Les dauphinois témoignent … [ 1/2 ]

Les dauphinois témoignent … [ 1/2 ]

«Une amie m’envoie un message : « Nouvel attentat / Paris 10ème / C’est glauque ».

Il est 22h08, je saisis la télécommande, et machinalement appuie sur les boutons 1 et 5.

Devant mes yeux s’alternent des scènes sombres, bruyantes, et des bandeaux très colorés (rouge, orange, les couleurs de l’urgence) de cette fameuse chaîne d’informations. J’ai besoin de lire quelques fois les bandeaux qui défilent pour comprendre la situation, les voix des journalistes sont alarmantes. D’accord, il y a un attentat à Paris.

Puis à 22h30, les premières informations concernant la prise d’otage au Bataclan sont publiées.

Et c’est à ce moment là, pour la première fois de ma vie, que j’ai senti ma gorge se serrer. J’ai eu du mal à respirer, mes yeux ne quittaient plus l’écran sur lequel des pixels m’informaient qu’une fusillade monstrueuse était en cours dans cette salle de concert.

Quelques minutes plus tard, nous pouvions écouter le récit de personnes qui avaient réussi à s’échapper, ils parlent des portes de part et d’autre de la scène, de ces portes qui donnent accès à des escaliers, de ces escaliers qui mènent aux loges et aux balcons. Ils parlent du bar près de l’entrée, de la fosse, et de la barbarie immonde qui a animé le Bataclan ce 13 novembre 2015.

Mes yeux se noient sous des larmes imposantes. J’ai mal.

Je me souviens avoir mis ce badge autour de mon cou le vendredi précédent. Un badge qui procurait l’immense pouvoir d’ouvrir ces portes, celles qui sont de part et d’autre de la scène. J’ai emprunté ces escaliers. Je me suis dit de nombreuses choses « putain c’est notre première soirée, je suis stressée, et puis c’est quoi ces escaliers rikiki ?». J’ai ouvert une loge, j’y ai fait monter plusieurs personnes pour que nous puissions tous poser nos affaires. J’ai crié « Je suis une des seules à avoir le badge, si quelqu’un en a besoin, il me le demande ». Je suis passée derrière le bar, celui près de l’entrée. J’ai nettoyé la fosse pleine de gobelets et autres déchets, celle qui le vendredi d’après se retrouve jonchée de bouts de chair et arrosée de sang.

Je n’ai qu’une question. Et si le match France-Allemagne avait été le 6 novembre, est-ce que je serais encore en vie ?

J’ai mal, mal pour tes ces gens qui se sont réunis dans des lieux de fête ce vendredi 13 novembre, et qui ont vécu l’enfer. Je pense à toutes ces familles déchirées, ces parents qui ont perdu leur enfant, ou ces enfants qui ont perdu un parent.

#JeSuisParisienne

Eva Nilsson


 

Tu te disais justement que tu avais passé un vendredi 13 particulièrement bien, rien à dire ta journée était superbe. Sans te douter de rien, tu te prépares à aller te coucher, tu l’as bien mérité.

Et la, … tu apprends ce qui vient juste de se passer, à quelques kilomètres de chez toi… Ca aurait pu être toi, ça aurait pu être tes amis, ta famille, ça aurait pu être les tiens…

Cet événement soudain a détruit des centaines de vies, coupant le souffle au monde entier, ébranlant le cours des choses…

Mais, la France est forte, unie et soudée, soutenue par le monde libre tout entier, elle se battra jusqu’au bout contre la menace terroriste, pour ses valeurs, pour celles du monde entier. La liberté d’expression, le respect et la tolérance  triompheront !

 

Stephia L


 

J’étais au Stade vendredi soir. Les explosions, on les a bien entendues, on ne pouvait pas y échapper. On était tous loin de penser que c’était tout simplement des attentats, des pauvres cons qui s’étaient fait exploser à côté du stade. Dans quel but ? Pourquoi tout ça ? Je ne sais pas ce qui est le plus bizarre ce week-end. D’un côté, j’ai perdu ma bonne humeur, accablé par ces attentats, et en deuil pour les 123 victimes. La vie est triste, Paris est mort, ça c’est bizarre. Mais il n’y a pas que ça. Ce qui m’a fait le plus bizarre hier matin, hier soir et aujourd’hui, très égoïstement, c’est de me dire putain, je suis pas passé loin. Et si les terroristes avaient réussi à rentrer dans le stade comme ils cherchaient à faire ? Et s’ils avaient accompli leur but ultime, tuer des dizaines voire des centaines d’innocents venus regarder un match amical, dans la bonne humeur et la joie ?

