines négociations, elle s’est arrêtée quelques mois seulement après son lancement. Ces redevances n’ont pas été perçues par les clubs, ce qui ne fait qu’empirer leur situation. On peut déjà être sûr que les prochains appels d’offres n’atteindront plus de tels sommets les années à venir puisque le groupe Canal a annoncé qu’il ne voudrait pas “réinvestir à perte dans le football” français.
Des perspectives
Malgré cela, des points positifs sont à relever en Ligue 1 notamment avec des budgets grandissants à Paris. Les performances sportives sont à un haut niveau européen puisque le PSG se hisse désormais très régulièrement en 8ème de finale avec un parcours qui se rapproche de plus en plus d’une éventuelle victoire.
De plus, ces dernières années, d’autres équipes françaises parviennent régulièrement à promouvoir la Ligue 1 à l’étranger par le biais de la Ligue des Champions ou de la Ligue Europa à l’image de Lyon, Monaco, Lille ou Marseille.
Enfin, malgré le peu de différence au classement UEFA, la France n’est pas directement inquiétée par le Portugal puisque le Benfica de Lisbonne, le club le plus riche de la Liga NOS, a un budget moins important que Monaco, 3ème place des budgets en France. Espérons alors que cette hiérarchie soit respectée encore quelques années pour qu’on puisse continuer de parler des “5 grands championnats”.
Benjamin Moinard, L2 MIDO