La lutte contre le changement climatique pousse de plus en plus d’entreprises à évaluer et réduire leurs émissions de CO₂. Mais face à la complexité des chaînes de valeur et à des obligations réglementaires croissantes, la tâche reste ardue. Des plateformes comme Sweep tentent d’apporter des solutions concrètes et accessibles, en combinant technologie et collaboration.
Décarboner : une démarche encore trop complexe pour les entreprises
La gestion des émissions carbone reste un défi de taille pour les entreprises. En effet, mesurer son impact environnemental ne se limite pas à calculer les émissions directes issues des processus de production. Il s’agit également d’intégrer les émissions indirectes, notamment celles générées par les fournisseurs, les partenaires et même les utilisateurs finaux des produits. Ce défi logistique et méthodologique décourage souvent les entreprises, malgré la pression croissante des consommateurs, des investisseurs et des régulateurs.
Les outils traditionnels de reporting environnemental, bien qu’essentiels, montrent leurs limites. Souvent focalisés sur des indicateurs globaux, ils peinent à offrir une vision précise et granulaire des émissions. Sweep, une start-up française fondée en 2020, tente de pallier ces insuffisances en proposant une plateforme numérique pensée pour une gestion plus fluide et détaillée des émissions. L’objectif : rendre les données exploitables pour favoriser une transition écologique réellement mesurable et actionnable.
Une solution axée sur la transparence et l’action collaborative
Ce qui distingue Sweep, c’est sa capacité à fournir une vision à 360° des émissions. En connectant les données provenant de l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur, la plateforme permet d’analyser avec précision les émissions directes (Scope 1), les consommations énergétiques (Scope 2) et les impacts indirects (Scope 3). Cette approche holistique, bien que complexe à mettre en place, se révèle indispensable pour atteindre les objectifs climatiques ambitieux fixés par les accords internationaux, comme ceux de Paris.
Mais Sweep ne se contente pas de collecter des données. La plateforme se veut aussi un outil stratégique, en permettant aux entreprises de simuler différents scénarios de réduction. Par exemple, une entreprise peut évaluer l’impact d’un passage à des énergies renouvelables ou d’une relocalisation de certaines chaînes d’approvisionnement.
Fédérer les équipes autour d’une transition commune
La dimension collaborative est un autre pilier de l’approche de Sweep. Loin de considérer la décarbonation comme une mission isolée, la start-up encourage toutes les parties prenantes d’une entreprise à s’impliquer. Des équipes logistiques au service financier, en passant par les ressources humaines, chaque département peut contribuer à identifier des leviers d’action et à atteindre les objectifs climatiques.
Cette approche a également l’avantage de transformer la décarbonation en un véritable projet collectif, capable de renforcer la cohésion interne. Elle permet de dépasser le cadre des simples contraintes réglementaires pour en faire un enjeu stratégique partagé.
Entre promesses technologiques et réalités économiques
Si les plateformes comme Sweep offrent des outils puissants, leur adoption n’est pas sans défis. D’une part, la mise en œuvre nécessite une forte mobilisation interne et une collecte de données rigoureuse. D’autre part, les coûts initiaux d’implémentation peuvent représenter un frein pour certaines entreprises, notamment les PME. Ces dernières, souvent moins bien équipées en ressources financières et humaines, risquent d’être mises à l’écart des avancées technologiques.
Les obligations réglementaires croissantes, comme la directive CSRD en Europe, viennent renforcer ces défis. Ces régulations exigent des entreprises des rapports environnementaux de plus en plus détaillés, sous peine de sanctions. Dans ce contexte, Sweep se positionne comme un allié potentiel, capable de simplifier et d’automatiser une partie de ces démarches administratives.
Cependant, il est essentiel de garder à l’esprit que ces outils ne sont que des catalyseurs. Sans un engagement fort de la part des dirigeants, des investissements conséquents et une volonté de transformer les modèles d’affaires, la transition écologique restera incomplète.