Ce soir je ne sais pas quoi penser. Je me pose tant de questions, pourquoi, pourquoi ces innocents, pourquoi le 11ème, pourquoi le stade, pourquoi nous, pourquoi ? Comment, comment des gens comme cela peuvent-ils exister sur Terre, comment est-il possible d’avoir si peu d’humanisme, comment faire, comment agir ? Tel un enfant ces questions ne cessent de résonner dans ma tête. A la sortie du stade, nous étions tous comme des enfants. Les gens couraient, les gens criaient, les gens cherchaient le réconfort, la sécurité, les gens cherchaient à être ensemble, unis. Et comme des enfants, nous avions peur, j’ai peur.

Demain la vie reprend son cours, je prendrai mon RER, j’irai à la fac, au foot, je reprendrai mon RER, j’irai prendre mon café en terrasse. Mais la vie sera pourtant différente. Oui, demain je ne serai pas rassuré, demain mon café n’aura pas la même saveur, mes rires seront plus rares, mes soirées et mes sorties ne pourront pas être sans me rappeler celle des dizaines de gens tués vendredi. Demain, l’Etat Islamique sera là, au dessus de ma tête, leur menace sera de plus en plus présente. Mais néanmoins demain, je comprendrai les gens, les gens me comprendront, je les regarderai avec le regard aussi compréhensif et plein d’espoir que le leur. Ce doit être notre force, le but que nous devons chercher à atteindre sans relâche. Le peuple français, je sais que c’est possible, doit s’unir, rester uni, jusqu’à ce que les bombes arrêtent de résonner dans toutes nos oreilles. Et pour citer un grand Homme, du nom de Hubert Bonisseur de la Bath, «et si le nouveau monde était plutôt celui de l’amour ?».

Paul


 

