Paris accueille le sommet mondial pour le clean-cooking en Afrique
crédit : Wikimédia

Paris accueille le sommet mondial pour le clean-cooking en Afrique

Le coût de la résolution de ce problème est relativement faible, l’AIE estimant que 4 milliards de dollars d’investissements en capital seraient nécessaires chaque année pour permettre à tous les Africains d’avoir accès à une cuisine propre d’ici 2030. (AIE, 2024)

 

Le Sommet pour la promotion du Clean Cooking en Afrique s’est tenu à Paris le 14 mai 2024. Il était organisé par l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). L’événement était co-présidé par la Présidente de la République unie de Tanzanie, le Premier ministre de Norvège, le Président du groupe de la Banque Africaine de Développement et le Directeur exécutif de l’AIE. Il a aussi réuni plusieurs hautes personnalités internationales comme les représentants français : Chrysoula Zacharopoulou et Laurent Biddiscombe. 78 organisations non gouvernementales étaient également présentes dont TotalEnergies et Sciences Po (PSIA) pour le paysage français.

 

LE CLEAN COOKING, C’EST QUOI ?

 

Le clean cooking fait référence à l’utilisation de technologies et de combustibles de cuisson considérés comme « sûrs, plus efficaces et respectueux de l’environnement » (AIE, 2017). L’agence nous offre aussi une définition scientifique. Il s’agit de l’utilisation d’équipements et de combustibles conformes aux normes fournies par l’OMS pour la qualité de l’air. On peut citer l’électricité, le gaz naturel, le gaz de pétrole liquéfié, le biogaz, les combustibles alcooliques, les fours solaires et les poêles à biomasse à faibles émissions.

 

Le clean cooking s’oppose tout simplement aux méthodes nocives utilisées dans des systèmes de cuisson traditionnelle encore très présentes en Afrique subsaharienne. Selon l’OMS, 76% des pays africains sont encore adeptes ou usagers de la cuisine traditionnelle dite unclean cooking. Ce score est alarmant quand on sait qu’il est de 30% des pays en Asie du Sud-Est et seulement 3% en Europe. Dans les faits, il s’agit du recours à des combustibles toxiques comme le kérosène ou la biomasse (charbon, excréments d’animaux, etc.) et l’utilisation des feux ouverts ou des foyers rudimentaires en briques ou en pierres, énergivores et nocifs, pour cuisiner.

 

 

LE CLEAN COOKING, QUELS ENJEUX ?

 

They make this world black, they also make us black inside. (Témoignage de Sarah, Kenya, Clean Cooking Alliance). Débutant dans le cadre privé, le défi de la cuisine durable s’étend rapidement à divers domaines. Ce problème touche d’abord la santé publique : les maladies comme la pneumonie, les cancers du poumon et la cataracte sont directement liés à la toxicité des combustibles. Pour l’environnement, le recours aux énergies non renouvelables aggrave le dérèglement climatique avec la déforestation et à l’augmentation des gaz à effet de serre. Économiquement, la cuisine traditionnelle génère un coût estimé à 58,2 milliards de dollars par an pour l’Afrique subsaharienne. Enfin, sur le plan social, les inégalités de genre sont amplifiées, avec des impacts particulièrement graves sur les femmes, qui sont plus exposées aux risques sanitaires et aux conséquences négatives associées : par exemple, le ramassage des bois devient un terrain de violences sexuelles.

 

QUEL EST LE BILAN DE CE SOMMET SUR LE CLEAN COOKING EN AFRIQUE ?

Le sommet a d’abord permis de lever 2,2 milliards de dollars de financement pour « faire de 2024 un tournant » pour le clean cooking en Afrique. Ces fonds proviennent de 60 pays et d’autres institutions. Pour atteindre cet objectif, plusieurs États et institutions internationales soutiennent la mobilisation financière du secteur public et privé. À cet effet, 41 organisations valorisent collaborativement les crédits carbone comme principal levier. Face à ces mesures financières, 28 États ont reconnu le clean cooking comme priorité politique. Parmi ces pays signataires du Clean Cooking Declaration, nous trouvons 9 États subsahariens : le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et l’Ouganda.

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