Ras-le-bol

Ras-le-bol

Mercredi 2 avril 2014, annonce de la nouvelle composition du gouvernement. Huit femmes, stricte parité. Molle satisfaction. Et puis non, déception. Déception.
À quand des postes de « second rang » qui ne seront plus exclusivement réservés aux femmes ? À quand le jour où cette hypocrite « parité » n’aura plus lieu d’être mentionnée puisque nous aurons l’égalité ? Vraisemblablement pas tout de suite.
Simone-de-Beauvoir
Alors c’est ras-le-bol. C’est coup de gueule. Difficile de regarder l’avenir en face avec ce foutu plafond de verre au-dessus de la tête. Difficile de s’épanouir quand quelques lourdauds viennent sans relâche nous chercher des noises dans la rue, dans le métro, une salle de sport, un bar – et je ne finirai pas cette liste inépuisable. Un coup de klaxon, une réflexion déplacée, une main au cul. Tant de belles attentions qui sont là pour nous rappeler que nous ne sommes pas grand-chose. Un être faible, un objet, un vagin (« un trou » pour nos amis poètes) ; pas grand-chose, à vrai dire rien.
Mais tout cela, tu l’as bien mérité. Ton maquillage. Ta jupe. Ton regard. Ton attitude. Et même si ce n’est pas le cas, tu l’as forcément cherché ! La féminité est un vilain défaut.
Nous ne sommes pas grand-chose. Nous n’irons pas très loin. Nous partons avec ce handicap : être femme. Alors en ces jours de ras-le-bol, il est tellement tentant de s’abandonner à la fatalité. À quoi bon lutter ? Notre avenir est tout tracé. Ou bien, avec un semblant d’ambition, abandonner notre féminité pour parvenir. Oui ces jours-là il ferait si bon devenir un homme et faire quelque chose de notre vie.
Comment oser se plaindre ? Je pourrais relativiser tout de même ! Oh oui, me dire que dans d’autres pays nous nous faisons tuer pour le simple fait d’être femme. Oh oui, relativisons !
Sachez que je ne me plains pas, non.
Mais sans même oser regarder mes semblables se faire égorger dans les pays voisins ; sans même hurler pour cette femme qui meurt en France tous les deux jours et demi sous les coups de son mari ; sans même hurler pour celles d’entre nous qui se voient arracher ce qu’elles ont de plus précieux, de plus intime, qui se sentent humiliées et qui en garderont à jamais les traces invisibles sur leur peau – je parle des plus de 75 000 d’entre nous, qui sont violées chaque année en France : soit une femme toutes les sept minutes. Mais non sans même hurler à pleins poumons pour tout cela, pour ma haine, ma douleur et mon dégoût ; non sans tout cela, je ne me plains pas, j’exprime simplement mon sincère ras-le-bol devant ce quotidien blessant et ce futur révoltant.

Oui aujourd’hui est encore un jour de ras-le-bol, mais toujours pas celui de l’abandon. L’égalité est notre combat. Notre combat quotidien. Alors battons-nous.

Aux armes citoyennes !

Une femme parmi tant d’autres

Cet article a 3 commentaires

  1. Article «ras le bol» mal argumenté et un peu «gratuit». On part d’un fait minime de nominations gouvernementales rapidement présenté, sans précisions, sans travail de journaliste pour partir au quart de tour dans ‘la main au cul’ ou bien les ‘75000 femmes violée’. Quel rapport entre le fait de politique présenté en introduction et cet énervement complètement disproportionné que prend l’auteur(E) de ce texte?
    Il y a bien sur besoin d’un ras le bol et il y a énormément de raison d’en avoir marre. Mais un article moins passionné, mieux argumenté et cohérent changerait sans doute plus que cette brûlot de lycéen.

  2. superbe témoignage !

  3. Polo Je pense que l’auteure de cet article cherche avant tout, en présentant tout de même des faits concrets comme le harcèlement de rue et les violences verbales, physiques et sexuelles, à partager un sentiment d’humiliation quotidien que beaucoup de femme peuvent partager. Et pourquoi pas toucher les hommes qui peut-être n’ont pas conscience des attitudes blessants qu’ils adoptent maladroitement ? J’y vois un article de presse dont le sujet tient plus de la persuasion que de l’argumentation c’est vrai, mais je ne vois pas lieu d’argumenter pour réclamer l’égalité des sexes : Elle nous est dut ! Quelqu’un vous suit, vous harcèle dans la rue, voir vous insulte ou vous violente vous lui dite :» Stop, j’en ai assez !» Il vous demande «Pourquoi ?» Qu’argumentez vous ? Parce que c’est mon droit.
    Très belle article, contente de m’être arrêtée pour le lire.

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