Du côté des Français, mission accomplie
L’objectif annoncé par Valérie Fourneyron, la ministre des sports, était clair : atteindre 15 médailles. La délégation française a réussi à atteindre ce chiffre. Ni plus ni moins. 4 titres olympiques, 4 médaille d’argent et 7 de bronze : la France se classe à une honorable 10ème place. Les tricolores ont globalement réalisé de bonnes performances, malgré quelques désillusions. Ophélie David, grande favorite du ski-cross, a chuté en finale. Jason Lamy-Chapuis, porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture, n’est pas parvenu à conserver son titre olympique de combiné nordique. Il rentre de Sotchi bredouille, et constitue la grande déception du clan français. Après sa septième place en grand tremplin, il confiait : « Dès les premières accélérations, j’ai essayé de m’accrocher, mais j’ai senti les cuisses qui me brûlaient. Je savais que c’était terminé. » En réalité, le Jurassien a orienté sa préparation sur son point faible, le ski de fond, et a négligé le saut à ski. Une erreur stratégique qui lui coûte cher.
Du côté des bonnes nouvelles, Martin Fourcade est incontournable. Deux médailles d’or et une d’argent, à quelques centimètres du vainqueur, le norvégien Svenson, le biathlète a réussi ses Jeux Olympiques. Impérial au tir, il a également affiché sa puissance sur les skis, laissant peu de chances à ses adversaires. Une sinusite a terni la fin de ses Jeux, et il n’a pu réaliser de grandes performances lors des épreuves de relais (7ème en mixte et 8ème en masculin). En ski alpin, l’angoisse du palmarès vierge a longtemps préoccupé le clan français. Mais un double podium en slalom géant masculin a rassuré les Français. Le surprenant Steve Missilier, qui n’avait jamais réussi de grandes performances, parvient à s’emparer de la médaille d’argent devant Alexis Pinturault, un des favoris de l’épreuve. Les deux amis ont savouré ce podium commun, que le médaillé de bronze a qualifié de « jouissif ».
L’instant cocorico
Le moment de grâce de l’équipe de France est venu lors du ski-cross masculin, une discipline où les Français règnent en maîtres. Restait à confirmer lors de la grande première de cette épreuve aux Jeux Olympiques. Résultat : un triplé, une première dans l’histoire des JO d’hiver pour la France. Un exploit qui aurait pu être invalidé pour… des pantalons non-conformes. Mais cette plainte déposée par le Canada et la Slovénie n’a pas abouti. Finalement, Jean-Frédéric Chapuis l’emporte devant Arnaud Boloventa et Jonathan Midol.
Les grosses perf’
Les Pays Bas patinent vite, très vite. Dotés d’infrastructures de pointe, les Hollandais n’ont laissé que des miettes. Ils ont remporté 23 médailles sur 36 possibles, dans les différentes disciplines du patinage de vitesse. Du côté du biathlon, Martin Fourcade n’était pas la seule vedette. La biélorusse Darya Domracheva a fait mieux, en remportant trois médailles d’or. Elle a amplement contribué au bon classement de son pays (8ème), qui n’a remporté que 6 breloques, dont 5 en or. Biathlon toujours. Avec 13 médailles, dont 8 d’or, Ole Einar Bjoerndalen devient l’athlète le plus médaillé de l’histoire des Jeux d’hiver. L’inoxydable norvégien (il a 40 ans) a remporté deux médailles d’or à Sotchi, en sprint et en relais mixte.
Et la Russie alors ?
Des investissements colossaux (37 milliards d’euros, un autre record), pour transformer une station balnéaire en lieu apte à accueillir des JO d’hiver : il fallait oser. Vladimir Poutine a voulu montrer la puissance de son pays. Avant le début de la compétition, les polémiques se sont multipliées : risques terroristes provenant des indépendantistes du Daguestan voisin, écosystème souillé, déplacement de population de façon brutale, hôtels pas terminés. Mais le président russe a fait fi des critiques, et s’est montré présent sur de nombreux sites olympiques. Le dispositif démesuré de 100 000 policiers a prouvé son efficacité, puisque aucun incident ne s’est produit. Mais le vrai problème fut la météo. Avec presque 20 degrés la première semaine, la neige était collante et boueuse, provoquant des chutes à répétition et des reports d’épreuve. Poutine n’a pas pu rivaliser avec Dame Nature.
D’un point de vue sportif, la Russie parvient à finir première au classement des médailles, avec 33 médailles dont 13 d’or, devant la Norvège. Malgré des victoires parfois contestées, notamment en patinage artistique par équipe, les Russes ont brillé dans toutes les disciplines. Le pays peut remercier des champions nationalisés peu de temps avant les Jeux, comme Victor An, originaire de Corée du Sud et vainqueur de trois épreuves de short-track et d’une médaille de bronze. Cependant, la grosse déception de Vladimir Poutine restera sûrement l’élimination prématurée de l’équipe masculine de hockey, face à la Finlande (3-1).