Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre
un Palestinien lançant des pierres le long de la bande de Gaza, contre l’armée israélienne. Elle fait partie d’un reportage signé Mahmud Hams/ AFP, primé lors de l’édition du Prix en 2018.

Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre

Tous les ans au mois d’octobre a lieu le prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre. Durant une semaine, Bayeux, lieu symbolique, «terre d’histoire et de mémoire» comme l’a rappelé Jean-Léonce Dupont, Président du département, rend «hommage à la liberté et à la démocratie». La cérémonie de clôture du 26e Prix Bayeux, ouverte au public, s’est tenue le 12 octobre. Cette année, la ville de Bayeux est devenue la capitale permanente de la liberté.

Des expositions de photographies de reporters de guerre dans les rues de la ville, des conférences ainsi que des projections destinées au grand public ont été mises en place à cette occasion. Ce prix a pour but de sensibiliser les populations aux différents conflits dans le monde et de promouvoir la paix. Ses créateurs souhaitent tout particulièrement toucher le jeune public. Pour cela a été créée l’opération Regard des jeunes de 15 ans, remportée par Alexander GRIR pour son cliché choc montrant des ours polaires cherchant de la nourriture dans la décharge d’un zone militaire au nord-est de la Russie.

Le Président du jury, Garry Knight, grand photographe de guerre, a publié de multiples photographies dans de célèbres revues journalistiques telles que le New York Times. Il est le cofondateur et directeur de l’Agence VII, agence photographique fondée par sept grands reporters. Son travail a fait le tour du monde.

Le Prix regroupe différentes catégories de nomination qui illustrent la diversité des supports utilisés par les reporters. Aussi bien dans la catégorie photo, radio, presse écrite, télévision grand format, le Prix Région Normandie des lycéens et des apprentis (télévision), le Prix du public (photo) ou encore le Prix Ouest-France, les reporters nous ont touchés par leur témoignage et leur travail poignant. En effet, ce prix met en lumière des conflits que nous ne connaissons pas forcément et nous en montre toute l’ampleur.

Les conflits abordés ont été nombreux, du Venezuela, à la question de l’indépendance du Cachemire, en passant par la Syrie…

Lauréat du Prix du Public et du Prix du Jury International - Prix Nikon, Patrick Chauvel illustre le violent conflit syrien, intitulé La fin de Baghouz, par ses photos chocs. Il est nécessaire de rappeler que Patrick Chauvel a participé au prix depuis sa création. A 70 ans, Patrick Chauvel, correspondant de guerre, photographe, réalisateur de documentaire et écrivain français, a couvert 34 guerres, toutes depuis qu’il a commencé ce métier. Bien qu’il ait été blessé sept fois, par balles ou par obus de mortier, il continue son travail pour faire  prendre conscience à tous des réalités du monde. Comme il l’a si bien dit, « Ce n’est pas parce qu’on ne parle plus d’une guerre dans la presse qu’elle est terminée. » et le but de tous les reporters de guerre est de continuer à nous informer sur les conflits du monde entier. Le film Camille sorti cette année décrit à merveille la difficulté de ce métier - à lire dans la rubrique Culture.

En 26 éditions, la ville de Bayeux a accumulé un important patrimoine. C’est pourquoi elle a pour projet de réaliser un musée permanent pour exposer les travaux des reporters.

Depuis 2017, une stèle consacrée aux reporters tombés leur rend hommage, pour leur travail d’information et leur combat pour la liberté. C’est par ailleurs le seul lieu de recueillement et de souvenir qui leur soit dédié en France.

Ainsi, les reporters donnent à voir le monde réel. Ils se battent contre « une forme inacceptable d’impuissance », et considèrent avoir la « capacité de se battre pour la liberté » à travers leurs reportages, leurs moyens d’expression car finalement, comme l’a relevé le Maire de Bayeux, il ne peut pas y avoir de liberté sans liberté de la presse.

Le métier de reporter est donc un métier crucial car ils nous permettent de comprendre et d’appréhender les conflits et les situations géopolitiques du monde.

Elsa Jamin, DEGEAD1

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