La fin du monde n’a-t-elle pas eu lieu ? (deuxième partie)

Le constat est clair : nous ne vivrons pas comme nos parents. Tantôt sur un ton nostalgique, tantôt plus grave, ils nous répètent que, eux, adolescents insouciants, ne connaissaient pas la ceinture de sécurité, le sida, les désastres écologiques, le pôle emploi, pouvaient fumer à la fac, avoir un job aussi vite qu’un claquement de doigt. Alors voilà, notre génération n’a plus le droit à ses « avantages », ces mascarades. Mais pouvons-nous quand même espérer un petit paradis sur terre ? Le nôtre, neuf, différent. Sommes-nous capables de générer un système aux dynamiques propres ?

Récemment, une étude a montré que le continent et le pays les plus pessimistes étaient respectivement l’Europe et la France. A l’inverse, l’Afrique être le plus optimiste. Le continent oublié des débats entre puissants constitue un enjeu géopolitique majeur. De récentes projections montrent qu’en 2050 une personne sur deux sera issue du continent asiatique mais aussi qu’un habitant sur quatre vivra en Afrique. Aujourd’hui l’Angola, ancienne colonie portugaise, représente un eldorado atypique pour son ancienne métropole, profondément touché par la crise. Des migrants du flux historique sud-nord y voient maintenant un avenir meilleur pour leurs enfants que celui apporté par le Portugal. Le pays d’origine n’est plus perçu comme une terre à fuir mais un lieu d’opportunités.

Hélas, l’organisation politique de nombreux pays africains a bridé et casse encore de nombreux élans économiques. Le continent dispose d’excellentes bases : des ressources notamment de matières premières, un réservoir de population jeune, un taux de croissance solide à 5% malgré la crise des pays « développés » . Pourtant, l’Afrique est encore largement à la traine et « la lutte contre la pauvreté, une activité peu lucrative », E. De Beaucé). L’enjeu des années à avenir est de parvenir à augmenter la productivité agricole pour la prospérité des africains et non pas celle des chinois qui occupent les terres du continent. Car bien sûr, les réserves de matières premières attisent l’appétit de certaines puissances étrangères. Aujourd’hui, un « néocolonialisme » émerge, comptes en banques et carnets de chèques ont remplacé fusils et baïonnettes. Mais d’immenses espoirs existent. Il est possible d’intensifier les processus écologiques tout en faisant entrer ce continent dans la modernité agricole. Le politique constitue un réel frein à d’importantes mutations et évolutions. Mais déjà le continent incarne le défi alimentaire et écologique des générations à venir.

En dérivant sur le terrain écologique, des chercheurs des Pays-Bas effectuent actuellement des recherches sur le développement d’une viande de synthèse. Les conséquences écologiques sont positives : réduction des gaz à effets de serre, plus de protéines, diminution des terres exclusivement réservées au bétail etc. Mais soyons francs : la vision d’une dinde dorée est plus alléchante qu’un steak issu d’un laboratoire. Même un végétarien pourrait le comprendre. L’élevage intensif doit être combattu. Loin d’être la meilleure amie des bêtes, l’image de vaches attachées, sans possibilité d’un minime mouvement, les pieds sanglés et condamnées à la souffrance me fait froid dans le dos. Ainsi, passé cet exemple extrême, l’idée d’une agriculture plus humaniste est tout de même nécessaire, en parallèle d’une audace à savoir réviser nos modes de vie et de consommation au-delà des convenances et habitudes culturelles (voir « Les criquets, avenir de l’humanité ? », A.S. Houdu)

Dès lors, pleins de voies sont envisageables pour demain, des combinaisons inattendues, des possibilités inespérées. Notre génération doit les saisir. Nos cinq années à venir sont marquées par le slogan « le changement c’est maintenant », petite rythmique politisée certes, mais si pendant un instant nous prenions vraiment le temps de nous dire : « oui, maintenant, c’est à nous ». (voir « Et si on vivait autrement », C. Poizat).

Face aux mutations planétaires, des solutions existent. Reste à accepter la fin d’un monde.

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