Copé collé

Copé collé

Lundi 26 mai, au lendemain des élections européennes, un combat politique s’achève pour laisser place à une bataille médiatique qui fait trembler les fondations de l’UMP. Selon l’avocat de la société de communication Bygmalion, Maître Patrick Maisonneuve, le parti aurait « imposé » des factures de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2012 afin de dissimuler une partie des frais des meetings en ne les inscrivant pas sur les comptes de campagne. Cette révélation fait suite à l’enquête, publiée dans Le Point du 27 février, qui établissait un lien entre les fondateurs de Bygmalion et Jean-François Copé.

UMP, quel coupable idéal ?
Depuis l’élection de Jean-François Copé à la tête de l’UMP, le parti qui compte le plus d’adhérents a connu son lot de scandales. La Guerre des Chefs a repris de plus belle, encouragée par les récentes révélations. Chacun veut se renvoyer la bombe dans cette affaire et espère qu’elle éclatera quand elle sera dans les mains du voisin. L’ex-trésorier du parti, Dominique Dord, s’est exprimé hier sur le plateau de la Nouvelle Edition et a explicité la procédure de signature des chèques : quatre cadres du parti les contrôlaient avant qu’il ne les signe. Il exclut entièrement sa responsabilité, « si je suis au courant et que je signe, je suis suicidaire », et précise que « des gens mentent dans le système » sans néanmoins donner de nom. En outre, il a démissionné fin 2012 en raison de son désaccord avec la gestion de l’UMP, « c’est un des postes les plus merdiques de la République ».

Jean-François Copé face au désert.
Suite aux nombreuses pressions médiatiques exercées par la presse, ses rivaux et même sa famille politique, voyant l’étau se resserrer, Copé n’a pas eu d’autre choix que de démissionner de sa fonction de président de l’UMP ce mardi 27 mai. Il ne faut cependant pas se méprendre, les révélations de lundi n’ont pas entraîné le maire de Meaux dans une chute mais elles l’ont accélérée. Bruno Le Maire a jeté la première pierre dimanche 25 mai en déclarant que « la direction de l’UMP doit rendre des comptes sur ce qui s’est passé. On ne peut pas vivre au fil des révélations de la presse ». Chacun avait ensuite son mot à dire, Fillion a, par exemple, remis en cause la « crédibilité » du parti avant de rappeler qu’il avait déjà « sonné l’alarme ».
Maintenant, Jean-François Copé doit se préparer à une traversée du désert, « une page se tourne, je ferai de la politique autrement ». Alors même que son nom apparaît une nouvelle fois dans un scandale politique, de tels événements ne font que renforcer la confiance de Nicolas Sarkozy qui pourrait se positionner en Charles de Gaulle conquérant et ré-unificateur en 2017. A chaque histoire, son film, Denis Podalydès est Nicolas Sarkozy dans La Conquête, Gérard Depardieu incarne Dominique Strauss-Kahn dans Welcome to New York. Qui jouera le rôle de Jean-François Copé dans Un pain au chocolat de trop ?

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