L’écho des peurs : pourquoi sommes-nous de plus en plus nombreux à craindre l’avenir
crédit : IA de Canva

L’écho des peurs : pourquoi sommes-nous de plus en plus nombreux à craindre l’avenir

Quand le futur consiste en une multitude de configurations inconnues et hors de notre contrôle ; il n’est pas rare que notre cerveau, si bien conçu, commence à prévoir toutes les issues inimaginables afin de s’y préparer au mieux. 

«Le futur n’est pas quelque chose qui arrive. Le futur est ce que nous faisons aujourd’hui.». Voici les propos qu’aurait tenu Mahatma Gandhi et qui traduisent l’idée que nos actions présentes seront celles qui façonnent directement l’avenir.

Pour autant, il n’est pas rare de constater aujourd’hui que la plupart de nos préoccupations quotidiennes portent sur le lendemain et que ces dernières dévorent sans cesse notre énergie et l’instant présent. 

Pour la plupart d’entre nous, à chaque décision prise, on se demande quelles seront les conséquences de ces dernières sur notre situation future, ou encore si l’on ressentira un quelconque regret en les prenant.

Alors pour comprendre cette angoisse, il faut retourner à son origine et à sa cause, en déterminant vers quel âge cette dernière prend forme dans notre esprit.

Bien que des études menées montrent que les enfants commencent à réfléchir et à planifier l’avenir entre 3 et 5 ans, la plupart d’entre eux se penchent réellement sur la question au démarrage de l’adolescence. Cette période, où l’individu est en perpétuelle recherche d’identité et de sens, est aussi celle où il est amené à prendre plusieurs décisions concernant ses choix d’orientation académique ou encore ses projets personnels. 

Selon le baromètre d’Ipsos sur la santé mentale des adolescents, 53% des adolescents français montraient des symptômes d’anxiété en 2022, et 48% d’entre eux des symptômes de dépression. Des chiffres qui ne cessent de croître à mesure que leurs préoccupations sur l’avenir et sur l’État du monde grandissent. 

Mais ces statistiques ne sont pas exclusives aux adolescents, loin de là, et s’étendent également aux jeunes adultes et adultes. En effet, plus de la majorité d’entre eux ont déclaré à l’Ipsos avoir ressenti de l’inquiétude pour leur avenir et celui de leurs proches.

Comment expliquer alors ces inquiétudes ?

Tout d’abord, parlons d’argent, puisqu’il n’est pas rare d’entendre que ce dernier domine notre monde. 

Nous sommes toujours plus nombreux à être préoccupés par notre situation financière et l’incertitude économique qui se cache derrière. En effet, d’après l’Observatoire des inégalités, de plus en plus de jeunes se sentent marginalisés sur le marché de l’emploi, qu’ils trouvent toujours davantage précaire, compétitif et instable. Aujourd’hui, pour beaucoup, construire son avenir est devenu une tâche éprouvante, oppressante, qui empêche de se projeter positivement dans le futur.

Le changement climatique a lui aussi son rôle à jouer, surtout quand de nouveaux termes, tel que « solastalgie”,  font leur apparition dans nos dictionnaires. Utilisé pour la première fois par Glenn Albrecht en 2007, il traduit une souffrance morale des personnes affectées par les changements de l’environnement liés au réchauffement climatique.  

La situation actuelle, étant très pessimiste, nourrit le sentiment d’impuissance et de frustration chez les jeunes adultes, pour qui leurs efforts se heurtent à des politiques insuffisantes. De plus, la situation géopolitique actuelle du monde avec son nombre grandissant de conflits, alimente l’inquiétude des individus quant à leur sécurité, leur santé, ainsi que celles de leurs proches.

Enfin, nous pouvons évoquer la grande pression ressentie par les adolescents et les jeunes adultes pour réussir leurs études ou pour se conformer aux attentes de la société. Cette dernière, à travers les réseaux sociaux notamment, favorise la comparaison avec autrui ainsi que le sentiment d’avoir un avenir voué à l’échec face aux réussites des autres.

 

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