20h45. Il est tard et on sort du travail, fatigués de la journée. Mais on est vendredi soir à Paris, et ce n’est que le début d’une soirée pleine de promesses. On décide de sortir, boire un verre, profiter de ce beau weekend qui commence, et de cette dure semaine qui se termine enfin. On va où ? Éternelle question quand on a 20 ans un vendredi soir à Paris. Allez, c’est décidé, on prend le métro, direction République. Parce qu’à République il y a toujours de l’ambiance, beaucoup de jeunes et la fête en continue le weekend. Dans le métro on rit, on se détend, fini le stress de la journée, à Paris l’ambiance n’est plus la même quand vient la nuit. Six stations plus tard, nous voilà arrivés. On sort du métro, il y a du monde, beaucoup de monde et comme tous les vendredi dans ce quartier, il y a surtout des jeunes. Des jeunes qui comme nous, sortent de cours, sortent du travail et veulent juste passer un bon moment avec leurs amis. On veut faire la fête, on veut faire des rencontres et on veut surtout rire. Il est 21h10. On marche rue Beaurepaire. Tiens, si on s’arrêtait dans ce bar ? D’autres veulent continuer plus loin mais non, ce sera celui-ci pour l’instant. On verra après, la nuit sera longue et par ici, ce ne sont pas les bars qui manquent. Comme tout le monde, on s’assoit en terrasse. On fume une clope, on boit un verre, on parle de tout et de rien, on refait le monde et on rit. Dans chaque bar, autour de chaque table, règne l’insouciance de la jeunesse, quand tout est encore possible et qu’on a des rêves plein la tête. Je bois une gorgée de mon verre quand on entend une détonation, près du bar où l’on se trouve. Des pétards ? Ouais, ça arrive souvent à Paris, des gens qui font les cons, juste pour s’amuser. Puis on réalise vite. J’entends des coups de feu à répétition et tout s’accélère. Les gens se bousculent pour entrer dans le bar, trop petit pour tout le monde. On se serre, on est collé, on ne sait pas ce qu’il se passe dehors. On doit rester loin des fenêtres. Je sais alors que c’est quelque chose de grave. On ne cesse d’entendre des coups de feu, ça crie dans ma tête. Je commence à entendre des sirènes de police, suivies par des sirènes de pompiers. Beaucoup. Beaucoup trop pour que rien de très grave ne se passe derrière la vitre. J’entends des gens hurler dans la rue. Je ressens toute la tension de ceux qui m’entourent, un silence glaçant, la peur. Juste la peur. Personne n’ose bouger, il fait très chaud dans cette petite salle et pourtant je tremble de froid. J’entends des portables sonner au fur et à mesure, mais personne ne répond, personne ne bouge. J’ai l’impression que mes jambes me lâchent peu à peu et que je vais tomber, mais quelqu’un que je ne connais pas me soutient, je crois qu’il a vu que j’étais devenue livide. Mon téléphone vibre dans ma poche. Je n’arrive pas à le regarder, j’ai trop peur des notifications, de la réalité. J’arrive à le sortir, je tremble et ma vue est floue, mais je vois « Appel maman (4) » s’afficher sur l’écran. Je vois aussi qu’il y a déjà une dizaine de morts dans les rues à côté. Je décroche, une voix familière, qui me paraît pourtant si lointaine. Mes parents m’appellent pour savoir si je suis bien arrivée chez moi et si j’ai entendu les infos. Non maman, je ne suis pas chez moi. Je n’ai jamais eu l’impression d’être aussi loin de ma maison. Maman j’ai peur, parce que j’entends les coups de feu derrière la vitre, j’entends des gens qui crient, et des gens qui pleurent autour de moi. Maman c’est le chaos et moi je suis là, à attendre de me réveiller de ce cauchemar. Les gens que je vois sont terrorisés parce qu’on ne sait pas tout ce qu’il se passe, on ne comprend pas et pourtant, sans trop de difficulté, on imagine le pire scénario. J’ai attendu comme ça des heures et une nuit ne m’a jamais parue aussi longue. J’ai entendu d’autres coups de feu, plus loin, plus forts et toujours très nombreux. Ces bruits résonnent encore dans ma tête, ça ne s’arrête pas, malgré ce silence tellement pesant qui régnait. Les victimes étaient de plus en plus nombreuses. Dans ces rues, où couraient les pompiers, où les sirènes ne s’arrêtaient jamais, je me suis sentie perdue, vulnérable et toute petite, quand on a pu enfin aller se réfugier dans un appartement juste à côté. J’ai senti la mort à chaque coin de rue, à chaque terrasse de café où tout s’était figé. J’ai entendu des cris de désespoir, des larmes, des gens choqués, d’autres déjà abattus par le chagrin. Il y avait dans cet appartement, beaucoup de gens que je ne connaissais pas. Je ne voyais plus rien, j’étais dans ma bulle et sans un mot, j’ai pleuré en silence avec eux.

Alors vous, qui avez fait ça, vous pensez que vous avez gagné ? Parce que vous avez  troqué nos éclats de rire contre des cris d’effroi ? Parce que pour un moment, vous avez croisé dans nos yeux la terreur ? En commettant de tels actes, à ces endroits précis, là où jeunesse se passe chaque semaine, où l’on se rencontre, où l’on rit, boit, fume, se divertit, s’aime, vous avez voulu abattre notre bonheur. Mais il n’en est rien. Aujourd’hui, j’ai mal. J’ai mal pour ces gens qui ne donneront pas de nouvelle. J’ai mal pour ceux qui ont encore l’espoir d’un signe de vie. J’ai mal pour ceux qui se battent contre la mort. J’ai mal pour ceux qui sont en deuil. J’ai mal pour les parents, les familles, les enfants, les amis, les collègues, les camarades de ces gens qui ne demandaient qu’à profiter de la vie un vendredi soir dans la capitale. J’ai mal pour ceux qui se réveillaient à deux mais qui sont seuls ce matin. J’ai mal pour Paris, pour ses quartiers pleins de vie, pour sa frénésie, pour la magie qui l’entoure et pour sa beauté ensanglantée. J’ai mal pour nos valeurs que l’on veut mettre à terre. Je ne comprends pas et je n’ai plus les mots. Une seule question persiste : au nom de quoi ?

