À Thor ou à raison ? Définitivement à tort…

À Thor ou à raison ? Définitivement à tort…

Loki - Thor 2

La bande annonce de Thor : The Dark World prédisait un scénario à la fois plus développé et plus sombre que pour le premier opus. Une chose qui n’est guère difficile quand on y a jeté un coup d’œil, et que les seuls souvenirs que l’on en garde sont ceux d’un grand dieu blond un peu rebelle abandonné sur Terre, qui fracasse des pintes vides par terre, fait joujou avec son marteau, brise le cœur de son frère et tombe amoureux de Nathalie Portman. Un scénario un tant soit peu léger.

Partant de cette première impression, installés dans la salle, un paquet de popcorn en main, vous comprendrez que le scénario de cette adaptation est une nouvelle fois aussi vide que l’imagination d’un puriste Marvel, énergumène particulièrement désagréable qui n’est assis à côté de vous que pour cracher sur le film en s’insurgeant que le dialogue de la page 345 du comics n°3470 de The Mighty Thor entre Thor et Frigga n’a pas été respecté.

Les vingt premières minutes sont excessivement longues. Elles plantent le décor sous une bataille ancestrale narrée façon blockbuster. On y explique que des elfes noirs,-peints en argenté, vêtus comme Legolas (le bon goût en moins) et armés de manière futuriste-sont les ennemis. Puis il s’agit de moult péripéties autour de l’éther, Malekith, Asgard et un grand-père qui nous effrayent quant à la suite de l’interminable ennui ! Que Nenni !

Le manque cruel d’originalité est parfaitement assumé et même voulu. Thor : The Dark World sert à la fois de transition pour le prochain The Avengers, et permet aussi de réinsérer le personnage charismatique de Loki pour un potentiel spin-off. Parce qu’au fond, Thor se fiche éperdument de la trame principale. Il veut juste retrouver sa belle brune à qui il ne peut pas envoyer de sms et qu’il n’a pas eu le temps de voir lors de son passage à New-York (cf. The Avengers). L’épopée de notre grand blond bien bâti se transforme en une comédie où les acteurs enchainent les répliques hilarantes, les situations décalées et désamorcent les scènes dramatiques. . Scènes de ménage, règlements de compte fraternels, Mr-j’aurais-bientôt-les-cheveux-plus-longs-que-Raiponce qui ne s’habitue toujours pas au monde humain, personnages secondaires complètement à l’Ouest, tout est fait pour faire rire le spectateur, et par ailleurs lui faire oublier l’absence totale de scénario.

Mais qui dit Thor dit Loki ! L’antagoniste du premier opus, le petit brun condamné à la prison à vie dès le début du film concentre ici tout l’aspect dramatique (car on a vite fait le tour de la psychologie du blondinet imposant : « Thor aime Jane. Jane aime Thor »). Comme dirait Tom Hiddleston (qui incarne Loki justement): « Loki…est le méchant. Il est le plus charmant des méchants. Il est élégant, il est plaisant, il est un joueur. Mais aussi il a un cœur brisé. C’est un peu tragique, parce que la famille est divisée. Et il est en colère, il est jaloux et il est envieux. Mais enfin, je pense que…à l’intérieur de lui-même, je pense que Loki aime son frère. »

Loki est donc un personnage ambigu. Son esprit mène une constante bataille intérieure,  car il se divise en même temps que sa famille, et oppose toujours deux opinions contradictoires. Sa prise de parti n’est jamais lisible pour autant, il alterne et tient en haleine le spectateur qui ne cesse jamais de se demander quelle est sa vraie nature. Tom Hiddleston offre d’ailleurs une prestation étonnante pour un blockbuster du genre –à se demander réellement ce qu’il fait là. Retourne jouer dans un Jim Jarmush !-Cependant, on n’oublie pas qu’il s’agit de Thor : The Dark World, et non Loki : The Wicked Mind,  et finalement l’auteur consacre peu de temps à développer la psychologie de l’individu.

Note : Il faut rester jusqu’à la TOUTE fin du générique pour profiter des scènes bonus qu’offrent chaque film Marvel !

Elisabeth Montero, DEGEAD 1 CEJ

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