On ne cesse de l’entendre et de le répéter, le changement climatique, c’est du sérieux et la situation n’a jamais été aussi alarmante. D’après les scientifiques, une hausse de deux degrés des températures d’ici la fin du siècle aurait des conséquences catastrophiques. Au point où nous en sommes, si nous ne changeons rien, il faut s’attendre à une augmentation pouvant aller jusqu’à cinq degrés.
Qu’est-ce que cela implique concrètement ?
Evidemment, la fonte des glaces (2/3 de la couverture de glace en Arctique a déjà disparu) qui entrainerait une montée du niveau des eaux sans précédents. En effet, le niveau des océans augmente actuellement de 2 mm par an, une vitesse jamais observée jusqu’alors. Cette montée des eaux aurait des conséquences catastrophiques sur la vie humaine puisque 16 des 20 mégalopoles situées sur les littoraux ont un risque élevé d’être touchées. Cela entrainerait alors une crise migratoire.
Le réchauffement climatique a également un impact grave sur la biodiversité. Aujourd’hui par exemple, la moitié des récifs de corail sont morts. Les scientifiques estiment qu’entre 17 et 37% de la biodiversité est prête à disparaitre d’ici 2050. Nous pouvons aussi évoquer le cas des catastrophes naturelles qui touchent directement l’être humain, en créant encore une fois des vagues migratoires qui se révèleront être difficilement contrôlables (des migrations de plus de 100 millions de personnes sont à prévoir).
Pour éviter le scénario catastrophe des 3° voir des 5°, la COP 24 a réuni en décembre dernier les dirigeants de 196 pays pour se mettre d’accord quant aux mesures à adopter pour maintenir le réchauffement climatique à un niveau n’excédant pas 1,5°. Mais encore une fois, le bilan de la conférence n’a pas été à la hauteur de l’enjeu climatique. Les discutions ont en effet abouti sur un maintien de l’augmentation de la température à 3,2° d’ici la fin du siècle, quand les experts insistent sur le fait que le maximum à ne pas dépasser est de 1,5°.
La situation est donc alarmante. Certains parlent même de la 6e extinction de masse. Mais cette fois-ci, pas de météorites à l’horizon, seulement nous les humains, incapables de stopper notre autodestruction. Nous continuons à vivre dans un système qui n’est pas soutenable à long terme. A ce rythme, nous allons tout droit vers la disparition de notre espèce. De nombreux scientifiques disent qu’il est trop tard, que maintenir le niveau d’émission de CO2 à celui qui limiterait le réchauffement climatique n’est pas réalisable. Alors pourquoi s’engager dans la lutte pour le climat ? Pourquoi réagir à cette sonnette d’alarme ? Pourquoi abandonner notre mode de vie confortable ? La tentation de baisser les bras est forte, la situation semble désespérée et il est difficile de trouver un sens à cette lutte climatique quand les prédictions des scientifiques sont aussi pessimistes.
Il est pourtant essentiel d’adhérer à ce mouvement d’indignation qui émerge peu à peu. Nous ne pouvons cependant pas espérer, même en agissant pour le climat, de continuer à vivre de la même manière que nous le faisons actuellement. La question n’est pas de conserver ce niveau de vie, mais bien de le repenser pour s’adapter au plus grand défi auquel l’humanité n’a jamais fait face, le réchauffement climatique. Alors oui, il est trop tard pour espérer continuer à vivre confortablement dans notre système économique actuel, qui repose sur un mode de production insoutenable à long terme. Mais il n’est pas trop tard pour éviter la catastrophe, limiter les dégâts et commencer à penser à un système qui s’accorderait avec un besoin de limiter au maximum la pollution. Il faudrait donc prendre conscience que nos destins sont liés au climat, que nous avons tous intérêt à vouloir limiter le réchauffement climatique. Et cela pour notre futur, pour nos enfants, pour les enfants des autres et plus globalement pour l’humanité. On en revient à l’instinct primaire, ce que nous voulons avant tout, c’est la survie de notre espèce. Certains diront que les humains ne méritent pas de vivre, qu’ils ne font que tout détruire sur leur passage pour évoluer. C’est sans doute vrai, il serait donc temps de réfléchir à un mode de vie moins destructeur pour la planète, qui permettrait par la même occasion aux humains de vivre sur terre.
L’importance de la solidarité
Le point central est ainsi d’affirmer une valeur essentielle qui nous sauvera si on y adhère : la solidarité. Le réchauffement climatique ne se stoppera pas si on ne prend pas en compte la vie de l’ensemble des êtres humains. Un système durable ne peut reposer que sur des comportements solidaires. Penser par exemple que le réchauffement climatique n’est pas très grave en Europe, que 3° de plus à Paris, ça ne fera pas de mal, c’est être totalement à côté de la plaque. Que ferons-nous quand la situation sera telle, que des millions de réfugiés climatiques seront obligés de migrer vers l’Europe ? La solution est donc une véritable prise de conscience de l’ensemble des citoyens du besoin urgent de changer de système. Le réchauffement climatique marque l’entrée dans une nouvelle ère pour l’humanité et si nous voulons que cela ne soit pas également sa fin, il faut réagir.
Mais comment ? Tout d’abord en acceptant le fait que notre mode de vie n’est plus conciliable avec la situation climatique. Nos habitudes de transport (prendre moins la voiture, l’avion, privilégier la marche et les transports en commun), alimentaires (manger moins de viande, local et de saison), de vie en général (trier, ne pas trop consommer en particulier pour les vêtements dont la production pollue énormément) doivent être repensées.
Cependant, la réaction ne doit pas venir seulement que des citoyens. Il a été démontré que les gens ont en réalité beaucoup du mal à changer leurs habitudes de vie et que même s’ils adhèrent aux valeurs écologiques, rares sont ceux qui agissent en adéquation avec ce qu’ils pensent être bon pour la planète. Il faut ainsi obliger les politiques à suivre la volonté des citoyens et à adopter des mesures écologiques. Ces mesures pourraient être coercitives (par exemple interdire la production de bouteilles plastiques) et seraient alors beaucoup plus efficaces qu’une simple bonne volonté citoyenne. Les politiques ont aussi et surtout le pouvoir de réguler la production des entreprises, d’imposer des taxes, de réelles punitions pour les entreprises polluantes et enfin de mettre en place un plan solide de transition énergétique.
Concrètement, il faut s’informer sur le réchauffement climatique, réclamer une meilleure éducation sur le sujet (à l’école notamment), aller manifester dans la rue lors des marches pour le climat et enfin voter pour des partis avec un programme incluant des mesures écologiques solides, concrètes et efficaces. En somme, ces marches pour le climat sont une occasion pour la jeunesse de s’insurger contre un système qui ne profite qu’à une minorité, tout en dégradant considérablement les conditions de vie de l’ensemble de l’humanité. Alors oui, il est peut-être trop tard pour éviter le réchauffement climatique, mais faisons tout notre possible pour limiter la catastrophe et surtout pour se préparer à vivre de manière plus respectueuse de l’environnement. Les générations passées ont déjà fait beaucoup de dégâts, il est temps de réagir.