Skyfall

Pas de gadgets, juste des flingues postmodernes

SkyfallOn l’avait quitté en étant un peu ronchon, déçu… Il faut dire que Quantum of Solace nous avait laissé un James Bond filmé à la hache et découpé à la mitrailleuse (l’inverse marche aussi). Et puis on le retrouve quelques années plus tard à Istanbul, n’ayant pu céder à l’appel du rail qui le poussait au train, sur le toit d’un wagon à bord d’une pelleteuse (sinon c’est trop classique pour lui).

Bref, en pleine forme le Bond; tellement qu’il s’intéresse même à l’art post-moderne. Car c’est ce qui embrase tout ce Skyfall : la postmodernité. Eloge des classiques de la franchise intimement lié au contexte numérique actuel et à cet ex-néo James Bond qui ressemble plus que jamais à un Tintin russe aux traits burinés par les martinis.  L’Aston Martin et le thème musical traversent les scènes avec un humour omniprésent.

Daniel Craig est un excellent 007 par contraste avec les précédents : on passe de la finesse d’un lord anglais à la brutalité d’un pilier de bar écossais. Q, Monsieur Gadget, revient sous l’ère 2.0 avec … une mini radio !

Mais ce qui marque visuellement cet opus, c’est son esthétique travaillée, et pas par n’importe qui : Sam Mendes trouve dans quelques plans, même simples (lors du dialogue entre Q et Bond au musée par exemple), un équilibre parfait. Les jeux de reflets dans les buildings de Shanghai, les mouvements de caméra anticipant puis embrassant l’action donnent à ce Skyfall une dimension artistique qui dépasse celle du blockbuster lambda.

Avant tout, la qualité d’un film d’action se jauge à celle de son méchant …
Depuis No country for old men, qui dit psychopathe en adéquation capillaire avec son état mental dit Javier Bardem. L’espagnol incarne un blond platine efféminé dont la folie destructrice sera à l’origine de la scène finale et magistrale, cauchemar dantesque dans la nuit froide des lands écossais.

PS  Il y a une chose qui ne change cependant pas d’un iota, une valeur sûre et inépuisable, un paradigme inaliénable, une constante immuable, un phare dans la nuit, une étoile du berger pour les fans en perdition de l’agent 007 : les James Bond girls sont canons – et jouent très bien.

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