l’essor des plateformes de streaming
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l’essor des plateformes de streaming

Netflix, Disney +, Prime Video, Deezer, Spotify… nous ne connaissons leur nom que depuis quelques années, et pourtant, selon Sandvine, une société de réseaux, ces plateformes représentent plus de la moitié du trafic internet mondial. Mais alors, comment expliquer cet essor fulgurant ? Quelle est la face cachée de l’iceberg du streaming ? Et comment y faire face ?

 

Pourquoi utilisons-nous des plateformes de streaming ?

Que nous utilisions la version gratuite ou la version payante, les plateformes nous offrent une variété de choix sans équivalent. Le streaming vidéo ne nous contente pas de films, mais nous pousse à découvrir une large palette de contenus, comme des séries, des documentaires, des spectacles… dont certains ne sont accessibles que sur les plateformes. En cas d’abonnement payant, le coût est souvent moindre, rendant la culture plus accessible. Selon Europe1, on estime qu’un Français dépensait en moyenne 38 euros par mois en 2023 pour ses abonnements, l’équivalent de deux DVD et d’un CD. Et si l’on préfère le streaming aux chaînes télévisées et à la radio, c’est parce que nous avons enfin la possibilité de décider de nos horaires de visionnage et d’écoute, et ce, sur n’importe quel appareil. 

 

Quels en sont les inconvénients ? 

Commençons par le plus connu : son impact environnemental. RadioFrance estime que le streaming audio et vidéo émet 100 millions de tonnes de CO2 par an. Derrière ce chiffre ne se cache pas uniquement l’impact des infrastructures réseau et de nos appareils électroniques, mais également celui des datacenters. Leur construction implique l’extraction de ressources naturelles et une exploitation des sols considérable : en Ile de France, on n’en compte pas moins de 165. Mais la pollution plastique des CD et des DVD n’est pas à minimiser non plus. Dans ce cas, que faut-il privilégier ? À l’heure actuelle, on considère que l’impact écologique des CD et des DVD est tout de même moins élevé que celui du streaming. Mais la réponse dépend surtout de leur fréquence d’utilisation. Plus nous utilisons de CD et de DVD, plus l’impact de leur fabrication est amorti. A l’inverse, plus nous consommons via le streaming, plus les plateformes émettent du CO2.

Le second inconvénient du streaming est celui d’une trop faible rémunération des artistes. Et pourtant, concernant la musique, en 2020, plus de la moitié des revenus mondiaux des artistes provenaient du streaming, selon CSactu. En fait, ce sont seulement les artistes à grand succès qui tirent la plupart des revenus. Cela est dû au système de « streamshare », qui rémunère selon la part de marché des artistes, c´est-à-dire selon leur part de streams sur le volume total d’écoutes. Les nouveaux et petits artistes éprouvent plus de difficultés, tant que la concurrence face aux artistes à succès est rude. Et qui dit dépendant du marché, dit fluctuant. Les revenus ne sont pas fixes, mais LiveTonight estime qu’ils seraient compris entre 0,0002€ et 0,0009€ par écoute. En comparaison, selon CMCSutdio, un artiste gagne 0,72€ pour l’achat de son CD. Et cette problématique ne touche pas seulement l’industrie musicale, mais aussi l’industrie cinématographique : du côté du streaming video, 7000 comédiens français ont signé cette année une lettre ouverte, allant à l’encontre d’une rémunération trop faible et non proportionnelle au succès des œuvres dans lesquelles ils apparaissent. 

Mais ce n’est pas tout… Les plateformes de streaming entraînent des risques de dépendance aux écrans et de repli sur soi. La digitalisation croissante du monde dans lequel nous vivons laisse le partage de la culture avec les autres, comme au cinéma, de plus en plus de côté.

 

Quels sont les bons gestes à adopter ?

Vous l’aurez compris : si vous êtes un adepte de musique ou de cinéma, il vaut mieux que vous achetiez des CD et des DVD plutôt que vous ne passiez par le streaming. Vous amortirez l’impact environnemental de vos achats rapidement, et les artistes que vous écoutez en boucle seront mieux rémunérés, notamment ceux qui n’ont pas (encore) percé. Mais si vous souhaitez continuer à utiliser des plateformes de streaming, que ce soit au vu de votre budget ou de vos récentes habitudes, voilà quelques conseils pour réduire votre impact environnemental : téléchargez vos contenus, utilisez le wifi, et diminuez la résolution de l’image !

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