Le MoMa traverse l’Atlantique

Le MoMa traverse l’Atlantique

Depuis le mois d’octobre, la fondation Louis Vuitton présente les chefs-d’œuvres du musée new yorkais le MoMa à travers une exposition intitulée « Etre moderne, le MoMa à Paris ». Celle-ci te fera découvrir des œuvres emblématiques ou au contraire, assez méconnues de l’art moderne et contemporain des XXème et XXIème siècles.

Que tu sois un véritable connaisseur ou bien un simple amateur d’art moderne, tu ne regretteras pas cette petite visite. Située à 15 min à pied de Dauphine, pour 11,7 €, le prix étudiant, cette exposition te fera voyager tout en te faisant économiser le prix d’un vol transatlantique !

Mais avant de te lancer, sais-tu ce qu’est à l’origine le MoMa ? Le MoMa est l’abréviation de « the Museum Of Modern Art ». Ce musée a été créé en 1929 à New York. Trois femmes (Abby Aldrich Rockefeller, Lilli P.Bliss et Mary Quinn Sullivan) sont à l’initiative de ce projet. Quelques jours après le crash boursier, ces trois dames de la haute société new yorkaise inaugurent ce musée qui se veut tourné vers la modernité. Elles ont en effet voulu à l’époque créer une institution qui accueillerait les œuvres d’art moderne, qu’elles soient connues ou non. Aujourd’hui, en partie grâce à son directeur Glenn Lowry, le musée est devenu une véritable référence dans l’art moderne et contemporain.

Etant actuellement en travaux, le musée New Yorkais a prêté plus de 200 œuvres à la France le temps d’une exposition. Du 11 octobre 2017 au 5 mars 2018, la fondation Louis Vuitton présente donc ces œuvres exceptionnelles à travers une exposition parfaitement adaptée à l’architecture du lieu. Celle-ci est divisée en quatre sections correspondant à quatre niveaux différents.

Le niveau -1 expose des œuvres emblématiques des débuts du Moma avec des artistes de renommée internationale comme Pablo Picasso, Paul Cézanne ou Walt  Disney. 

Dès le départ, l’exposition présente des œuvres de formes très différentes. Dans cette première pièce, on y trouve des objets, des tableaux, un court-métrage, des photographies… Personnellement certaines œuvres ont davantage retenu mon attention que d’autres. Par exemple le roulement à bille exposé à l’entrée de la salle à droite pose dès le début la question de ce qu’est une œuvre d’art pour le MoMa. Cet objet du quotidien présente effet des caractéristiques remarquables. Il est moderne, novateur, révolutionnaire. Cette section présente également l’émergence du mouvement d’abstraction américain qui apparait après la seconde guerre mondiale. En effet avant la guerre, il n’y avait que très peu d’artistes modernes américains. Ce mouvement est appelé l’expressionnisme abstrait. Les artistes de ce mouvement ne peignent plus une forme, un objet, un paysage en particulier. Ils ne cherchent pas à reproduire une réalité visuelle mais plutôt un sentiment à travers des gestes, des couleurs et la matière de la peinture. Ainsi, le tableau de Jackson Pollock « Echo : Number 25 » nous communique les sensations et les sentiments de l’artiste. Les petits points peuvent traduire une certaine sérénité quand les traits larges peuvent exprimer la colère.

Le rez-de-chaussée présente les œuvres modernes des années 50-60. Ces années sont caractérisées par l’apparition de deux mouvements : le minimalisme et le pop art.

Le minimalisme est un mouvement qui cherche à faire disparaitre les éléments qui aideraient à la compréhension du spectateur. A l’entrée de la salle, l’œuvre de Carl André pose le style de ce mouvement. Un quadrillage gris posé au sol sans vitrine ni barrières laisse le visiteur perplexe. Que faut-il comprendre en voyant ce simple carrelage ? Je n’ai pas la répons

« Cambell’s Soup Cans » d’Andy Warhol

e mais cette œuvre est dans tous les cas typique du mouvement minimaliste. Elle est simple, reprend le motif de la grille et se refuse à l’interprétation. Le pop art lui, parait plus accessible. Les artistes de ce mouvement utilisent des objets de la culture populaire et

 

s’opposent à la culture élitiste dans l’art. Je retiens particulièrement le « Cambell’s Soup Cans » d’Andy Warhol. Cette œuvre est représentative du mouvement pop art, c’est une sérigraphie qui présente de simples boites de conserve qui semblent toutes identiques mais qui possèdent en réalité toutes un détail particulier.

Aupremier niveau, l’exposition présente des œuvres post 1960. Celles-ci sont marquées par les bouleversements politiques et sociétauxde l’époque.

« Le Musée du vide », Roberto Smithson

On retrouve les mouvements contestataires des années 60-70 qui remettent en question la définition de ce qu’est l’art. Par exemple, avec son dessin « Le Musée du vide », Roberto Smithson propose une conception particulière du musée. En effet, dans son dessin, le musée est un mausolée. Pour lui, le musée ne permet donc pas une véritable connexion entre l’œuvre et le spectateur, le musée est un tombeau pour les œuvres d’art.

La seconde partie de cette section expose des œuvres des années 80-90. Les artistes sont particulièrement marqués par l’Histoire américaine. Les artistes sont engagés, que ce soient en réaction au conflit du Vietnam ou dans les « guerres culturelles » qui ont marqué les « sixities ». Une œuvre m’a intrigué plus que les autres. Dans un coin de la pièce un tas de bonbons rouges, bleus et blancs attend que les visiteurs viennent se servir. En écoutant un médiateur du musée, j’ai appris que ces sucreries symbolisaient l’épidémie du sida. Le tas de bonbon fait ainsi 136 kg, soit le poids de l’artiste Felix Gonzales-Torres et de son amant réuni, tous deux atteints du sida. L’œuvre peut ainsi représenter les deux corps malades qui s’affaiblissent peu à peu ainsi que la propagation du virus symbolisée par les bonbons que les visiteurs retirent du tas et emmènent avec eux.

« Untitled » Felix Gonzales-Torres

Pour finir, le dernier niveau expose les œuvres les plus récentes. Elles sont marquées par l’ère du numérique et la mondialisation. On y trouve par exemple le jeu de 176 emojis de Shigetaka Kurita. Cette section se démarque par la présence d’une œuvre exclusivement musicale. Dans une pièce, The « Forty Part Monet » du compositeur Thomas Tallis est diffusé à travers quarante hauts-parleurs placés en cercle. Chaque haut-parleur diffuse une voix. Le spectateur est ainsi invité à écouter l’ensemble des voix au milieu de la pièce ou bien une voix en particulier en circulant entre chaque haut-parleur.

«Le jeu de 176 emojis» de Shigetaka Kurita

 

Le MoMa à Paris est donc une exposition à ne pas louper. Alors n’hésites plus, tu as encore jusqu’au 5 mars pour découvrir ces chef-d’œuvres de l’art moderne et contemporain.

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