 

Anonyme


 

Il est trois heures du matin. Je suis torse nu devant mon écran, d’où jaillissent les gerbes bleues des gyrophares. Encore ahuri par les événements des six dernières heures, je tremble de froid ou d’effroi, ou un peu des deux. Une envie irrépressible de sangloter.

Je prends un somnifère, pour la première fois, et sombre dans un profond sommeil en murmurant quelques prières qui se mêlent à mes premières rêveries.

Le lendemain, le cauchemar est toujours là. Il persiste malgré l’aube. C’est donc que ce n’est pas un cauchemar. Ces événements ne sont pas des horreurs hors normes. Ils sont la réalité même du monde. Celle-ci s’est seulement invitée chez nous. Elle a rampé sous nos frontières et a traversé les rues de Paris charriant avec elle son souffle glacial et mortel. Nous sommes revenus dans le monde et il pue. Ou du moins devrions-nous plutôt dire qu’il sent. La puanteur n’est au fond qu’une odeur à laquelle nous ne sommes pas habitués. Les corps sont des matières fragiles. Ils sont formés de chaires friables, de matières déchiquetables. Le sang qu’ils renferment peut être répandu. Nous l’avions parfois oublié. Notre bulle, celle dans laquelle nous vivions, de moins en moins il est vrai depuis les attentats de janvier, cette bulle dis-je a fini de crever. Nous voilà à nouveau confrontés à la violence aveugle. Celle-là même que nos grands-parents avaient quitté. Celle-là même que nous croyions éloignée et irréelle. Et cela fait peur.

Deux voies s’offrent alors face à la peur : se fermer pour la fuir ou se redresser pour l’affronter et lutter.

Je pense à Camus. Lutter, sans chercher de sens préexistant, mais lutter, toujours lutter pour donner et construire un sens. Celui-ci ne tombe pas du ciel, il né et jaillit de nous-mêmes, de nos actes.  Face à tant d’absurdité, à tant d’absence de sens, luttons. Même si cela est absurde, surtout si cela est absurde. De cette posture provient la vie et la plénitude.

Aujourd’hui la réalité est tombée. Ces événements, au-delà de l’horreur, des blessures et des malheurs qu’ils nous causent, sont. Ils existent et sont la réalité. Et la réalité n’a pas à être crainte en soi, sinon nous ne pourrions pas vivre. La réalité a à être affrontée, à susciter chez nous une posture de lutte. C’est dans cette lutte qu’on trouve de la joie et de la satisfaction. Demain lorsque je devrai prendre les transports en commun, lorsque je devrai me presser dans la foule des escalators, lorsque je marcherai d’un air pressé sur le trottoir de la place du Maréchal de Lattre de Tassigny, je lutterai contre la peur. Et cela donnera peut-être une once supplémentaire de sens à ma vie.

Aujourd’hui vivant plus que jamais dans la réalité, je lutte.

Louis Lapeyrie


 

Ma Bougie sur la fenêtre

Oh France meurtrie, les flots de sang qui coulent écrivent l’histoire de ce jour
Ce jour où par centaines, tes enfants ont péri
Des explosifs et des armes, de fous guidés par Satan
Oh France glorieuse, les larmes de tes filles et fils écrivent l’histoire de ce jour
Ce jour, où par millions, tes enfants se sont unis,
Plus fort que la peur, plus fort que les armes, pour pleurer en ton nom
Marianne, entends-tu, nous pleurons mais nous sommes forts,
Paris, ta fille joyeuse a vu sa tour s’éteindre, il semble qu’elle expire…
Le râle de la mort, l’ombre angoissante noire, plane sur notre territoire.
Il y a ceux qui pleurent, il y a ceux qui sont incrédules, ceux qui croient que l’on conspire
Et puis, moi qui écrit car je ne comprends pas, comment on a pu en arriver là.
Hier, encore, nous étions insouciant !
Paris, Paname, devait être verte et non rouge de sang

On critiquait nos quotidiens, la cherté de la vie, on regardait d’un œil absent les flots de réfugiés qui fuyaient par milliers.
Aujourd’hui, c’est nous. C’est sous nos portes que Daech s’explose, c’est sous nos fenêtres que la barbarie s’expose.
Non ! Je rêve, je me promenais encore là-bas, il fut un temps !
Le Bataclan, c’était joyeux, on y écoutait de la musique.
C’est là-bas tu comprends : en Syrie, en Palestine, en Irak, en Birmanie, en Tunisie, en Centrafrique.
Il n’y avait pas d’excuses à notre indifférence mais aujourd’hui c’est ici.

Oh France éternelle, Paris, ville des Lumières, il fut jadis un temps, où les poètes légendaires écrivaient tes mémoires : ton romantisme, ta spiritualité, toi symbole de modernité, parangon de la Fraternité.
Aujourd’hui, rien ! On se réveille avec la gueule de bois, avec ce gout amer dans la bouche comme si ce qui s’est passé, n’a pu avoir eu lieu.
Cassés, brisés, dévastés tel des pantins dans la tempête, chacun de nous ressent que quelque chose à changer.
En Janvier nous hurlions : « plus jamais ça », aujourd’hui, nous pleurons, nous souhaitons : « plus jamais ça ».
Qu’est ce qui a changé ? Les corps sur les trottoirs ! Mais, ce n’est pas Paris ça, c’est Beyrouth, Bamako et Bagdad.

Aujourd’hui, en plein œil du cyclone, le Mal ne guette plus, il a frappé. Criminel insidieux, pourrait-il être deux fois vainqueur ? Nous tuer, puis nous désunir et mieux nous séparer ? Tu n’as pas le droit ma France de céder à cela ! La France à sa résilience pour elle, forte, brave et solide, elle dit non à la figure de ces barbares ! Elle se pare de ses couleurs, du bleu de l’espoir, du blanc de la paix et du rouge de l’amour, elle se drape dans toute sa dignité et elle part en guerre ma France, contre la peur, la désunion, la Haine et les pulsions !
Elle crie fort « Paix, Shalom, Salam ! »
Elle crie « Mes enfants, apaisez vos âmes !»
Elle se tient aux côtés des familles cruellement éprouvées.
Elle refuse d’être instrumentalisée, bafouée, racialisée.
Elle montre qu’elle est la France, que Paris est son cœur et qu’elle bat encore.

Libres aujourd’hui avec la peur mais avec le devoir de croire qu’un jour, ce sera mieux. Libres demain, heureux, insouciants, forts et UNIS avec le devoir de ne céder à aucune récupération, aucun extrémisme car la France glorieuse est celle de la mesure, celle qui ne cède pas à la tentation d’accuser les autres pour avoir moins mal.
Aujourd’hui, égaux dans la douleur, demain égaux dans la reconstruction de nous-même et de la France de demain.
Aujourd’hui, frère et sœurs dans la tristesse, demains frères et sœurs encore plus fort que jamais car ceux que ces fous nous ont appris, c’était qu’eux étaient très loin de ne pas faire des amalgames et d’aimer les autres.

Flotte mais ne coule pas mon Paris !
Enfants de la patrie, rappelez-vous de la marseillaise, le jour de l’Union est arrivé, contre nous de la tyrannie.
France, des flots de sangs qui coulent de tes pavés, nous dessinerons ce que les criminels n’ont pas, de l’amour à en revendre, de l’amour à en chialer, de l’amour jusqu’à la mort.
Aujourd’hui, nous sommes plus que Paris, nous sommes ces millions de gens morts injustement sous les balles de l’EI et de leurs frères diaboliques.
Nous sommes ces milliers d’innocents injustement sacrifiés sur l’autel de la bêtise et de la barbarie crasse.
Aujourd’hui, je pleure pour le monde entier, pour l’injustice que chaque crime amène dans son sillon.

Moi, Aminata, Française et musulmane, je suis éprouvée mais demain je ne pleurerais plus, je donnerais la main à mes concitoyens français et nous construirons la France et l’Europe de demain, plus belle, plus forte, plus unie.
France, je te le promets, demain plus qu’aujourd’hui, nous serons français…

Aminata Sissoko Wane

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